C’est le chiffre officiel donné par la
DARES, Dom-Tom compris, pour décembre 2014. En métropole c’est 5.879.000 demandeurs soit 5,6% de plus en un
an et 33.800 depuis novembre. Le pari de Hollande est perdu et il se garde de
donner des dates pour la baisse, préférant lier ceci au retour de la croissance.
Pas de diminution du chômage sans croissance à 1,5% serine-t-il. Le tout pour le
chômage est devenu le tout pour la croissance et le tout pour l’entreprise.
Enfin le tout se limite à des cadeaux fiscaux liés à l’investissement et à l’embauche.
On ajoute le fourre-tout de la loi Macron et l’Etat est au bout de ce qu’il
sait faire.
La
savante ambiguïté entre les demandeurs d’emploi et les chômeurs cache la
réalité d’une France de plus de 9 millions de chômeurs à temps plein ou partiel
ou non-inscrits. Il suffit d’ajouter les radiations (298.100 en décembre pour
cause de non-actualisation, de radiation administrative, de morts, de suicides,
etc.), les 1.321.600 foyers
bénéficiaires du RSA, à la louche les 1.000.000 d’handicapés et de pensions
alimentaires aptes à travailler mais non-inscrits et les 1.000.000 de sans-droits
comme les jeunes de moins de 25 ans et primo-demandeurs d’emploi, les
dépassements de plafond de ressources, etc. Mais le chiffre le plus parlant est
sans doute que 1 chômeur inscrit à pôle emploi sur 2 (52,4 %) ne perçoit
AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à l'emploi), ni allocation de solidarité
(ASS, AER).
Ajoutons que pour ces 5,9 millions de demandeurs se sont vu proposer
238.384 offres d’emploi et qu’il n’y a eu que 86.600 reprises d’emploi. C’est-dire
combien il y a, soit une inadéquation entre les offres et les emplois, soit un
manque d’emplois proposés ou les deux. Ceci doit nous faire réfléchir sur la
politique d’immigration où les arrivées recensées par an sur notre territoire
représentent 230.000 bouches à nourrir de plus soit 100.000 à 140.000 emplois à
pourvoir, hommes et femmes. On peut y ajouter le double de clandestins qui,
pour une part, s’approprient du travail illégal pour survivre. On doit s’étonner
que cette évidence d’une politique mortifère de l’immigration ne saute pas aux
yeux de nos politiques au pouvoir, mortifère pour le chômage et mortifère de
plus pour la paix sociale. Si ce n’est pas le cas, c’est que certains y
trouvent leur compte, en particulier les entreprises qui trouvent là l’occasion
d’avoir un marché de l’emploi déprimé permettant de maintenir les salaires au
plus bas.
Se cacher derrière une croissance de 1,5%, rêvée
mais non obtenue, ne peut suffire à dédouaner le gouvernement de ses
responsabilités, pas plus que derrière les cache-misères des emplois aidés,
contrats de génération et autres. Si les Espagnols sont dans les difficultés
actuelles, les gouvernements successifs ont leur part de responsabilité, il en
est de même pour la France. Il est évident que, sauf injection permanente d’argent
aussi bien dans les entreprises que dans tout ce qui peut favoriser la
consommation, la croissance réelle à laquelle on doit s’attendre sera
inférieure à 1%, disons même plus proche de 0,5%, dans le cadre de la zone
euro. C’est la croissance liée aux progrès techniques, à l’innovation, à la
diminution des prix de revient. Nous ne sommes plus pour l’instant dans une
période de révolution technique comme la machine à vapeur et l’électricité qui
ont boosté les économies des XIXème et XXème siècles.
Il nous faut donc apprendre à mieux gérer nos
dépenses, en les diminuant par une meilleure efficacité et arrêter de voir l’Etat
s’emparer de l’argent qui devrait être recyclé dans les entreprises et les
infrastructures rentables à court et moyen terme. La France est un Etat glouton
qui s’endette et qui de plus pompe l’argent des citoyens pour son propre compte
et non pour l’économie productive. Avec 57% du PIB en charges publiques, nous
sommes le mauvais exemple de l’Europe. Si l’on ajoute à cela un Code du Travail
trop lourd et contraignant et des dépenses sociales plus élevées que les autres
pays, le navire France est un paquebot doté d’un moteur de hors-bord et qui n’arrête
pas de prendre plus de passagers que sa construction ne le permet. Ce faisant
sa ligne de flottaison remonte vers le pont et des SOS sont déjà lancés vers
Bruxelles.
Il n’y a aucune raison de fond qui explique la
situation actuelle, sinon le choix de l’euro, pour que nous fassions moins bien
que d’autres pays moins armés que nous. De plus la France, hormis la
démographie, recule sur presque tous les
tableaux, l’économie, la dette, l’éducation, le chômage et désormais la sécurité.
Nous venons de battre les records de chômage depuis 1945. Le constat est sans
appel et le verdit aussi. L’euro est un mauvais choix, l’immigration est mal
gérée, les dépenses publiques sont pléthoriques, la liberté d’entreprendre est trop
jugulée par la Code du Travail et la pesanteur administrative, les charges publiques
de fonctionnement plombent les charges d’investissement dans les
infrastructures et augmentent la pression fiscale. La conclusion qui s’impose
est que nous sommes responsables du mauvais choix de nos gouvernants et pas
seulement des derniers, coupables eux par incompétence ou par penchant vers
eux-mêmes plutôt que vers le Bien Public ! Il nous faudrait penser à en
changer et on ne peut que déplorer que le Président Hollande retrouve des voix
devant un résultat aussi mauvais, hormis nos interventions guerrières dont l’efficacité
n’est pas en rapport avec le coût.
Le minotaure
grec va souffler sur l’Europe jusqu’à la faire exploser.
Les
français devraient bien retenir leur souffle
Ils
vont en avoir besoin !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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