Les
derniers évènements géopolitiques montrent non seulement la faiblesse de
l’Europe à laquelle ne reste que la considération d’être une grande
puissance économique mais surtout un grand marché de consommateurs de 500
millions d’habitants. C’est aussi un ensemble ramassé de trésors du patrimoine,
un ensemble de parcelles de terres hautement valorisées, comme ses vignobles,
des infrastructures, comme les aéroports, des industries de pointe, etc. Nombre
d’Etats cherchent à continuer à survivre sans augmenter la dette, et sont prêts
à toutes les concessions pour remonter leur trésorerie. C’est le cas de la
Grèce, de l’Italie entre autres, auxquels se joint la France. Les Etats puissants
et les grandes fortunes viennent faire leur marché en Europe. L’UE a été voulue
comme une puissance exclusivement économique et sans volonté de puissance, cela
fait en effet partie de ses principes de base de création. Pourquoi me
direz-vous ? Parce qu’elle n’a pu exister que par la volonté américaine
et sous la couverture militaire de l’OTAN, lui-même sous le commandement d’un
général américain. Les Etats-Unis sont le chaperon de l’Union Européenne.
Les États-membres, ou plus exactement leurs peuples, commencent à réaliser que
l’UE en tant que
telle n’existe pas dans les discussions internationales. Au mieux certains
Etats sont plus ou moins mandatés pour la représenter, ou même certains se
mettent délibérément en avant comme s’ils la représentaient. C’est le cas de
l’Allemagne jouant plus ou moins discrètement son rôle de pivot central de
l’UE, et d’une façon ostentatoire par la France. Cela a été le cas dans la
tournée de Macron dans les pays de l’Est à propos des travailleurs détachés,
c’est le cas dans ses déclarations appelant indirectement au fédéralisme de
l’UE par ses initiatives sur la mutualisation de la dette. Le fiasco du G7 des
7-8 juin, à Charlevoix au Canada, a jeté en pleine lumière l’impuissance des
principaux Etats européens face à Trump, même avec l’aide du Japon. L’aspect de
dépendance, de vassalité, saute aux yeux de tous ceux qui veulent bien les
ouvrir. Les mesures de rétorsion sont ridicules de faiblesse et ne font qu’aggraver
la situation.
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Le ridicule de cette
réunion touche à son comble lorsque ceux-ci trouvent enfin un sujet pour
contrer Trump, la réintégration de la Russie dans l’ancien G8. Vouloir se faire
plus royaliste que le roi est bien le signe de la vassalité
la plus basse, comme Sarkozy et Hollande prêts à partir les premiers, l’un en
Libye, l’autre en Syrie. Mais cet affront fait aux peuples européens est d‘autant
plus cruel qu’à un jour près, et ce n’est pas un hasard, se tenait le sommet de
l’Organisation de Coopération de Shanghai à Qingdao (9-10 juin), ancienne
résidence d’été de Mao-Tsé-Toung. Cette organisation réunissant les principaux
pays asiatiques, fondée par la Russie et la Chine, est en pleine évolution
d’une coopération renforcée et d’extension à d’autres pays. Face aux révoltes
nationalistes dans l’UE, l’OCS inclue comme membre à part entière l’Inde et le
Pakistan, dont on connait les rivalités territoriales. Les Etats de l’OCS ont
d’ailleurs montré une belle unité pour s’opposer aux sanctions contre l’Iran
annoncées par Trump et pour afficher leur désir de relations apaisées et
commerciales avec le monde entier. Le multilatéralisme respectant les
souverainetés s’oppose clairement à l’unilatéralisme de l’hégémonie américaine
uniformisant la volonté des Etats de son Empire selon ses propres intérêts.
Mais
aussi intéressante est la rencontre de Trump et du dictateur Kim Jong-un de
Corée du Nord avec un communiqué final où la dénucléarisation de ce pays va de
pair avec le retrait des troupes américaines de la Corée du Sud. L’intérêt géopolitique
de cette rencontre va plus loin que le succès personnel de Trump.
En effet cette rencontre a été précédée par deux rencontres entre les
dirigeants des deux Corée, et celle avec Trump a été précédée d’une visite du
dirigeant nord-coréen en Chine et des contacts avec la Russie. On peut imaginer
qu’il en a été de même entre Trump et la Corée du Sud. En réalité sur la
réconciliation des deux Corée plane l’action de trois grands dirigeants du
monde, Trump, XI et Poutine. Dans cette évolution majeure l’UE est absente,
l’Europe toute entière est reléguée à la place de puissance secondaire. La paix
ou la guerre mondiale se joue désormais entre trois pays, mais au-delà c’est
une nouvelle vision des relations dans le monde qui s’impose grâce à eux. Si
l’Etat américain de l’ombre pousse à la guerre, Trump pousse à des relations économiques
équilibrées d’une manière incomprise des diplomaties anciennes mais
redoutablement efficace.
Nous
sommes à la veille de l’écroulement de l’Ancien Monde, et de grands
bouleversements nous attendent à cause de l’endettement mondial et de la perte
probable du dollar comme principale monnaie d’échange. L’UE ne pourra que
subir et cela dans un climat de division programmée. L’Allemagne ne lâchera
rien des avantages acquis et réclamera son dû, et toutes les dissensions
existantes ou larvées entre les nations conduiront à des guerres internes.
Elles n’en resteront pas à des luttes verbales comme les critiques de la France
sur l’Italie, d’ailleurs inutiles et vexantes. D’ailleurs certains pays se
regroupent déjà au sein de l’UE pour défendre leurs intérêts communs, comme le
groupe de Visegrad (V4) comprenant la Hongrie, La Pologne, la Tchéquie, et la
Slovaquie. L’Europe dans son ensemble sera le jouet de la grande finance et des
trois principaux Etats du monde. L’euro n’a jamais réussi à s’imposer face au
dollar et la nouvelle monnaie consacrera le yuan dans un panier de monnaie.
La
politique étrangère de la France n’a aucune vision en dehors des diktats ou des
permissions de l’oncle Sam. Sa perte de souveraineté est entière sur le plan
mondial et réduite à une portion de plus en plus congrue sur le plan intérieur
de l’UE. En dehors de son rôle de représentant de commerce, Macron vend des leurres
en politique étrangère, leurres destinés à redorer son blason auprès des
français, mais ses actions sont sans grand impact sur les décisions
internationales en particulier vis-à-vis de Trump, Poutine, Xi et même Angela
Merkel. Par la voix de Macron la France caquette et fait beaucoup de bruit pour
rien. Si l’Europe devient une poule mouillée dont les renards viennent chercher
les œufs, la France est une girouette faisant admirer sur ses ferrures la
beauté du travail des anciens, mais devenue incapable de comprendre d’où vient
le vent et ayant décidé une fois pour toute que celui-ci la poussait bon
gré mal gré vers l’ouest.
Cependant
Macron ne rate pas une occasion de donner son avis urbi et orbi, de tancer les
uns et les autres, Trump, Poutine, Theresa May, la Polonaise Beata Szydlo premier
ministre, l’italien Conte, etc. tout en fermant les yeux sur les soldats
français repérés aux côtés des terroristes syriens, et de Daech, le massacre
des Palestiniens, et celui en cours au Yémen où nos armes tirent aux mains de
l’Arabie saoudite et où une de nos frégates participe au blocus. Comme nous le
demande Bruxelles, nous vendons les fleurons de notre industrie, notre
patrimoine, nous ubérisons toutes nos professions libérales, nous jetons un
sort aux minima sociaux, nous augmentons les taxes et nous en créons de
nouvelles, nous jetons l’opprobre sur les retraités trop chers et trop
nombreux, nous tordons le cou à toute expression de pensée trop voyante si elle
n’est pas la « vérité » décrétée par l’État. Nous appliquons à la
lettre la politique d’austérité, en réalité un pompage de richesse du bas vers
le haut sans diminution sensible des dépenses de l’État, sans diminution
sensible du chômage mais avec un accroissement prévu du déficit public 2018 de
15%. Macron fait caqueter ses ministres tous en train de réformer la France
pour son bien et fait avaler les couleuvres à ceux qui s’accrochent à ses
basques comme Hulot pour pratiquer une politique énergétique sur l’électricité
dictée par l’Allemagne heureuse de nous voir chanter sur l’air de la
décarbonisation pendant qu’elle épuise toujours son lignite pour ses centrales
thermiques. La France est devenue une simple corne de brume impossible à
arrêter dont le son doit assourdir son peuple et s’entendre jusqu’à Washington,
Pékin et Moscou. De la com, encore de la com, rien que
de la com !
Il n’est point d’avenir aux peuples qui
ne savent pas où ils vont.
Le navire France louvoie vers un cap non
choisi par l’équipage
Remorqué par les navires amiraux
américain et allemand.
Macron devrait se souvenir de la
révolution russe,
Car même le tsar n’a pas résisté à son
peuple.
L’Italie a ouvert la porte de la
rébellion.
Claude Trouvé
15/06/18
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