Il devient presque
banal de dire que nous ne sommes plus en démocratie, ces propos sont
actuellement dans l’ordinaire des discussions de café du commerce. Tout un chacun
pointe les évolutions de la restriction des libertés imposée par la loi, la
chasse aux fausses nouvelles (les « fakes » pour ceux qui cherchent à
oublier leur langue et à faire « in ») avec le Decodex, la chasse
devenue subjective aux propos dits racistes, l’exclusion des grands médias des
propos anti-européens, la disparition de fait du référendum, etc. Ceci étant
dit, le peuple s’y soumet de bonne ou mauvaise grâce dans son ensemble… « Que voulez-vous ma pauv’dame, que
voulez-vous que j’y fasse ». L’évolution se fait, pas à pas, lentement
mais sûrement. Même au sein du parti majoritaire, la voix unique est de règle,
l’expression de ses députés est filtrée et cadrée. Même les partis dits d’opposition
ne savent plus s’opposer. Ce dernier constat est un nouveau pas supplémentaire
vers une monarchie pour laquelle la démocratie est une façade, un mot que l’on utilise
pour aller faire la loi dans un pays étranger, la loi démocratique ouvrant la
porte à la guerre et au pillage.
Oui
nous sommes encore dans une démocratie, mais une démocratie apparente qui
laisse vivre ceux qui ont le réflexe moutonnier lequel prend et pense ce qu’on
lui donne, où celui de l’autruche en se cachant une vérité dérangeante, où
encore celui qui estime que tant qu’il peut aller en vacances, toucher sa paye
et acheter ce qu’il veut, tout va bien. C’est grâce à l’attitude d’un peuple
courbé que la démocratie, se délite sans véritable résistance, et devient notre
environnement quotidien donc entre dans la normalité. C’est l’histoire de la grenouille
dans le bocal que l’on chauffe lentement, la température peut monter lentement
sans que celle-ci réagisse, et, quand elle ne supporte plus, sa fin est proche.
Nous sommes dans une démocratie parlementaire qui a oublié que, selon son sens étymologique,
la démocratie est le pouvoir par le peuple, pour le peuple. Autrement dit dans
une démocratie parlementaire, les parlementaires sont les porteurs de la
volonté du peuple. Sa volonté s’exprime du bas vers le haut juste au moment où
nous les élisons.
Force
est de constater désormais que la volonté, qui n’est plus la sienne, s’exprime
du haut vers le bas, c’est pourquoi la démocratie devient une façade commode
pour masquer un pouvoir oligarchique, ploutocratique de surplus, celui des « marchands »,
de ses entités spéculatives mêlant banquiers et lobbies internationaux. Ceux-ci
détiennent désormais l’argent et le pouvoir, ce qui nous ramène à Venise et ses
marchands. Pour ce qui nous concerne ceci se joue à Bruxelles, Berlin et
Francfort pour l’économie et la monnaie, à Washington pour la politique militaire
et étrangère. On peut même parler du vrai pouvoir des grands « clubs occidentaux
de pensée », les Bilderberg, CFR, Trilatérale. On le savait, mais, à titre
d’exemple, il apparaît dans la presse que Macron, alors conseiller économique
de Hollande, a dézingué son patron devant 130 personnes alors qu’il était
invité par le groupe Bilderberg en 2014. A la suite il a démissionné du
gouvernement puis a été ensuite nommé ministre de l’Économie… malgré ses propos désobligeants
! Qui est intervenu sur Hollande pour cette promotion sinon un membre directeur
du Bilderberg ? C’est d’ailleurs en tant que tout nouveau promu Ministre
que Macron est allé se faire ovationner à Davos en janvier 2016 au « World
Economique Forum ». Tout ceci n’est pas le fruit du hasard et l’ascension
au plus haut sommet s’est terminée à la Présidence de la République.
L’oligarchie avait
choisi son candidat et la machine médiatique a tourné à plein pour lui depuis le
forum de Davos qui réunit les plus grandes puissances économiques et
financières privées. Macron est donc redevable devant les « marchands »
tenants du pouvoir réel. Du Haut on redescend au niveau des chefs d’État, et
donc de l’UE et de ses technocrates non élus et qui ont souvent beaucoup à voir
avec Goldman Sachs, comme José Manuel Baroso et Mario Draghi, et d’autres. La démocratie
française se nourrit donc de ce pouvoir oligarchique avec un Président
redevable et des directives européennes largement cornaquées par les oligarques
omniprésents à Bruxelles. Le Président n’écoute plus le peuple, qui a voté pour
lui sans bien saisir ses intentions, sinon qu’ils étaient dégoûtés de la classe
politique et des deux derniers présidents, et qu’un tout jeune homme, fringant,
bien de sa personne et parlant fort bien un langage abscons, envoyait une lueur
de « printemps » dans un paysage bien triste des « affaires »
politiques. Mais Macron est l’homme-lige des marchands.
Le pouvoir
est en haut, à Bruxelles, à Berlin, à la BCE et à Washington, qui sous-traitent
à Macron. Ce dernier dispose d’une majorité parlementaire d’élus muselés et infiniment
reconnaissants d’avoir un siège alors qu’ils étaient quasiment inconnus pour
beaucoup et que la seule étiquette Macron les a portés à l’Assemblée. Comme
Macron dépend des « marchands », les députés LREM dépendent de
Macron. Les autres députés ne dépendent plus que d’eux-mêmes et leurs
préoccupations ne sont que leur survie, c’est-à-dire le discours à vendre à
leurs futurs électeurs. Ce discours est impossible à trouver puisqu’il doit
respecter l’UE des marchands, comme Macron, pour qui la sortie est prohibée. Nos
parlementaires ne sont plus les porte-paroles des citoyens mais des carriéristes
qui, soit se soumettent entièrement à la politique impulsée d’en haut et l’approuvent
en permanence, soit cherchent à retenir l’attention par une opposition
théâtrale mais sans réelle consistance. Ils regardent essentiellement vers le
haut et s’ennuient à s’obliger de jeter un regard vers le bas. C’est ainsi que
la démocratie se meurt, la liaison du peuple avec le pouvoir, qu’il détient théoriquement,
lui a été confisquée par des « marchands » qui délèguent aux échelons
inférieurs l’application de leurs desiderata.
Le
contrôle par le peuple de ses représentants ne peut plus s’exercer. Combien de
parlementaires réunissent leurs électeurs pour rendre compte tout au long d’une
législature sur la mise en œuvre des promesses qu’ils ont émises pour se faire
élire ? Ils attendent la prochaine élection pour faire de nouvelles
promesses en oubliant de faire le bilan de leur action, de leurs réussites, de
leurs échecs. A toute attaque, ils ont même l’audace de faire retomber la faute
sur le parti, les conseils territoriaux, le gouvernement, l’UE au choix. A part
le Conseil Constitutionnel qui doit être saisi, et ce n’est pas simple pour le
peuple, qui ne tranche que sur le respect de la Constitution, il n’y a plus de
contrôle du pouvoir. Voilà pourquoi nous sommes dans une démocratie
parlementaire moribonde qui se craquèle lentement sous nos yeux, mais comme
chaque nouveau jour ne diffère que peu du jour précédent, nous nous habituons
progressivement à la perte de pouvoir du peuple.
A tel point, que
devant le peu d’efficacité des votes pour changer la politique française, nous
nous abstenons de plus en plus. Nous allons même jusqu’à voter blanc ou nul, ce
qui ne sert strictement à rien, sinon à faire savoir que nous avons rempli
notre devoir électoral, à soulager notre conscience et à faire savoir à notre
entourage que nous avons exprimé une opinion. Malheureusement seule l’abstention
est comptabilisée pour donner le pourcentage de voix des candidats. Nous ne
savons même plus montrer notre désapprobation ou notre inquiétude. C’est donc à
une profonde remise en cause de la pratique électorale, à un retour de nos parlementaires
dans leur rôle de courroie de transmission du peuple, à la pratique du
référendum pour toute question fondamentale sur la vie sociétale, sur l’identité
de la nation et l’intégrité du territoire, sur la laïcité, sur la séparation
des cultes et de l’État, sur les pertes ou délégations de souveraineté, etc.,
qu’il faut revenir. Par exemple le nouveau
découpage des régions s’est fait par en haut, en faisant même fi des désirs du
peuple alsacien qui avait voté contre la fusion des deux départements et qui, à
fortiori ne pouvait souhaiter un agrandissement de sa région. Seulement voilà,
les « marchands » sont pour les eurorégions, le pouvoir est bien en haut,
redescend tous les échelons pour application, et se passe de la consultation du
peuple.
On ne peut plus parler de démocratie parlementaire
Mais d’une démocratie de parlottes et d’enfumage
Où le peuple a encore le droit de s’exprimer
A condition qu’il reste juste inaudible,
Moutonnier et toujours persuadé
Que le printemps c’est demain !
Claude Trouvé
04/12/17
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