L’appel à l’unité nationale est le
slogan sur lequel le gouvernement entend surfer après cette vague moutonnière soudain
stupéfaite que l’on ne puisse plus dire n’importe quoi sans déclencher un bain
de sang ni même ne pas suivre la charia sans risquer sa peau. Mûe par l’horreur
et le ras-le-bol, une population française a pris conscience de ses valeurs
fondamentales en disant spontanément « je suis Charlie », par simple
réflexe de défense de ce qui lui reste de liberté. On pleure toujours les morts
même s’ils l’ont cherché, et on ne peut admettre de perdre la liberté d’expression
quand on essaie de nous enlever la liberté de pensée par l’omniprésence de la « pensée
unique ».
Mais
le gouvernement a tôt fait de demander l’unité nationale derrière lui, c’est-à-dire
sans « moufeter ». Il est là, fier du travail accompli comme ses
prédécesseurs, luttant sans relâche contre le racisme, le communautarisme, l’individualisme.
Si les résultats ne sont pas là, c’est que nous n’avons pas encore assez donné
de notre aide et que nous avons toujours ces mauvais penchants contre lesquels
il lutte. Les beaux discours sur l’élan national de tous, entendons socialiste,
doivent faire croire en l’avenir radieux que l’on nous promet depuis quarante
ans et spécialement depuis 2000. Les politiques sont à la barre et le navire
vogue toujours, cela suffit à donner des galons à ses commandants successifs.
Les
passagers, qui comptaient découvrir l’Atlantide, se retrouvent en mer australe
parmi les icebergs et transis de froid mais ils sont invités à chanter la
Marseillaise. Ils doivent chanter leur chance car pas très loin d’eux les
navires italiens, espagnols, portugais et grecs tentent de se dégager des
glaces et rationnent les vivres. D’ailleurs sur le navire grec, une bonne
partie des passagers tentent de s’éloigner dans des chaloupes pendant que d’autres
chantent « plus près de toi mon Dieu ». Notre commandant est lui,
droit dans ses bottes, fier de son itinéraire qu’il a choisi sans tenir compte
de notre intuition que l’Atlantide ne pouvait se trouver près du pôle. Ce n’est
pas de sa faute si l’Atlantide est sûrement là parmi les icebergs mais de la
nôtre qui avons douté, avons un moment détourné sa route et rallongé le
parcours. Il doit donc nous rationner un peu et nous demander une fois pour
toutes de nous taire.
Voilà l’aventure du navire France. Les
politiques ont tout fait ce qu’il fallait malgré notre racisme, notre
communautarisme et notre individualisme. Les tueries djihadistes c’est notre
faute avec notre islamophobie. C’est de notre faute s‘il faut aller en découdre
contre l’Islam qui recrute parmi nous ceux qui veulent se venger des massacres
que nous perpétrons ou que nous aidons en terre d’Islam. C’est la faute du communautarisme
si les professions libérales refusent d’aller doucement vers la
fonctionnarisation, stade ultime du bonheur servile. La faillite de l’euro c’est
la faute de notre réticence à plus d’Europe et à ceux qui mettent de la
mauvaise volonté à accepter que UE et USA ne fassent qu’un.
Décidemment
ce peuple est souvent, ce que disait De Gaulle, « des veaux ».
Heureusement que certains d’entre eux finissent en taureaux. Les autres
finissent en vaches à lait et en bœufs à viande, consommations appréciées de
ceux qui les mènent aux champs. Ces autres sont condamnés à travailler et leur
liberté se résume à ruminer. Non vraiment il nous faut reconnaître que le salut
c’est l’unité nationale derrière ceux qui nous mènent aux champs à moins que ce
soit en bateau depuis quarante ans. Il ne peut venir à l’idée de ces meneurs qu’ils
ont beaucoup plus raté que réussi dans leur tâche, sinon nous ne perdrions pas
dans tous les secteurs par rapport à notre position mondiale.
Le fait
que la Grande-Bretagne, pays moins peuplé que nous, nous ravisse la cinquième
place mondiale, le fait que l’Allemagne nous ravisse le leadership de l’UE, le
fait que nous soyons le pays qui a le moins besoin d’immigration à cause de sa
bonne démographie, le fait que nos « politiques de la ville »
successives aient englouti des budgets considérables pour aboutir à la
multiplication des zones de non-droit, foyers privilégiés de la délinquance et
de la radicalisation, le fait que notre chômage ne cesse de croître, etc. etc.
ne sont en aucune façon le fiasco de nos politiques qui brandissent la Liberté,
l’Egalité et la Laïcité, à défaut de la Fraternité, tout en s’accrochant au
pouvoir et à tous les avantages des élus et des planqués.
Non tout va bien dans ce pays où l’on
peut caricaturer les convictions religieuses mais pas un membre du
gouvernement, dans ce pays où le racisme religieux est puni sauf dans les cas
définis par la loi, la justice ou le gouvernement, dans ce pays où l’on peut expliquer
la théorie du genre et l’acceptation des enfants d’homosexuels à des enfants,
dont la culture familiale rejette ces déviations, au nom de la laïcité et du
vivre ensemble. Le racisme demande chez nous une interprétation aux mains du
gouvernement et des associations dotées d’influences outrancières, voire même
judiciaires. Il donne libre champ à la chasse à l’islamophobie plutôt qu’à
celle du radicalisme et des djihadistes. « Pour l’unité du pays, faites ce
que je vous dis, je fais ce que je veux » devient le slogan d’une
démocratie dévoyée, une illusion démocratique.
Il est temps que les veaux deviennent taureaux.
Une chape de plomb se répand sur le pays.
La main d’un Etat, puissant et servile,
Nous conduit à l’abrutissement
Par l’enfumage et le servage !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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