Je ne
commenterai pas les derniers propos du chef de l’Etat car il s’agit d’un
non-évènement qui, comme en 2014 avec le Pacte de Responsabilité, lance un
nouveau miroir aux alouettes, la loi Macron. Habillée de la jeunesse de son
promoteur, elle est sensée rajeunir l’économie française avec un fourre-tout de
« mesurettes ». Monsieur Macron a-t’ il bénéficié d’un contrat aidé
pour sa réinsertion dans le monde politique ? Ceci expliquerait toute la
sollicitude du chef de l’Etat à son égard, quitte à vexer Thomas Picketty qui
en refuse la Légion d’Honneur.
Non
tout cela ne changera pratiquement rien au sort qui nous est réservé pour 2015,
l’attention de nos concitoyens doit se porter ailleurs, là où les dangers
croissent, là où nous avons allumé le feu et où l’incendie devient non
maîtrisable. Il faudra parler de la Grèce qui préfigure une issue possible de
notre descente économique. J’ai parlé déjà de l’Ukraine, pays européen, où USA
et Russie se retrouvent face à face, avec l’UE coincée entre eux deux, dans un
affrontement où les armes ont déjà dépassé le stade de la guerre froide. Nous
participons au chaos en cours, chaos économique, social et ethnique en
soutenant un Président qui n’est qu’un pantin des USA. Mais il faut sortir de
notre espace culturel et de notre continent pour aller au Proche-Orient et en
Afrique pour réaliser combien les propos du chef de l’Etat nous infantilisent.
Nous
avons participé à la création du chaos dans ces deux régions du monde et nous
continuons. Le porte-avions Charles De Gaulle va bientôt appareiller pour
amener notre armée et ses avions pour bombarder l’Irak comme le souhaitent les
USA et l’Arabie Saoudite. Nous sommes toujours en action au Mali avec l’opération
Barkhane. Mais le calme ne règne ni là, ni en Mauritanie, ni au Niger, ni au
Nigeria, ni en Ouganda, ni au Kenya, ni en Somalie, ni en Lybie, ni en Centrafrique,
ni au Cameroun. Au mieux le feu couve, car les causes existent toujours et
aucune solution n’y est apportée. Le pire se fait chaque jour plus voyant à tel
point que les chefs africains demandent avec insistance l’envoi de nouvelles troupes
de l’ONU.
Les chiffres et les évènements
parlent : Quatre tués dans un attentat-suicide près de l'aéroport de
Mogadiscio en Somalie le 4 janvier, quarante jeunes hommes enlevés dans le
nord-est au Nigeria le soir du Nouvel an par des membres présumés du groupe
armé islamiste Boko Haram pour en faire des combattants qui s’ajoutent aux 200
jeunes filles kidnappées en avril dans leur lycée de Chibok, 786 morts en un
mois au Nigéria et 6.000 victimes depuis un an, montée en puissance
de Boko Haram, progression des jihadistes au Mali et libre circulation des
armes dans tout le Sahel..., offensive islamiste à Benghazi et Derna en Libye
avec 22 soldats tués et une attaque sur Syrte avec 18 morts, progression des
islamistes vers la frontière de la Libye avec la Tunisie et enlèvement de 20
chrétiens coptes, accrochages entre groupes armés du nord entre Kidal et Gao au
Mali, au nord de Gao la tension déportée aujourd'hui au nord-ouest, plus
précisément à Ber, localité située à 70 km de Tombouctou où des groupes armés
pro-gouvernementaux et rebelles se font face, prise de contrôle par un groupe
islamiste samedi d’une base militaire et de plusieurs localités voisines dans
l’extrême nord-est du Nigeria, le long des rives du lac Tchad, assassinat du maire
de la commune d'Aderanboukane le 1er janvier au Mali, véhicule de transport des casques bleus de
l’ONU détruit par un engin explosif ce dimanche matin dans la région de Gao au
Mali avec 6 blessés dont 3 graves, attaque d’un bateau malien près de
Tombouctou, etc. etc.
La
situation au Mali est loin d’être réglée et notre action n’empêche pas les
affrontements et ne règle aucun des problèmes qui divisent les ethnies de ce
pays. La partie septentrionale du Mali
a été secouée ces dernières semaines par des actes de violence et des
affrontements armés, alors que le gouvernement malien et les groupes armés du
nord s’apprêtent à se réunir à Alger dans le cadre de négociations d’un accord
de paix global et définitif. Rien ne sera évidemment définitif et certains pays
africains nous reprochent notre attitude en particulier en Libye que l’UMP
comme le PS l’ont approuvé. On ne nous pas tout dit sur le dernier Forum
International pour la paix et la sécurité en Afrique de Dakar le 16 décembre avec
notre Ministre de la Défense et les chefs africains.
Le président du Niger, Mamadou Issoufou vient de
lancer un cri désespéré: " Il faut une intervention militaire pour
réparer les dégâts liés à la chute de Kadhafi, sinon nous aurons Daesh à nos
portes". Lors du sommet du G8
de Deauville au mois de mai 2011, il avait fortement demandé au président
Sarkozy de renoncer à sa guerre. L'intervention avait été décidée par Nicolas
Sarkozy influencé par BHL. Mais, de fil en aiguille, violant avec arrogance
la résolution 1973 du 17 mars 2011 du Conseil de sécurité
des Nations Unies, la France et l'Otan menèrent une vraie guerre tout en
ciblant directement et à plusieurs reprises le colonel Kadhafi. Livrée désormais
aux milices, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements
rivaux, l'un proche de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté
internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Des
miliciens islamistes de la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye) ont tenté
jeudi 25 décembre de prendre le contrôle de terminaux pétroliers et d'une
centrale électrique dans l'est libyen.
A Dakar, lors de la séance de clôture, trois
des quatre chefs d'État qui ont participé à la cérémonie n'ont pas pris de
gants pour appeler à une intervention armée en Libye. C'est d'abord Ibrahim
Boubacar Keïta, en boubou blanc et en verve, qui a mis les pieds dans le plat :
"Tant que l'on n'aura pas résolu le problème du Sud libyen, il n'y aura
pas de paix dans notre région. La communauté internationale doit agir. On parle
de la paix du monde, quand on parle de ce qui se passe dans le Sahel. La
déclaration du Président sénégalais est sans appel : "Malheureusement,
la Libye est un travail inachevé, Il faut que ceux qui l'ont entamé nous aident
à le terminer. C'est une poudrière pour la zone sahélienne qu'il convient de
traiter de manière appropriée.
Nous voilà de nouveau
poussés vers une action militaire en Libye, quelles que soient les dénégations
de la France. On peut craindre qu’une nouvelle intervention ne résolve pas plus
le confit mais renforce la détermination de ceux qui veulent imposer l’Islam à
une culture honnie
On ne lutte pas contre ce fanatisme religieux d’une
autre culture
En les provoquant chez eux mais en les arrêtant
chez nous.
Les apprentis sorciers ne font que des catastrophes
Qui sème le vent récolte la tempête !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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