mercredi 20 décembre 2017

Quand la France claironne, la Chine raisonne !



Pendant que Macron peaufine sa com et ses discours, la Chine, bien éveillée cette fois, est sortie des lourdeurs et de l’égocentrisme du communisme pour se tailler un rôle incontournable dans la géopolitique mondiale. Macron trouve habile et valorisant de critiquer son « ami » Trump en se mêlant de plus de ce qui ne le regarde pas, la politique intérieure des Etats-Unis en matière de lutte contre le CO2. Il se prend pour un dirigeant dont le poids dépasse les frontières de l’Europe et critique la position des Etats-Unis sur leur ambassade à Jérusalem, ambassade qui ne sera par transférée avant trois ans. Mais Macron a-t-il une solution pour la Palestine ? A-t-il fait une contre -proposition ? Serait-il jaloux que Trump ait fait un coup de com sans lui en parler ? La France s’est engagée dans le conflit irako-syrien comme membre d’une coalition contre les différents mouvements sunnites mais surtout contre Bachar el-Assad. Dans ce conflit Israël a joué la carte de Daech en intervenant par les airs sur la Syrie et en accueillant les blessés de Daech. La France ne peut donc plus jouer un rôle impartial dans ce conflit, rôle historiquement reconnu qui autrefois lui aurait permis d’intervenir avec le Royaume-Uni. Elle n’a désormais plus l’oreille et la confiance d’Israël et des Palestiniens. La Chine s’est gardée de s’exprimer clairement sur ce sujet, elle a autre chose à faire : étendre son influence et faire du commerce. La France claironne, la Chine raisonne.

La Chine n’a aucun intérêt à se battre contre Trump sur ce terrain. Elle livre une bataille économique et vise tout le continent eurasiatique et l’Afrique, ce supercontinent qui ne s’est écarté des Amériques que par le détroit de Behring. Si Macron qui voit la Guyane comme étant une île, et Trump qui fait le même genre de bourde, mais moins grave tout-de-même, sont assez ignares en géographie, ce n’est pas le cas des chinois. Peut-être faut-il y voir un lien avec le classement mondial de nos jeunes pour la lecture. Si la Russie est première, la Chine de Hong-Kong suit à la troisième place, alors que les États-Unis sont à la 15ème place et nous à la 34ème. Comme pour la géographie il faut savoir lire, on pourrait y trouver un lien explicatif. Je ne plaisante qu’à peine malheureusement. Si la Chine progresse à grands pas, ce n’est pas seulement grâce à ses dirigeants mais aussi par la formation d’une élite de haut niveau. Nos meilleurs mathématiciens travaillent essentiellement avec les universités chinoises et américaines, les États-Unis recrutant les meilleurs étrangers. 
 
Si je parle de géographie c’est que la Chine a historiquement exploré les grandes voies de communication terrestre et maritime, les fameuses routes de la soie. Mais la Chine voit plus loin, et avec la Russie, se projette sur l’Europe et le Canada au-dessus du détroit de Béring. Tout ceci n’est plus de la science-fiction. Si la France est en marche, la Chine est aussi en marche mais en marche avant. Au cours des dix prochaines années, la Chine dépensera entre 1.000 et 2.000 milliards de dollars pour mettre en place « la nouvelle route de la soie ». L’accord financier pour traverser la Russie est déjà fait et les travaux commencés. Mais ce seront aussi de nouveaux tracés ferroviaires, routiers, de nouveaux gazoducs ou oléoducs dans de nombreux pays (Asie centrale, Pakistan, Iran, Turkménistan…). Relier la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, à la fois par terre et par mer, en créant de nouvelles routes de la soie, tel est l’objet du programme « Une ceinture, une route » du gouvernement de Pékin. Sur le plan maritime, il s’agit cette fois de mettre sur pied toute une série d’infrastructures portuaires au niveau du détroit de Malacca, entre la péninsule malaise et l’île indonésienne de Sumatra. D’autres ports devraient ensuite voir le jour le long de l’océan Indien, dans le nord-est de l’Afrique et dans toute l’Europe du Sud. Le stade ultime de ce projet consistera sans doute à faire transiter des données informatiques le long de ces axes commerciaux, via notamment l’installation de réseaux de fibre optique.


Pour cette seule partie eurasienne on parle de 800 à 900 milliards, c’est déjà cinq à six fois le Plan Marshall. Routes, voies ferrées, ports commencent déjà à sortir de terre au Pakistan, dans plusieurs pays d’Asie centrale ainsi qu’en Europe. Il y a fort à parier que ce budget s’avèrera largement dépassé tant les besoins d’infrastructures sont immenses. La Chine compte non seulement sur ses propres banques mais surtout ses importantes réserves de devises et sur des institutions financières internationales. Pour ne pas être freinée par la banque mondiale d’investissement, la Chine a constitué en accord avec la Russie la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, qui aide au financement de grands projets d’infrastructures et de décloisonnement de certains territoires. 

La Chine veut pousser ainsi ses avantages commerciaux qui pèsent d’ailleurs déjà lourdement sur l’Europe progressivement inondée de produits chinois. Quand elle achète le port de Kantharos, le plus grand port du Pirée en Grèce, ce n’est pas pour rien. Le groupe chinois BYD vient de signer, le 9 décembre 2017, en présence du roi Mohammed VI, un accord pour la construction de quatre usines de voitures, batteries, bus, camions, trains électriques. Le président de BYD a pu déclarer : « Nous souhaitons bénéficier de la situation géographique du Maroc, en tant que porte d’entrée pour l’Europe et le marché africain. » C’est clair la Chine vise aussi l’Europe avec des voitures bénéficiant de faibles coûts de main-d’œuvre et de facilités fiscales. Il ne faut pas s’y tromper, la Chine a parfaitement compris ce qu’elle pouvait tirer du mondialisme et particulièrement de l’UE qui applique la libre circulation des marchandises. Macron claironne le mondialisme qui va détruire notre pays, la Chine raisonne et prépare les voies de communication qui les apporteront. Les seules capables de résister seront les grandes multinationales apatrides.

Mais la Chine ne se contente pas de penser commerce, comme se veut être l’UE. Elle sait qu’une position dominante ne peut aller avec une faiblesse militaire. Sans afficher une quelconque agressivité sauf sur les îles contestées de la mer de Chine, elle investit dans la modernisation de son armée. Elle profite de ses projections commerciales pour assurer la surveillance des routes de la soie par de nouvelles implantations militaires. C’est le cas de Djibouti où elle a signé un bail de dix ans pour 20 millions de dollars par an. Selon la presse russe, la Chine vient de procéder à une série d’exercices militaires comprenant des tirs réels à Djibouti. Cette base devrait comprendre 10.000 soldats chinois jusqu’en 2026. La base se situe à Obock, une ville portuaire du nord de Djibouti. La Chine est aussi intervenue dans le golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie. 

Inutile de dire que Macron claironne des discours aveuglant nos concitoyens sur ce qui les attend, pendant que la Chine raisonne sur les avantages du mondialisme… pour elle. Il devient de plus en plus vital de sortir du carcan européen qui empêche de protéger notre appareil productif par des droits de douane, de conclure des accords multilatéraux en Europe pour reconstituer une force industrielle capable de résister à la vague chinoise, et de se rapprocher de la Russie toujours partagée entre l’Asie et l’Europe, détentrices d’énormes ressources énergétiques et minières et d’industries lourdes.
 
Macron claironne pour lancer l’hallali de notre pays. 

Les multinationales ont entendu, la Chine aussi.

Il est temps d’ouvrir les yeux sur la réalité.

C’est bien notre argent que l’on veut,

Le plus possible et rien d’autre. 

Sortons de l’UE au plus vite

Le carcan se verrouille !
Claude Trouvé
20/12/17

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