Entre
ceux qui prônent un renforcement de la police, des restrictions des libertés
individuelles et collectives et ceux qui ne cessent de nous culpabiliser pour
notre attitude raciste individuelle et collective vis-à-vis de l’immigration,
il est temps de regarder la situation avec pragmatisme et lucidité. La logique
du raisonnement prônée par Descartes est bien souvent oubliée dans notre pays
pour faire place à des idéologies et des comportements passionnels. Essayons
donc d’éliminer toute passion, toute conviction de la véracité incontestable de
nos actes ou pensées antérieures. Regardons froidement la situation actuelle et
définissons ce vers quoi nous voulons aller et non pas ce vers quoi on nous
entraîne.
La
première question à se poser est celle dite du multiculturalisme. Dans quelle
société voulons-nous vivre ? Veut-on faire cohabiter deux ou plusieurs « cultures »,
préservant chacune leur mode de vie, leurs convictions, leur relation à l’Etat,
sans que l’une ou l’autre n’impose rien aux autres ? Si oui il faut
admettre que la loi ne s’appliquera pas de la même façon à tous, car l’Islam ne
reconnaît pas la primauté de l’Etat sur la charia. Si la République veut rester
une et indivisible, cette éventualité ne peut être acceptée. Veut-on un
multiculturalisme où différentes cultures s’interpénètrent, s’enrichissent sous
le même corpus de lois de la République ? C’est le vœu de tous ceux qui
voient la France, terre d’accueil et première tenante des Droits de l’Homme, c’est
ce que nous vivons.
On
peut désormais constater que ce « vivre ensemble » pose de graves
difficultés parce qu’il ne fait pas l’unanimité et génère des troubles graves
ressentis dans la délinquance et désormais dans la sécurité du pays. La
première erreur est de parler de multiculturalisme alors que depuis quarante
ans nous baignons dans le « multicivilisationnalisme ». Cela change tout.
La civilisation musulmane est peut-être intégrable, mais alors il faut changer
notre Constitution et prendre en compte dans nos lois le fait que deux
civilisations se juxtaposent, que l’interpénétration n’est que marginale parce
que la mixité des mariages n’existe pas et que chacune obéit à son propre
cortège de lois. Il est alors illusoire de parler d’assimilation, chacun vit
entre soi.
C’est
ce manque de discernement qui est le ferment d’une France qui perd son identité
et ne sait plus où elle va, parce que l’on ne pose pas clairement la question
de notre conception du vivre ensemble. Avec parfois des réactions épidermiques,
le peuple français a admis, intégré, puis assimilé des immigrés venant de l’Europe
entière mais de culture judéo-chrétienne. La première génération buttait et
butte encore parfois sur la langue mais la deuxième génération parfaitement
scolarisée, dotée la plupart du temps de prénoms français, a été complètement
assimilée. Il en de même pour des immigrés d'Amérique du Sud et non musulmans des océans indiens et pacifiques. Cela nous a laissé l’illusion d’une bénéfique mixité de peuples dans
l’interpénétration et les mariages mixtes. Mais depuis quarante ans nous avons
transposé ce constat non pas sur une autre culture, mais sur une autre
civilisation sans voir que celleci voulait aussi dominer le monde.
Loin
de moi l’idée de hiérarchiser les civilisations, mais le constat est clair la
civilisation musulmane est différente de la nôtre par notamment son rapport aux valeurs
et à l’Etat. Alors est-on prêt à changer notre Constitution pour gérer deux
civilisations juxtaposées ? Les réactions du peuple ce 11 janvier ne
semblent pas aller dans ce sens. N’oublions pas que l’évolution démographique de
la population musulmane est beaucoup plus rapide que celle des autres
communautés par suite de la fécondité supérieure pour les 2/3 et du flux
migratoire pour 1/3. L’évolution de la législation se rapprochera alors
naturellement de plus en plus des préceptes de la charia avec l’arrivée au
pouvoir de plus en plus de ses représentants.
Un « multicivilisationnisme »
est-il néanmoins envisageable dans notre République une et indivisible ?
Non, car la République est basée sur une société « multicultuelle »
et multiculturelle acceptant la laïcité, le refoulement de la religion dans la
sphère privée, la liberté, l’égalité des droits et des devoirs pour tous. Cela
suppose donc que les musulmans ne peuvent vivre en France qu’en acceptant des
principes contraires à leur religion. Sinon ils sont alors assimilés et ont
pris leurs distances vis-à-vis de la religion et des préceptes de la charia.
Ils sont devenus des nôtres et nous nous retrouvons alors dans le cadre du « multiculturalisme »
et de ses côtés bénéfiques. Si la France par ses dirigeants refuse de regarder
la vérité en face, elle est mûre pour devenir à terme une République Islamique…
à moins que le peuple ne reprenne en mains propres son destin.
C’est
encore possible même si c’est déjà tard. La première chose à faire serait de
mettre la religion musulmane devant ses contradictions et ses louvoiements sur
sa compatibilité avec la République. Il nous appartient de demander des
réponses claires aux guides religieux et aux représentants de cette religion.
Ils doivent dire clairement, publiquement, médiatiquement, si oui ou non tout
musulman vivant en France reconnaît la primauté de l’Etat laïc sur la religion
dans le cadre strict de la loi de 1905, et l’égalité des droits et des devoirs
pour tous devant les seules lois françaises actuelles. On note combien les
réponses de ceux-ci à cette question sont volontairement confuses… tant que ces
lois n’intégrerons pas la charia. C’est donc un point crucial sans lequel
aucune des dispositions envisagées n’a ni de sens ni d’efficacité à long terme.
Pour
l’instant chacun tourne autour du pot et on oscille entre les accommodements
avec les lois et les lois sécuritaires, la censure, l’antiracisme. Ces
dernières montrent leur inefficacité et sont même plutôt des incitations à la
haine et à la discrimination, comme le sont nos interventions extérieures en
pays musulman. N’oublions pas que "L'Etat islamique" est le fruit
vénéneux des amours du wahhabisme saoudien et de l'ingérence américaine. Je
crains fort que nous n’ayons, nous le peuple, que le choix entre la révolte ou
la soumission. Révolution ou coup d’Etat ? La patrie est en danger… ses
dirigeants ont failli !
Il
est temps de lire Christopher Caldwell, un américain qui aime vraiment la France,
dans son dernier livre « Une
révolution sous nos yeux : Comment l'islam va changer la France et l'Europe » :
Christopher
Caldwell : « l'islam est une culture
religieuse qui veut structurer la société. Est-ce compatible avec la tradition
européenne ? Non. La France va imploser dans 15 ou 20 ans dans le sang et
les larmes. C'est maintenant irréversible, sauf.... Tous vos
dirigeants, hormis De Gaulle, n'ont pas été responsables et visionnaires. Aujourd'hui,
ceux qui gouvernent la France n'ont pas la capacité à réagir face à ce drame
programmé. D'autres demain vont se plier aux exigences des islamiques et vont
collaborer. Vous subirez la Charia. »
Lu dans le Monde : « Les bilans
du massacre de Baga, commis la semaine dernière par les insurgés de Boko Haram
dans le nord-est du Nigeria, varient d'une centaine de morts à 2 000 selon les
sources. Comment expliquer un tel écart ? » Est-ce vraiment la
première question à se poser ? Pour 17 morts la France mobilise le monde
entier, mais pour quelques centaines ou quelques milliers, on se borne à
compter. La menace est pourtant la même.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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