“Les gens exigent la liberté d’expression pour
compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter.” [Sören
Kierkegaard
Il reste à enterrer les victimes de ces deux
drames. Les uns savaient ce qu’ils risquaient dans la provocation par leurs
caricatures ou dans leur fonction de représentants de l’ordre mais les autres
ne sont que des victimes innocentes qui ont eu la malchance de se trouver au
mauvais endroit au mauvais moment. Il reste à distribuer des médailles et à s’incliner
devant la peine des familles. Celles-ci entament leur deuil après ce grand
mouvement compassionnel où la peur collective de voir nos valeurs et notre confort,
il faut bien le dire, disparaître pour céder la place à l’horreur et à l’inquiétude
du lendemain, nous saisit au ventre. A cette inquiétude du lendemain qui se
sentait et se confirmait dans les sondages, inquiétude économique, il vient de
s’ajouter une inquiétude sur notre sécurité et celle de nos proches. C’est
pourquoi il y a eu tant de monde pour défiler, sans compter ceux qui y sont
allés pour ne pas être pointés du doigt en particulier chez les politiques.
Cette prise de conscience est salutaire si elle n’est pas éphémère.
Cette
collusion des peurs était l’occasion unique d’une communion de tous mais l’après
Charlie demande des réponses à cette double attente du peuple français. La liberté
d’expression, qui se dit atteinte par l’un de ces drames, ne peut déboucher
malheureusement que sur une restriction de la Liberté au sens large du terme. C’est
tout le paradoxe de l’après Charlie. Le « flicage » ne peut que se
généraliser car l’Etat va s’employer à montrer qu’il en revient à la première
de ses tâches régaliennes, la sécurité du peuple. Sur ce point le consensus est
assuré et le gain politique qui va avec. Mais par ailleurs on se dirige vers un
grand vide car rien, de ce qui nous a menés à ces drames et à ceux qui suivront,
ne sera changé. Les clivages sur les actions internes à mener ressurgissent
déjà et le gouvernement, comme le précédent, n’envisagera pas une autre
politique étrangère, pris qu’il est dans la nasse de l’OTAN, de l’hégémonie
américaine et bruxelloise au service des puissants de ce monde.
Dans
plusieurs articles j’ai montré que notre politique étrangère était pour le
moins ambiguë et nous menait à devenir une cible privilégiée pour une ou
plusieurs organisations islamiques que nous soutenions par ailleurs. Nous
sommes devenus les acteurs de l’application d’une théorie du chaos et nous
allons persister dans cette voie. La pensée unique se charge de nous convaincre
que c’est pour le bien des français et de l’humanité toute entière. Je vous convie
à lire ce qui suit :
Peter
Dale Scott, L’État profond américain : la finance, le pétrole et la guerre
perpétuelle (Éditions Demi-Lune, à paraître au printemps 2015) : « L’establishment affirme que les
guerres lancées par les États-Unis sur le continent asiatique depuis les
attaques de septembre 2001 entrent dans le cadre d’une “guerre globale contre
la terreur”. Néanmoins cette guerre, “contre” le terrorisme, a été menée
avec la coopération de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Pakistan. Or, ces
trois pays sont les principaux soutiens financiers et politiques des réseaux djihadistes
que les États-Unis sont censés avoir combattu jusqu’à présent. Dans le même
temps, les plus farouches opposants à ces terroristes sunnites – les
gouvernements d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été renversés (Irak et
Libye), déstabilisés avec l’appui des États-Unis (Syrie) ou sanctionnés et
menacés en tant qu’éléments de l’“Axe du Mal” (Iran). N’oublions pas que, dès
le lendemain du 11-Septembre, le secrétaire à la Défense Donald “Rumsfeld
parlait d’élargir les objectifs de notre riposte et de ‘frapper l’Irak. »
Nous
participons avec les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et le Qatar entre autres à
une action de déstabilisation de tout le Moyen-Orient entretenue par des aides
données simultanément aux forces respectives en conflit sauf à celle du régime
fort et démocratiquement élu, le régime syrien. Tous ces Etats jouent double
jeu. « Le pouvoir saoudien n’est pas
centralisé, mais distribué verticalement entre plusieurs factions concurrentes
de la famille royale, dont chacune possède sa propre politique étrangère,
parfois contradictoire avec la ligne officielle, qu’elle compte réinvestir dans
sa lutte interne”, explique le chercheur Nabil Mouline. « Voilà pourquoi, si, officiellement, Riyad ne
finance que les rebelles “modérés” de l’Armée syrienne libre, des fonds
saoudiens alimentent aussi le Front islamique (rebelles islamistes), ainsi que
les djihadistes d’Al-Nosra et de l’État islamique. »
Il ne reste de tout cela que deux buts clairs,
la volonté hégémonique américaine, aujourd’hui menacée, et la volonté de l’Islam
de conquérir le monde maintenant que le pétrole lui a donné ce qui lui
manquait, l’argent. Les guerres internes, je dirai intestines, au sein de l’islam
s’effacent lorsqu’il s’agit de l’ennemi commun, la civilisation occidentale. En
se portant en première ligne, en s’ingérant au nom de cette civilisation
occidentale, dont les valeurs sont reniées, la France expose son flanc
intérieur aux coups de l’ennemi. Il faut encore faire preuve d’inconscience
pour parler des actions perpétrées en France comme des actions isolées, non
structurées, non planifiées depuis longtemps. Non elles ne sont que le champ d’expérimentation,
la mise au point, le test de nos réactions de défense, et le prélude à des
actions beaucoup plus importantes dans toute l’Europe comme elles se produisent
en Afrique et au Moyen-Orient.
Mais
là notre civilisation oppose un grand vide, celui des Droits de l’Homme et la
peur de la mort car le rapport de l’Islam avec ces deux concepts est
diamétralement opposé même si des intellectuels musulmans, soufistes souvent,
intègrent des valeurs communes aux trois religions du livre et mettent la
religion dans la sphère privée. La religion quand elle devient puissante par le
nombre de pratiquants et quand elle entre dans une phase conquérante peut tout
renverser, tout imposer. Nous l’avons vécu avec la religion catholique qui a fait
la France mais dont il a fallu desserrer l’étau avec la loi de 1905. La laïcité, et la mise en
sommeil du catholicisme, nous a fait oublier la puissance de la religion mais
il n’est que de voir la réaction de certains chrétiens pratiquants lorsque l’on
touche à la religion, à ses valeurs, pour comprendre celle de l’Islam.
On
ne résoudra pas la guerre de civilisation en allant la provoquer chez elle. L’Islam
est désormais entrée dans la deuxième phase de sa conquête, la lutte armée ne
se cache plus et atteint l’Europe où nous sommes les premiers visés. C’est à l’intérieur
qu’il faut combattre comme à Toulouse, à Poitiers et à Vienne l’ont fait nos
ancêtres européens. Le peuple apeuré, retranché au château, doit se préparer au
siège, aux attaques et contre-attaques. L’EI est partout, même sur internet, et
pollue les sites comme celui des forces américaines en Irak. Da(e)sh ne lave
pas plus blanc, ni ne préserve les couleurs, ne vous laissez pas abuser !
Ouvrez l’œil, des oreilles ennemies nous écoutent… comme il y a plus de
soixante ans.
Nier l’évidence, chercher des excuses à
l’Islam est suicidaire.
Rassembler les français de souche et
tous les assimilés
Quelle que soit leur origine ou leur
religion,
Sortir des actions extérieures d’ingérence
Sont le préalable à l’action intérieure.
Mais crions tous « Vive la France ».
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon