Pendant
que Macron peaufine sa com et ses discours, la Chine, bien éveillée cette fois,
est sortie des lourdeurs et de l’égocentrisme du communisme pour se tailler un
rôle incontournable dans la géopolitique mondiale. Macron trouve habile et valorisant
de critiquer son « ami » Trump en se mêlant de plus de ce qui ne le
regarde pas, la politique intérieure des Etats-Unis en matière de lutte contre
le CO2. Il se prend pour un dirigeant dont le poids dépasse les frontières
de l’Europe et critique la position des Etats-Unis sur leur ambassade à Jérusalem,
ambassade qui ne sera par transférée avant trois ans. Mais Macron a-t-il une
solution pour la Palestine ? A-t-il fait une contre -proposition ?
Serait-il jaloux que Trump ait fait un coup de com sans lui en parler ? La
France s’est engagée dans le conflit irako-syrien comme membre d’une coalition
contre les différents mouvements sunnites mais surtout contre Bachar el-Assad.
Dans ce conflit Israël a joué la carte de Daech en intervenant par les airs sur
la Syrie et en accueillant les blessés de Daech. La France ne peut donc plus jouer
un rôle impartial dans ce conflit, rôle historiquement reconnu qui autrefois
lui aurait permis d’intervenir avec le Royaume-Uni. Elle n’a désormais plus l’oreille
et la confiance d’Israël et des Palestiniens. La Chine s’est gardée de s’exprimer
clairement sur ce sujet, elle a autre chose à faire : étendre son
influence et faire du commerce. La France claironne, la Chine raisonne.
La
Chine n’a aucun intérêt à se battre contre Trump sur ce terrain. Elle livre une
bataille économique et vise tout le continent eurasiatique et l’Afrique, ce
supercontinent qui ne s’est écarté des Amériques que par le détroit de Behring.
Si Macron qui voit la Guyane comme étant une île, et Trump qui fait le même genre
de bourde, mais moins grave tout-de-même, sont assez ignares en géographie, ce
n’est pas le cas des chinois. Peut-être faut-il y voir un lien avec le classement
mondial de nos jeunes pour la lecture. Si la Russie est première, la Chine de
Hong-Kong suit à la troisième place, alors que les États-Unis sont à la 15ème
place et nous à la 34ème. Comme pour la géographie il faut savoir
lire, on pourrait y trouver un lien explicatif. Je ne plaisante qu’à peine
malheureusement. Si la Chine progresse à grands pas, ce n’est pas seulement
grâce à ses dirigeants mais aussi par la formation d’une élite de haut niveau.
Nos meilleurs mathématiciens travaillent essentiellement avec les universités
chinoises et américaines, les États-Unis recrutant les meilleurs étrangers.
Si je parle de
géographie c’est que la Chine a historiquement exploré les grandes voies de
communication terrestre et maritime, les fameuses routes de la soie. Mais la
Chine voit plus loin, et avec la Russie, se projette sur l’Europe et le Canada au-dessus
du détroit de Béring. Tout ceci n’est plus de la science-fiction. Si la France
est en marche, la Chine est aussi en marche mais en marche avant. Au cours des
dix prochaines années, la Chine dépensera entre 1.000 et 2.000 milliards de
dollars pour mettre en place « la
nouvelle route de la soie ». L’accord financier pour traverser la Russie
est déjà fait et les travaux commencés. Mais ce seront aussi de nouveaux tracés
ferroviaires, routiers, de nouveaux gazoducs ou oléoducs dans de nombreux pays
(Asie centrale, Pakistan, Iran, Turkménistan…). Relier la Chine au
Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, à la fois par terre et par mer, en
créant de nouvelles routes de la soie, tel est l’objet du programme « Une ceinture, une route » du
gouvernement de Pékin. Sur le plan maritime, il s’agit cette fois de mettre sur
pied toute une série d’infrastructures portuaires au niveau du détroit de
Malacca, entre la péninsule malaise et l’île indonésienne de Sumatra. D’autres
ports devraient ensuite voir le jour le long de l’océan Indien, dans le
nord-est de l’Afrique et dans toute l’Europe du Sud. Le stade ultime de ce
projet consistera sans doute à faire transiter des données informatiques le
long de ces axes commerciaux, via notamment l’installation de réseaux de fibre
optique.
Pour cette seule partie
eurasienne on parle de 800 à 900 milliards, c’est déjà cinq à six fois le Plan Marshall.
Routes, voies ferrées, ports commencent déjà à sortir de terre au Pakistan,
dans plusieurs pays d’Asie centrale ainsi qu’en Europe. Il y a fort à parier
que ce budget s’avèrera largement dépassé tant les besoins d’infrastructures
sont immenses. La Chine compte non seulement sur ses propres banques mais surtout
ses importantes réserves de devises et sur des institutions financières internationales.
Pour ne pas être freinée par la banque mondiale d’investissement, la Chine a constitué
en accord avec la Russie la Banque asiatique d’investissement pour les
infrastructures, qui aide au financement de grands projets d’infrastructures et
de décloisonnement de certains territoires.
La Chine
veut pousser ainsi ses avantages commerciaux qui pèsent d’ailleurs déjà lourdement
sur l’Europe progressivement inondée de produits chinois. Quand elle achète le
port de Kantharos, le plus grand port du Pirée en Grèce, ce n’est pas pour
rien. Le groupe chinois BYD vient de signer, le 9 décembre 2017, en présence du
roi Mohammed VI, un accord pour la construction de quatre usines de voitures,
batteries, bus, camions, trains électriques. Le président de BYD a pu déclarer
: « Nous souhaitons bénéficier de la
situation géographique du Maroc, en tant que porte d’entrée pour l’Europe et
le marché africain. » C’est clair la Chine vise aussi l’Europe
avec des voitures bénéficiant de faibles coûts de main-d’œuvre et de facilités
fiscales. Il ne faut pas s’y tromper, la Chine a parfaitement compris ce qu’elle
pouvait tirer du mondialisme et particulièrement de l’UE qui applique la libre
circulation des marchandises. Macron claironne le mondialisme qui va détruire
notre pays, la Chine raisonne et prépare les voies de communication qui les
apporteront. Les seules capables de résister seront les grandes multinationales
apatrides.
Mais la Chine ne se
contente pas de penser commerce, comme se veut être l’UE. Elle sait qu’une
position dominante ne peut aller avec une faiblesse militaire. Sans afficher
une quelconque agressivité sauf sur les îles contestées de la mer de Chine,
elle investit dans la modernisation de son armée. Elle profite de ses
projections commerciales pour assurer la surveillance des routes de la soie par
de nouvelles implantations militaires. C’est le cas de Djibouti où elle a signé
un bail de dix ans pour 20 millions de dollars par an. Selon la presse russe,
la Chine vient de procéder à une série d’exercices militaires comprenant des
tirs réels à Djibouti. Cette base devrait comprendre 10.000 soldats chinois
jusqu’en 2026. La base se situe à Obock, une ville portuaire du nord de Djibouti.
La Chine est aussi intervenue dans le golfe d’Aden pour lutter contre la
piraterie.
Inutile
de dire que Macron claironne des discours aveuglant nos concitoyens sur ce qui
les attend, pendant que la Chine raisonne sur les avantages du mondialisme…
pour elle. Il devient de plus en plus vital de sortir du carcan européen qui
empêche de protéger notre appareil productif par des droits de douane, de conclure
des accords multilatéraux en Europe pour reconstituer une force industrielle capable
de résister à la vague chinoise, et de se rapprocher de la Russie toujours
partagée entre l’Asie et l’Europe, détentrices d’énormes ressources énergétiques
et minières et d’industries lourdes.
Macron claironne pour lancer l’hallali de
notre pays.
Les multinationales ont entendu, la
Chine aussi.
Il est temps d’ouvrir les yeux sur la
réalité.
C’est bien notre argent que l’on veut,
Le plus possible et rien d’autre.
Sortons de l’UE au plus vite
Le carcan se verrouille !
Claude Trouvé
20/12/17
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire