samedi 17 janvier 2015

Arrêtons d’alimenter l’islamophobie, mais agissons !



Le consensus du « Je suis Charlie Hebdo » a en fait été très diversement représenté entre ceux qui étaient mobilisés par l’horreur de l’attentat, ceux qui prenaient peur pour l’avenir, ceux qui défendaient la liberté d’expression (parfois une liberté d’expression limitée à leur convenait), ceux qui étaient là pour faire comme les autres dans l’émotion partagée, et ceux qui alimentaient leur propre islamophobie. Le dernier enterré, les discours faits, les médailles distribuées, il reste un constat amer. A chaque attentat perpétré par des soldats de la mort qui s’identifient eux-mêmes, la loi du talion est appliquée, leurs cadavres jonchent le sol, les « sources » sont détruites comme disent les services de police et de renseignements. Les services de renseignement n’ont pas vu venir. Alors est-ce vraiment le manque de moyens alors même que de l’intérieur de ceux-ci des voix osent dire qu’on ne leur a pas permis d’agir comme ils le souhaitaient ?

Certains journalistes et politiques vont même jusqu’à évoquer la possibilité d’une manipulation de la CIA. Il est bien difficile d’apporter un crédit à cette hypothèse qui, si elle était vraie, aurait de toute façon l’apparence de la vérité officielle. Disons simplement qu’il nous faut toujours ne céder à l’émotion que par sympathie pour les victimes et leurs proches, souvent innocentes mais pas toujours, et revenir très vite vers l’analyse froide des informations factuelles vérifiables. Après avoir soutenu Bush alors que se déroulait la guerre d’Afghanistan, Charlie Hebdo a mené une offensive (humoristique mais percutante) contre les religions. Il a ainsi contribué à un face à face entre les croyants et les non-croyants et en particulier à l’islamophobie. Il n’y avait pas de contribution à l’unité nationale mais une certaine idée que le dessin pouvait cacher la violence des mots. Les doux peuvent avoir la dent plus dure que les autres. La dernière une n’amène pas au pardon mais au renforcement de la rancœur pour ne pas dire la haine chez une frange importante des musulmans en France et à l’étranger. 

Dans ce monde toujours plus mondialisé par la vitesse de propagation de l’information, la géopolitique, qui prend une place toujours plus importante, peut nous venir en aide pour comprendre. Les populations musulmanes paient un lourd tribu depuis la guerre d’Afghanistan, les printemps arabes se succèdent, les opérations militaires se multiplient. La France est, avec les USA, celle qui colporte le plus la guerre en Asie, en Afrique et même en Europe avec l’Ukraine par gouvernement interposé mis en place par les soins de l’OTAN. Bien sûr il y a des conflits internes entre représentations des musulmans mais nous fournissons les aides militaires sous les formes les plus diverses jusqu’à l’implantation des services secrets (Ukraine avec les CIA, MI6 et Mossad), des unités spéciales (Syrie, Irak), la présence militaire officielle au sol (Afghanistan, Mali, Centrafrique), et les bombardements (Libye, Irak). Dans la plupart de ces pays des dizaines de milliers de musulmans sont massacrés même si les autres religions le sont aussi sans que nous versions une larme.   

On ne peut mieux développer la haine, le sentiment d’injustice et de vengeance, comme le disent les représentants politiques musulmans dans notre pays même. Cette folie destructrice a pourtant un sens géopolitique celle du contrôle du pourtour de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l’Afrique pour ses ressources pétrolières, de matières premières en général et des ressources humaines. Nous suivons en cela les Etats-Unis dans leur théorie du chaos qui s’appuie sur les arguments de l’implantation de démocraties, de lutte contre le terrorisme et, quand cela ne suffit pas, inventent plus ou moins l’utilisation voire la détention des armes prohibées. Les preuves de l’implication des USA ne manquent pas, citons celle-ci publiée par Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal : 

« La Secrétaire d’Etat américaine déclare officiellement, en janvier 2010, la volonté des USA « d’aider financièrement à concurrence de 30 millions de dollars les entreprises et les ONG fabriquant des logiciels anti censure pour aider les opposants vivants sous des régimes autoritaires à contourner les blocages, crypter leurs messages et effacer leurs traces. Les bénéficiaires des fonds fédéraux devaient distribuer leurs logiciels gratuitement, les traduire en différentes langues et offrir des programmes de formation » (Extrait de Washington défend l’Internet libre mais sous surveillance. Le Monde du 21 février 2011). » 

Tout ce déploiement de massacres et de chaos, n’aboutit qu’à une seule chose le développement de la haine pour la civilisation occidentale chez les musulmans et l’islamophobie dans la civilisation européenne en particulier, continent où la présence musulmane s’accroît. La conséquence de cet état de fait conduit les pays européens et la France en particulier, par son implication plus guerrière que chez les autres pays européens, à alimenter le besoin de sécurité chez les habitants et donc permet la mise en place de mesures de plus en plus liberticides. Mais ceci justifie aux yeux du peuple, le besoin français de s’engager plus avant dans des opérations militaires extérieures. Le Charles De Gaulle est engagé, sans déclencher l’inquiétude et François Hollande revient sur le besoin de traiter le cas de la Syrie en se remettant en première ligne. 

Voilà ce qui se cache derrière tout ça. Alors ces attentats en France… sont les bienvenus pour mener cette politique extérieure. Au profit de qui, des français ? Non, ils ont peur des musulmans ! Des musulmans ? Non ils ont peur des français, même s’ils le sont eux-mêmes ! Alors les ressources en matières premières et l’hégémonie américaine dans sa compétition avec la Russie et la Chine sont au cœur de cette alimentation de l’islamophobie. N’allez pas en déduire une attitude pro-charia dans mes propos. Non, mais il n’y a pas attitude plus favorable à l’expansion de l’islamisme que la nôtre intérieure et extérieure vis-à-vis de l’Islam. Alors sommes-nous condamnés à subir la charia dans dix ans ou vingt ?

Non si nous cessons de croire nos politiques et les obligeons à :

  1. Cesser de pratiquer la guerre en terre musulmane
  2. Faire la distinction entre les musulmans assimilés et les autres et non entre les modérés et les djihadistes
  3. Cesser de stigmatiser et de punir en parlant de racisme ceux qui considèrent que la politique actuelle de l’immigration musulmane et du recul législatif nous met en danger
  4. Mettre les guides religieux et les responsables français de l’Islam devant leurs responsabilités en :

    • Nous aidant à réaliser l’assimilation des musulmans plus vite que leur radicalisation
    • En affirmant par toutes leurs voies de communication :
      • Que les musulmans doivent être français avant d’être musulmans 
      • Que la laïcité et les lois françaises ne doivent aucun accommodement à la religion
      • Que tout acte d’agression de la population au nom de la religion mérite déchéance religieuse.



Derrière ces préalables il y a beaucoup à faire sans compléter aveuglément l’arsenal des lois sécuritaires qui sont liberticides. Elles demandent à être appliquées avec discernement. L’école, la communication gouvernementale et religieuse, l’affirmation de l’identité nationale sont les premiers axes à privilégier. Convaincre avant d’exclure ! Il faut affirmer, actes à l’appui, que tout immigré doit se soumettre aux lois et à la justice françaises sans que toute conviction ou religion puisse lui en imposer d’autres.



Tu aimes la France ou tu la quittes

 Il n’y a pas d’autre alternative !

Ceci exclut toute provocation


Mais n’exclut pas l’immigré !


Claude Trouvé 
Coordination MPF du Languedoc-Roussillon

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