Qu’on
le veuille ou non la France a choisi d’être le fer de lance de la révolution
verte, celui qui va aider la planète à ne pas mourir. En effet toute la vie
animale et végétale est menacée tout-au-moins sur les parties terrestres immergées.
On se prend à regretter de ne pas être poisson. Oui la France, avec son faible
taux de CO2 pavoise en oubliant de dire pourquoi, laissant s’insinuer
dans nos esprits que c’est à cause de son choix des énergies renouvelables, les
EnRia devenues les armes de la puissance écologique. Malheureusement il n’en
est rien, le faible taux est dû essentiellement à l’utilisation de l’énergie
nucléaire et non aux éoliennes et aux panneaux solaires. C’est d’ailleurs pour
cela que l’on attaque le nucléaire sur le plan de la dangerosité. J’ai montré
dans les articles précédents combien cet argument était surjoué dans la
propagande écologique et politique.
Néanmoins
la lutte contre le CO2 est engagée et il est dit que seules les énergies
renouvelables ont le droit d’exister. La propagande fait rage avec la dangerosité
du nucléaire et la décarbonisation de la planète. Même nos lettres voient
fleurir le cachet « Objectif zéro CO2 » sur un courrier
dit neutre en carbone. On oublie que pour le fabriquer on a utilisé de l’électricité
en partie thermique et que celle-ci a aussi servi pour pouvoir multiplier les EnRia.
C’est cela aussi que l’on oublie volontairement dans la construction des 2000
nouveaux parcs éoliens programmés pour 2023 par la “Transition Énergétique”. De
plus 30% de ces implantations se font sur des terrains d’élus locaux, ce qui
engendre une corruption qui pourrait se généraliser à 1.000 communes rurales en
France. Ces prises illégales d’intérêts ont été dénoncées dès 2015 par les
rapports du Service Central de Prévention de la Corruption. Des condamnations
ont été prononcées. C’est
en effet l’éolien qui fournit l’essentiel de la production des EnRia à hauteur
de 3,9% de la production totale soit plus de 71% de celles-ci.
Après
plus d’une décennie passée à essayer d’imposer ce programme éolien terrestre et
offshore, l’argumentaire des gouvernements successifs relayés par l’Agence de
maitrise de l’énergie (Ademe), a été basé sur le développement d’une filière
industrielle française de fabrication d’éoliennes et sur la création de
dizaines de milliers d’emplois. On en est très loin : les deux sociétés qui
devaient relever ce défi, Alstom et Areva, ont fait défection. Alstom, pourtant
un des fleurons de l’industrie française, a été vendu à l’américain General
Electric, et Areva a sombré corps et biens dans l’éolien maritime. Il n’y plus d’industrie française de
fabrication d’éoliennes terrestres. Elles sont toutes importées,
principalement d’Allemagne et du Danemark, pour un montant total de 21
milliards d’euros.
Il
en est de même pour les éoliennes en mer dites offshores. En France, Il ne
s’agit pas d’éoliennes offshores mais d’éoliennes terrestres dites “les pieds
dans l’eau” qui n’ont rien à voir avec celles implantées en pleine Mer du nord,
balayées par des vents forts et constants où la productivité des éoliennes peut
atteindre 43% au lieu de 35% au mieux prévu pour les nôtres. Six chantiers
éoliens français, (1200 machines), sont programmés au raz des côtes de la
Manche et sur la façade atlantique : Le Tréport/Dieppe, Fécamp,
Arromanches/Courseulles, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire/La Baule, les îles d’Yeu
et Noirmoutier.
Après
avoir programmé le massacre de la France par 20.000 éoliennes terrestres
géantes importées d'Allemagne et du Danemark, nos dirigeants ont donc désormais
décidé de saccager aussi un littoral jusqu’ici préservé, au mépris de
l’économie locale et de la protection indispensable de l’océan. Mais il n’y
aura pas d’éoliennes terrestres ou près du littoral qui seront fabriquées en France,
et donc pas d’emplois créés pour cela. Qui dit même que ce sont des sociétés
françaises qui gagneront les appels d’offres pour l’implantation des éoliennes en
mer ? C’est là que l’on touche directement aux problèmes économiques et
financiers. EDF sera obligée par l’Etat d’acheter cette électricité
offshore à plus de 22 centimes d’euro le kWh alors que le prix de l’électricité
se négocie en dessous de 3 centimes d’euro le kWh. C’est 7 fois moins ! Il ne s’agit
ni plus ni moins que de subventions françaises aux entreprises étrangères, soit
une fuite d’argent hors du pays, que finalement l’abonné va payer sur sa
facture d’électricité !
Le bilan
économique et financier est déjà inquiétant avec peu d’emplois créés, un appauvrissement
de la France par l’augmentation prévue du prix du kWh déjà estimé à 75% plus
cher par la Cour des Comptes et le Sénat. Dans le bilan financier il ne faut
pas oublier que l’électricité éolienne terrestre est dispersée sur le
territoire, ce qui entraine la construction d’un nouveau réseau de collecte et
de distribution d’électricité, des milliers de kilomètres de lignes
électriques, des milliers de pylônes et de transformateurs. Déjà le coût total
pour EDF est estimé à 5 milliards d’euros cette année dont 1,5 milliards pour
les réseaux de distribution. Mais cet axe privilégié sur les EnRia a une autre
conséquence, c’est qu’il se fait au détriment de la filière nucléaire
française.
Il
est déjà handicapant de subir la volonté du gouvernement français de sortir du
nucléaire lorsque l’on veut vendre des réacteurs à l’étranger, ce qu’a du
supporter AREVA puis EDF. Or ce marché est loin d’être tari. Avec 72 réacteurs
nucléaires en construction et 160 à l’état de projet, le développement du
nucléaire se concentre pour les trois quarts dans les pays non membres de
l’OCDE : Chine, Inde, Brésil, etc. Remarquons que ces pays sont les principaux pays
des BRICS. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, d’ici 2040, la capacité
mondiale d’électricité d’origine nucléaire devrait croître de près de 60 %.
Néanmoins nous avons réussi à être présents grâce à nos EPR, type Flamanville, en
Chine (2 entrent en fonctionnement en 2018) et au Royaume-Uni… avec les
chinois. Cette orientation sur la transition énergétique à base d’EnRia a
conduit EDF à créer une branche Energies nouvelles après rachat d’une société
privée du secteur pour 800 millions. Mais cette double orientation, fortement
tournée vers les renouvelables, a considérablement fragilisé son cœur de métier
et a eu les conséquences suivantes :
« En 2016, EDF, premier producteur mondial
d’électricité employait 155000 salariés dans le monde dont 129000 en France. Sa
situation économique est alors fortement dégradée : des fonds propres
inférieurs à 20 milliards d’euros, une action en forte baisse (- 66 % depuis
2014), un endettement qui s'est envolé (40 milliards, soit plus de la moitié de
son chiffre d’affaire), des retraites non provisionnées évaluées à plus de 60
milliards d’euros, une fusion périlleuse en cours avec Areva qui totalise de
son côté 4,8 milliards de pertes. Ces difficultés se sont traduites par la
sortie d’EDF du CAC 40 fin 2015, la démission de son directeur financier début
2016, l’abaissement de la note du groupe par l’agence Standard & Poor’s et
son déclassement par l’agence Moody’s. Un déclin confirmé début 2017 par
l’annonce de plusieurs milliers de suppressions de postes à venir. C’est un
scénario de faillite programmée. »
On a
fait retomber les difficultés d’EDF sur le retard dans la construction de l’EPR
de Flamanville, mais ses difficultés avaient commencé bien avant. Les décisions
de l’Etat concernant le prix du kWh en dessous du prix ne permettant pas à EDF
de vivre correctement depuis des années, et son orientation sur des EnRia dont
le prix du kWh est beaucoup plus élevé de 2 à 5 fois selon les énergies, comme
l’indiquent les chiffres publiés par RTE pour 2016, sont les véritables causes.
Au passage EDFen récupère une partie sur l’abonné par la taxe CSPE.
EDF
est en survie et l’État a commencé à réfléchir à son avenir. La tendance actuelle
est de céder les participations de l’État, même dans des industries
stratégiques. Une solution envisagée est la séparation entre les activités liées
aux EnRia et celles au nucléaire. La première serait cédée au privé mais on
peut penser que l’argent récupéré n’ira pas loin, cette activité n’ayant jamais
atteint son seuil de rentabilité. Cela peut donc aller jusqu’à la cession
complète d’EDF avec peut-être une minorité de blocage pour l’Etat. Selon
certaines sources, des groupes financiers internationaux ont flairé l’hallali
et travailleraient sur ces hypothèses de démantèlement et de rachat total ou
partiel.
On
sent qu’il se prépare un dépeçage progressif d’EDF, mais, après le matraquage
médiatique sur le nucléaire, on peut redouter que l’opinion publique ne
réagisse que mollement. Selon certains sondages 77% % des français sont
aujourd’hui antinucléaires alors que c’est cette filière qui fournit plus de
75% de l’électricité des ménages. D’ailleurs on peut s’interroger sur les influences
extérieures comme celle de Green Peace, qui a des intérêts financiers engagés
dans le business énergies vertes avec sa filiale Planet
Energy. La politique européenne vient conforter la crainte de voir EDF, et la
SNCF d’ailleurs, privatisées au profit de multinationales. La France s’est tiré
une balle dans le pied en stigmatisant le nucléaire, l’un de ses plus beaux
fleurons mondiaux.
Greenpeace
est-elle une ONG uniquement au service de l’écologie ou le cheval de Troie de
multinationales qui rôdent autour d’un démantèlement d’EDF ? Quel est le rôle
de la filiale Enr qui, par sa publicité et son action sur le terrain, détruit
médiatiquement la filière nucléaire de sa maison mère EDF ? Les EnRia ne sont
ni une affaire d’électricité, ni d’environnement ni de sauvetage de la planète.
C’est un “big business” ou des multinationales, des banques, des affairistes et
même certains escrocs font des fortunes gigantesques. Ils pillent les
consommateurs à qui ils font croire qu’ils leur vendent une électricité verte,
vertueuse et gratuite qui va sauver le monde.
La mise à mort de la France industrielle
est en marche.
Le monde des multinationales, telles des
chacals,
Accélèrent le dépeçage de nos fleurons
Et anesthésient nos réactions
Par son discours vertueux
« Sauvons la planète »
Claude Trouvé
17/12/17
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