Macron n’a pas fait
cadeau de sa personne à la France, mais à tous ceux qui l’ont poussé vers la présidence
dans un monde de l’argent qui parle du peuple d’en bas, des édentés, des illettrés,
celui des gens de rien. Pour le reste c’est un peuple de moutons qui boit,
envoûté, les paroles d’un gourou qui se drape dans sa puissance pharaonique face
à la pyramide du Louvre, ouvre Versailles comme le roi Soleil recevant celui du
Levant, et "blablatère" en
se pavanant à travers l’Élysée traînant un journaliste cireur de pompes. Et que
s’est-il réellement passé d’important depuis mai ?
La Loi travail, dont on
vante les mérites à tout bout de champ, journalistes et gouvernement ? Mais
en réalité le texte n’est que la poursuite des directives économiques de l’UE
que Macron, en tant que Ministre de l’Economie, avait élaboré avec son mentor
Attali. Devant le refus par Hollande de mesures trop déplaisantes pour les
salariés, il a refilé le texte et la mission à El-Khomri. Déçus ses mentors lui
ont alors donné le dernier feu vert pour quitter le gouvernement et se lancer
dans le recrutement des marcheurs qui feront ensuite une cohorte d’âmes damnées
au Parlement. Mais la mission première étant la Loi Travail remaniée dans le
sens voulu par l’UE, celle-ci, une fois Macron élu, fait l’essentiel de son
programme et de son action.
Mais
l’acte le plus marquant de son action, ce n’est pas la Loi Travail, même si c’est
celle qui va impacter le plus le monde du travail, c’est l’éviction du Chef des
Armées, coupable de dire vraiment ce qu’il pense en son âme et conscience, que
cela plaise ou non. C’est la marque du monarque, doté d’une cour de courtisans
au gouvernement et à l’Assemblée, qui ne supporte pas qu’on lui tienne tête. Nous
sommes dotés d’un Président, qui n’est pas prêt à tout entendre, qui dit pourtant
écouter tout le monde, sourire aux lèvres, mais qui n’en retient que ce qui va
dans le sens qu’il souhaite ou qui lui est imposé. Ce qui lui est imposé ce
sont les dogmes :
- Du libre-échangisme, capitaux, hommes, produits et services
- De la mondialisation,
- De l’interventionnisme américano-occidental imposé pour détruire tout pouvoir récalcitrant au nom de la démocratie ou de la lutte contre le fondamentalisme agressif, au choix,
- De la résurgence d’une guerre froide ou chaude contre les pays indépendants dotés d’une force de résistance et préconisant un autre modèle géopolitique (Russie, Chine, Inde, Iran, etc.) de gouvernance des Etats,
- De la nécessité d’une Union européenne expansive sous contrôle de Bruxelles, des lobbies et de l’OTAN,
- De la décarbonisation de la planète.
Tous
ces dogmes sont vendus aux peuples moutonniers occidentaux comme des buts « vertueux ».
Ce sont pourtant des dogmes parce qu’ils sont imprimés dans nos cerveaux comme incontestables
et intangibles. Mais, et ce sera notre cadeau de Noël, certains peuples
commencent à rejeter la peau de mouton dont on les a couverts. Avant le Brexit,
il y avait des frémissements, mais cet évènement a ouvert les esprits en
rendant la contestation et le libre-choix possible. Deux autres évènements
importants ont allumé des mèches contestataires, la décision d’un apport
migratoire important en Allemagne et l’élection surprise de Donald Trump. Ces
trois évènements ont déclenché des mouvements divers qui prennent l’UE dans ses
contradictions et qui contestent, les uns après les autres, les dogmes établis.
C’est
ainsi que le Royaume-Uni a brisé l’idée que l’on ne pouvait pas sortir normalement
de l’UE, c’est prévu dans l’article 50 désormais connu de beaucoup d’entre
nous. On voit cependant que la sortie effective nécessite de longs palabres
pour trouver le meilleur divorce pour les deux parties, l’UE et le pays
sortant. Mais l’issue n’est pas remise en cause et l’idée d’un nouveau
référendum au Royaume-Uni a été rejetée, ce qui prouve que l’Angleterre est
bien le pays qui a créé la démocratie moderne. Au passage on peut constater que
nous avons tendance, encouragés par l’UE, à nous asseoir dessus. Devant les
propositions de sortie de l’euro que font certains politiques, il est bon de
souligner que cette sortie statutaire n’est pas prévue dans les traités, comme
l’a rappelé Jean-Caude Juncker. Quand on est dans l’euro, on doit y rester. Les velléités
de sortie sont des manquements aux traités qui traduisent les pays contrevenants
devant la Cour de Justice Européenne. Les coups de force à plusieurs États
fondateurs, évoqués par certains, se traduisent immanquablement par la destruction
de l’UE ou la rentrée dans le rang. Donc pour sortir de l’euro, il faut sortir
de l’UE.
Mais
les résistances aux phénomènes migratoires et la stagnation des pourparlers
pour le TAFTA sont révélateurs d’opposition franche ou larvée aux décisions de
l’UE. La nécessité d’une majorité absolue, qui s’avère impossible sur des
sujets de plus en plus nombreux, pousse la Commission Européenne par la voix de
Juncker à demander que l’on s’en tienne pour tout à la majorité qualifiée. Tel
qu’est actuellement le climat au sein de l’UE, il est peu probable que cette
modification du TFUE, traité de fonctionnement de l’UE, puisse être acceptée
par le Conseil Européen, car il abaisse drastiquement le pouvoir des petits
Etats qui voteront donc contre. Or justement il se passe à l’Est du côté de la
Pologne et de la Hongrie notamment des volontés de souverainisme qui sont
nouvelles dans leur affirmation et aboutissent même à la constitution de
sous-groupes de l’UE. C’est le cas d’un groupement de pays autour de la Pologne
qui veut mener sa propre politique énergétique.
Mais
ce phénomène de prémisses de la dislocation de l’Europe, rejoint, d’une
certaine manière, la volonté d’indépendance des régions comme la Catalogne en Espagne
et la Corse chez nous qui place les gouvernements devant des décisions difficiles
et des pertes d’autorité. L’UERSS est en train de prendre le chemin de l’Empire
romain qui n’est pas mort des attaques des barbares mais d’une dislocation
interne. La régionalisation en France construit des Baronnies et des Duchés qui
détruiront la République, une et indivisible, parce que l’Etat perd chaque jour
de ses pouvoirs régaliens transférés à Bruxelles, laquelle a encouragé cette
dislocation en instituant un dialogue direct avec les euro-régions. Le dogme de
l’UE à vocation fédérale va se heurter au souverainisme renaissant dans de nombreux
pays européens de l’Est.
Le fiasco
de la coalition en Syrie, coupable d’un double jeu et d’avoir masqué son but
réel de destitution ou de mort de Bachar el-Assad, est difficile à effacer. La France
s’est ainsi couverte de honte en participant à la destruction des forces vives
de l’Irak et de la Syrie, et en provoquant des migrations massives de population
dont principalement en Europe. Le culot de Macron osant se présenter comme l’un
des vainqueurs de la guerre au Moyen-Orient ne suffira pas. Macron est disqualifié
pour participer aux négociations de paix, auxquelles participera Bachar
el-Assad. C’est lui le vainqueur en Syrie, et c’est la Russie qui tient la clef
des négociations. La France ne sera pas appelée pour la reconstruction du pays.
Le dogme de l’intervention pour la démocratie et contre le djihadisme a montré
son côté pourri par un asservissement servile à des buts cachés. Mais nous
verrons qu’il n’est pas mort seulement en Syrie et en Irak.
Le beau cadeau de Noël c’est la résurgence
de peuples
Dans la volonté de reprise en main de leur
destin
Et dans le droit de la contestation des
dogmes.
Commence alors une période très attendue
Celle des moutons qui font tomber
Les barrières des dogmes !
Bon et joyeux Noël !
Claude Trouvé
24/12/17
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