D’interventions en interventions, de
discours en discours, d’interviews en interviews, Macron promène un mépris
grandissant pour le peuple dont il a la charge. Les blagounettes qui tombent à
plat devant des personnalités médusées ne le cèdent en rien aux phrases assassines
distribuées sur les personnes pour lesquelles le respect n’est qu’une
obligation de politesse et de sens des relations humaines. La dernière sortie
de Macron devant le Pape à Rome n’est que le dernier plumet à ajouter à ce
notre coquelet dont l’Europe entière se moque. Pour évoquer la présence
importante des bretons dans son équipe ministérielle, il a trouvé bon de parler
de la maffia des Bretons. Ce terme péjoratif en soi, n’est à utiliser que dans
son cercle de collaborateurs proches mais peut donner lieu à une toute autre
interprétation dans un pays où la maffia sicilienne est connue du monde entier.
Il s’agit là d’une attitude déplacée devant le représentant de la religion encore
la plus représentée dans le monde et dans un pays où Macron s’est déjà permis
des paroles blessantes vis-à-vis du nouveau gouvernement italien créant un incident
diplomatique qu’il a dû colmater.
Si cet incident n’est que la goutte qui
fait déborder le vase rempli de propos blessants ou déplacés de Macron, il est
significatif de l’attitude globalement méprisante pour les petites gens et les
petits pays. Pour le mépris des petites gens, représentant dans son esprit 95%
des français, les propos méprisants s’accumulent :
"On
met un pognon de dingue dans les minima sociaux"
"Au
lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils peuvent
avoir des postes",
"Je
ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes",
"Le
meilleur moyen de se payer un costard, c'est de travailler",
"Les
salariées de Gad sont pour beaucoup illettrées ",
"Une
gare, c'est un lieu où l'on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne
sont rien ",
"
Il n'y a d'ailleurs pas une culture française",
"La
politique, c'est mystique.",
"Je
n'aime pas ce terme de modèle social",
sans
compter les termes peu amènes sur les différentes régions et corporations de France
peuplées l’alcooliques, de fainéants et de demeurés.
Campé sur une majorité pléthorique et
obéissante pour tout lui devoir à l’Assemblée Nationale, il montre également un
profond mépris pour les autres partis s’apprêtant à diaboliser la France Insoumise
si le FN ne redresse pas la barre, selon la méthode utilisée depuis Mitterrand.
Fort de cette stratégie qui a fait ses preuves, il traite de « lèpre
populiste » les mouvements protestataires sur ses actions. Mais il se sait
adossé aux grands banquiers dont le plus prestigieux, la banque Rothschild, et
là il ne fait sans doute plus le malin. Non seulement Macron est perclus de
mépris mais il ne l’est que devant les faibles comme il l’a fait en Côte d’Ivoire
devant son Président, Roch Marc Christian Kabore, et des étudiants de
l’université de Ouagadougou en répondant à leurs questions par « Mais moi je ne veux pas m’occuper
d’électricité dans les universités du Burkina Faso ! C’est le travail du
Président ! » et au moment où, le président du pays hôte, quittait la salle,
il était interpellé par son homologue français un peu survolté : « Reste là ! Du coup, il est parti réparer
la climatisation. » ridiculisant le Président du pays hôte ! Mais
Macron fait moins le malin devant Trump, car c’est Trump qui tire Macron derrière
lui et le ridiculise en lui époussetant son veston, c’est aussi Poutine qui ne rentre
pas dans le jeu des mots à tendance amicale et triviale. On ne le voit pas non
plus faire ce genre de sortie devant les hauts représentants chinois. Mais il se
permet de plaisanter à Mayotte en pleine déprime migratoire avec cette phrase blessante
: « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il
amène du Comorien, c’est différent. »
Cette
attitude est celle d’un monarque et, si Hollande a dévalorisé la hauteur de la
fonction Présidentielle, Macron lui donne ce qui a fait la chute de la royauté
et de la féodalité, ce mépris pour le petit peuple sous prétexte de lui assurer
travail et sécurité relative. Par son attitude de mépris Macron prépare en fait
la France à une monarchie républicaine où la démocratie est mise sous
muselière. Ses propos à la BBC sont révélateurs puisqu’il avoue savoir qu’un
référendum sur la sortie de l’UE conduirait à cette sortie, et de plus justifie
le fait de ne pas faire de référendum. Quelle meilleure illustration que ce
mépris de la démocratie, symbole d’une nouvelle « monarchie républicaine ». C’est bien d’ailleurs le fond de sa
pensée puisqu’il a dit par ailleurs : « La démocratie ne se fait pas dans
la rue ». Toutefois l’occasion est belle pour les français de
montrer leur désaccord avec cette dérive et cette attitude, les élections
européennes de 2019 où l’introduction des listes nationales peut faciliter un
débat de fond et l’approche des urnes.
L’Union Européenne se déchire pendant deux
jours sur l’immigration, sujet brutalement monté en épingle, alors que la
sourdine mise tenait compte de la baisse de ce flux migratoire en 2018. J’ai écrit
que ce problème est devenu un sujet mobilisant les peuples et certains dirigeants
de pays, car c’est le ressenti des peuples dans leur identité contestée par une
montée d’une civilisation différente qui devient l’occasion de mettre en cause
les migrants en passe de devenir « réfugiés » pour Angela Merkel. C’est
dans les quartiers où se rassemblent ces communautés, généralement les périphéries
de grandes villes, et les vieux quartiers des villes moyennes, que les
populations autochtones ou assimilées prennent conscience de l’arrivée d’un
problème devenu désormais difficile à gérer. Si Marseille est la première ville
musulmane de France en nombre d’habitants, c’est en Belgique et
particulièrement à la périphérie de Bruxelles, le cœur de l’UE, que l’on prend
conscience de la transformation en cours. La création d’un parti musulman et
les propos d’imams du style ; « on
est chez nous, et si vous ne vous y sentez plus bien, vous pouvez en partir ».
En France il faut aller voir des maternités
dans les grandes villes du Sud, du Nord et dans la région Ile-de-France pour se
rendre compte de la disparité croissante du nombre des nouveau-nés à prénom musulman avec les autres consonnances.
La France ne mène évidemment pas une politique volontariste d’assimilation,
elle a donc choisi implicitement une société multi-civilisationnelle comme le
souhaite l’UE, donc à l’image des Etats-Unis, géniteurs de l’UE, tout-au-moins
avant Trump. Cet abandon de l’assimilation, la nouvelle mouture du service
national n’étant qu’une mesurette sans but précis, s’est faite sans l’approbation
du peuple français et aucun débat politique n’est soulevé à ce propos par peur
de racisme. Mais ce que ressente les français déjà en perte d’identité l’est
plus vivement dans des pays de l’Est et du Nord à forte identité. C’est ce
mouvement de fond que Macron stigmatise qui ébranle l’UE bien au-delà de l’apport
migratoire actuel dont l’importance du flux peut facilement être absorbée si
chacun y prend sa part. Mais on assiste aussi à l’effet boomerang du
catastrophisme médiatisé à outrance sur l’immigration économique, et sur le
réchauffement climatique pour lequel reviennent en boucle l’immigration
climatique dont les chiffres sont gonflés au maximum dans les prévisions, déjà
non corroborées par les constats actuels.
L’UE se déchire sur un problème gérable mais
c’est l’exutoire de divergences plus profondes sur le fonctionnement de l’UE pour
lequel on masque en plus l’arrivée de plus en plus probable d’une catastrophe financière
et d’explosion de la dette. Le groupe Visegrad est l’illustration du déchirement
de l’UE où la présence américaine, devient de plus en plus importante et pose même
le problème du poids politique de l’UE dans le monde. Sans armée l’UE ne peut
se faire entendre et le projet de défense européenne ne pourra se faire que
dans le cadre de l’OTAN selon les traités. Autant de questions qui amènent des
différences de point de vue incompatibles entre les pays. L’Allemagne s’opposera
toujours à une course vers le fédéralisme qui mettrait en danger ses finances
par une mutualisation des dettes. Ce faisant cela repose pour les autres l’intérêt
d’une UE où c’est ce pays qui tire le plus de marrons du feu. Les pays se
referment sur eux-mêmes, la débâcle de l’UE commence, et l’immigration est l’arbre
qui masque la forêt des divergences.
L’UE survivra-t-elle jusqu’en 2019 sous
sa forme actuelle ?
La France par l’attitude méprisante de
son chef
A déjà perdu une chance de la sauver.
Ce peut être une chance d’en sortir
Mais en freinant des quatre fers
On peut voir le tombereau
Se verser sur nos têtes !
Claude Trouvé
28/06/18
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