Nous assistons avec stupéfaction à une danse d’amour du peuple de la part des candidats des partis, qui enfoncent la France dans le déclin depuis trente ans, danse de séduction qui consiste à faire un étalage de leur capacité à créer des taxes, des impôts et des dépenses nouvelles. C’est à celui qui montrera le plus beau plumage et la gesticulation la plus originale. De Mélenchon à Sarkozy, on plume à droite, on plume à gauche. Mis à part des inconditionnels de tous bords, le peuple se rend bien compte que rien ne va vraiment changer, que les recettes (si l’on peut dire !) sont éculées, que les agences de notation, le FMI et l’UE permettront toujours aux banquiers de s’enrichir et que nous cèderons sur le social, sur le pouvoir d’achat et que le chômage n’est pas près d’atteindre le niveau de 4% qui est celui d’une économie prospère.
Sarkozy a un bilan. Il se trouve qu’il est tout juste moyen sur le plan économique dans une Europe qui décline. Il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser. La démocratie est classée "imparfaite" dans le classement mondial de l’IDH, la liberté de la presse est à la 38ème place mondiale selon Reporters sans Frontières, et le niveau scolaire derrière toutes les grandes nations européennes selon le classement mondial PISA. 7% des enfants sont victimes de violences à l’école. Les zones de ghettos où règne de plus en plus la loi coranique s’étendent et se multiplient. La mafia gangrène de plus en plus les grandes métropoles. Les usines ferment et le chômage progresse.
Hollande a aussi un bilan, celui d’une Corrèze la plus endettée de France par nombre d’habitants. Si vous étiez chef d’entreprise, avant d’embaucher un directeur, vous auriez regardé son CV. Vous ne vous intéresseriez pas seulement à ses diplômes mais plutôt à ce qu’il en a fait, à ses réussites et à son expérience pour l’emploi proposé. Alors croyez-moi Hollande serait recalé et Martine Aubry aussi. On pourrait faire la même remarque pour Bayrou dont le passage à l’Education Nationale n’a pas dévié la trajectoire de déclin.
La compétence à gérer c’est sans doute ce que Philippe De Villiers aurait pu apporter, c’est l’un des rares politiques qui a montré que dans tous les domaines d’action qu’il a touchés, cela s’est soldé par des réussites. La Vendée a été citée en exemple de bon fonctionnement d’un département, le Vendée-Globe et le Puy du Fou sont des réussites mondiales. Il ne pourra être de la bataille présidentielle mais ce sont des hommes comme lui dont la France a besoin, des managers ayant un idéal, un sens de l’Etat et une probité chevillée au corps.
A défaut rêvons un peu. Rêvons d’un gouvernement de professionnels, d’économistes, de managers, d’entrepreneurs et non de ces politiciens n’ayant aucune réelle formation dans les domaines qui leur sont confiés et qui sont nommés au gré des manipulations politiques. Un rêve me direz-vous ? Et si l’on faisait en sorte que celui-ci devienne réalité ! Impossible me direz-vous ? Impossible n’est pas français et les Italiens viennent de montrer que ce n’était pas italien non plus, mais eux ils ne rêvent pas, ils font !
« Mario Monti chef du gouvernement et ministre de l'Economie est un économiste et un homme qui connaît les entreprises... Le ministre du Développement économique est un chef d'entreprise. Le Ministre des affaires étrangères a fait toute sa carrière à l'étranger, le ministre de la Défense est un amiral, la ministre de la Justice est une vraie avocate pas une politicienne devenue automatiquement avocate parce qu'elle a été ministre. »
Résultat : Il y a trois mois, l'Italie était au fond du gouffre et était la risée du monde entier. En 100 jours, Mario Monti a plus réformé l'Italie qu'en 30 ans, et ce en profondeur. Mais Mario Monti, n’est pas dans les calculs politiciens, pas plus que dans l’espoir d’être réélu mais dans l’efficacité de l’action. Alors rêvons que nos politiciens avouent leur incapacité à gérer ce pays, incapacité prouvée par les chiffres. Rêvons d’un gouvernement sans politiciens, un gouvernement de techniciens et non de technocrates comme à Bruxelles.
Oui je sais demain sera comme aujourd’hui en pire, chaque corporation tirera la couverture à soi, fera plier les politiques au gré de ses intérêts et l’Etat ne lancera que des miettes de plus en plus petites à la basse-cour des affamés. Mais comme je suis un optimiste et qu’un certain nombre d’entre nous ne pliera jamais, les faits finiront par ouvrir les yeux de ceux que l’ont a bandés. La France finira par choisir le destin que le peuple aura décidé, car il n’est pas de plus grande motivation qu’un ventre vide. Elle comprendra que l’Europe qu’on lui impose n’est pas la sienne mais celle des marchands, des banquiers et des technocrates. Elle comprendra que le multiculturalisme ne se pratique pas à haute dose sinon il se nomme invasion. Elle comprendra qu’on ne remplace pas l’emprise d’une religion par une autre pour se retrouver dans la même situation qu’avant la Révolution.
Je rêve oui car si ce rêve ne devenait pas réalité
La France, entre les bras des technocrates, des banquiers,
Et d’une culture « spirituellement temporelle »,
Renierait tout ce qui a fait sa grandeur,
Le génie d’un peuple qui l’a façonnée pendant des siècles.
Claude Trouvé