Le consensus du « Je
suis Charlie Hebdo » a en fait été très diversement représenté entre ceux
qui étaient mobilisés par l’horreur de l’attentat, ceux qui prenaient peur pour
l’avenir, ceux qui défendaient la liberté d’expression (parfois une liberté d’expression
limitée à leur convenait), ceux qui étaient là pour faire comme les autres dans
l’émotion partagée, et ceux qui alimentaient leur propre islamophobie. Le dernier
enterré, les discours faits, les médailles distribuées, il reste un constat
amer. A chaque attentat perpétré par des soldats de la mort qui s’identifient
eux-mêmes, la loi du talion est appliquée, leurs cadavres jonchent le sol, les « sources »
sont détruites comme disent les services de police et de renseignements. Les services
de renseignement n’ont pas vu venir. Alors est-ce vraiment le manque de moyens alors
même que de l’intérieur de ceux-ci des voix osent dire qu’on ne leur a pas
permis d’agir comme ils le souhaitaient ?
Certains
journalistes et politiques vont même jusqu’à évoquer la possibilité d’une
manipulation de la CIA. Il est bien difficile d’apporter un crédit à cette
hypothèse qui, si elle était vraie, aurait de toute façon l’apparence de la
vérité officielle. Disons simplement qu’il nous faut toujours ne céder à l’émotion
que par sympathie pour les victimes et leurs proches, souvent innocentes mais pas
toujours, et revenir très vite vers l’analyse froide des informations
factuelles vérifiables. Après avoir soutenu Bush alors que se déroulait la
guerre d’Afghanistan, Charlie Hebdo a mené une offensive (humoristique mais percutante)
contre les religions. Il a ainsi contribué à un face à face entre les croyants
et les non-croyants et en particulier à l’islamophobie. Il n’y avait pas de
contribution à l’unité nationale mais une certaine idée que le dessin pouvait
cacher la violence des mots. Les doux peuvent avoir la dent plus dure que les
autres. La dernière une n’amène pas au pardon mais au renforcement de la rancœur
pour ne pas dire la haine chez une frange importante des musulmans en France et
à l’étranger.
Dans ce monde toujours plus mondialisé
par la vitesse de propagation de l’information, la géopolitique, qui prend une
place toujours plus importante, peut nous venir en aide pour comprendre. Les
populations musulmanes paient un lourd tribu depuis la guerre d’Afghanistan,
les printemps arabes se succèdent, les opérations militaires se multiplient. La
France est, avec les USA, celle qui colporte le plus la guerre en Asie, en
Afrique et même en Europe avec l’Ukraine par gouvernement interposé mis en
place par les soins de l’OTAN. Bien sûr il y a des conflits internes entre
représentations des musulmans mais nous fournissons les aides militaires sous
les formes les plus diverses jusqu’à l’implantation des services secrets
(Ukraine avec les CIA, MI6 et Mossad), des unités spéciales (Syrie, Irak), la
présence militaire officielle au sol (Afghanistan, Mali, Centrafrique), et les
bombardements (Libye, Irak). Dans la plupart de ces pays des dizaines de
milliers de musulmans sont massacrés même si les autres religions le sont aussi
sans que nous versions une larme.
On
ne peut mieux développer la haine, le sentiment d’injustice et de vengeance,
comme le disent les représentants politiques musulmans dans notre pays même.
Cette folie destructrice a pourtant un sens géopolitique celle du contrôle du
pourtour de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l’Afrique pour ses
ressources pétrolières, de matières premières en général et des ressources
humaines. Nous suivons en cela les Etats-Unis dans leur théorie du chaos qui s’appuie
sur les arguments de l’implantation de démocraties, de lutte contre le
terrorisme et, quand cela ne suffit pas, inventent plus ou moins l’utilisation voire
la détention des armes prohibées. Les preuves de l’implication des USA ne
manquent pas, citons celle-ci publiée par Ahmed Bensâada, un chercheur
algérien établi à Montréal :
« La Secrétaire d’Etat américaine
déclare officiellement, en janvier 2010, la volonté des USA « d’aider
financièrement à concurrence de 30 millions de dollars les entreprises et
les ONG fabriquant des logiciels anti censure pour aider les opposants vivants
sous des régimes autoritaires à contourner les blocages, crypter leurs
messages et effacer leurs traces. Les bénéficiaires des fonds fédéraux devaient
distribuer leurs logiciels gratuitement, les traduire en différentes langues et
offrir des programmes de formation » (Extrait de Washington défend
l’Internet libre mais sous surveillance. Le Monde du 21 février 2011). »
Tout
ce déploiement de massacres et de chaos, n’aboutit qu’à une seule chose le
développement de la haine pour la civilisation occidentale chez les musulmans
et l’islamophobie dans la civilisation européenne en particulier, continent où
la présence musulmane s’accroît. La conséquence de cet état de fait conduit les
pays européens et la France en particulier, par son implication plus guerrière
que chez les autres pays européens, à alimenter le besoin de sécurité chez les
habitants et donc permet la mise en place de mesures de plus en plus
liberticides. Mais ceci justifie aux yeux du peuple, le besoin français de s’engager
plus avant dans des opérations militaires extérieures. Le Charles De Gaulle est
engagé, sans déclencher l’inquiétude et François Hollande revient sur le besoin
de traiter le cas de la Syrie en se remettant en première ligne.
Voilà
ce qui se cache derrière tout ça. Alors ces attentats en France… sont les
bienvenus pour mener cette politique extérieure. Au profit de qui, des français ?
Non, ils ont peur des musulmans ! Des musulmans ? Non ils ont
peur des français, même s’ils le sont eux-mêmes ! Alors les ressources en
matières premières et l’hégémonie américaine dans sa compétition avec la Russie
et la Chine sont au cœur de cette alimentation de l’islamophobie. N’allez pas en
déduire une attitude pro-charia dans mes propos. Non, mais il n’y a pas attitude
plus favorable à l’expansion de l’islamisme que la nôtre intérieure et
extérieure vis-à-vis de l’Islam. Alors sommes-nous condamnés à subir la charia
dans dix ans ou vingt ?
Non
si nous cessons de croire nos politiques et les obligeons à :
- Cesser de pratiquer la guerre en terre musulmane
- Faire la distinction entre les musulmans assimilés et les autres et non entre les modérés et les djihadistes
- Cesser de stigmatiser et de punir en parlant de racisme ceux qui considèrent que la politique actuelle de l’immigration musulmane et du recul législatif nous met en danger
- Mettre les guides religieux et les responsables français de l’Islam devant leurs responsabilités en :
- Nous aidant à réaliser l’assimilation des musulmans plus vite que leur radicalisation
- En affirmant par toutes leurs voies de communication :
- Que les musulmans doivent être français avant d’être musulmans
- Que la laïcité et les lois françaises ne doivent aucun accommodement à la religion
- Que tout acte d’agression de la population au nom de la religion mérite déchéance religieuse.
Derrière ces préalables il y a beaucoup
à faire sans compléter aveuglément l’arsenal des lois sécuritaires qui sont
liberticides. Elles demandent à être appliquées avec discernement. L’école, la
communication gouvernementale et religieuse, l’affirmation de l’identité
nationale sont les premiers axes à privilégier. Convaincre avant d’exclure !
Il faut affirmer, actes à l’appui, que tout immigré doit se soumettre aux lois et
à la justice françaises sans que toute conviction ou religion puisse lui en
imposer d’autres.
Tu aimes la France ou tu la quittes
Il n’y a pas d’autre alternative !
Ceci exclut toute provocation
Mais n’exclut pas l’immigré !
Claude
Trouvé
Coordination
MPF du Languedoc-Roussillon
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