La pollution
en CO2 étant le principal argument agité pour justifier la politique
énergétique, la voiture électrique en fait partie. Les affirmations de la
pollution générée par les voitures dans l’Ile-de-France, région reconnue comme le
centre des préoccupations des gouvernants et des médias, méritent néanmoins d’être
étayées sur des évaluations chiffrées concernant les différentes causes de la
pollution. Le CO2 anthropique déversé sur cette région provient du
chauffage au bois, de la propulsion automobile, des centrales thermiques de l’Est
de l’Europe et des centrales thermiques françaises plus ou moins proches. C’est
cette dernière pollution qui mérite un coup d’œil pour en évaluer l’importance
par rapport à la pollution automobile. Ce sont en effet deux facteurs sur
lesquels peut agir la politique énergétique.
Regardons
la pollution automobile à partir des chiffres publiés sur le trafic dans cette
région d’Ile-de-France à savoir 5,7 milliards de déplacements d’une longueur
moyenne de 6,1 km/déplacement. Par ailleurs l’émission de CO2 d’une
voiture durant sa vie a été chiffrée à 38 tonnes. Sur la base d’un kilométrage total
correspondant de 200.000 km parcourus, on trouve le chiffre de 190 g/km. Par
ailleurs la norme d’émission maximale est fixée à 130 g/km. Ces deux chiffres
multipliés par le nombre de déplacements par an et la longueur moyenne de
ceux-ci donnent le chiffre du tonnage de CO2 émis par le transport
routier en Ile-de-France soit 6,61 millions de tonnes de CO2 dans le
premier cas et 4,52 dans le second. On peut retenir le chiffre de 6,6
millions de tonnes de CO2 émis par les véhicules par an
en Ile-de-France en 2016 et de 4,5 millions de tonnes si la norme était
respectée. Le chiffre peut paraître impressionnant en soi, mais on voit que
le simple respect de la norme actuelle qui va encore être abaissée, fait gagner,
au fur et à mesure du remplacement des automobiles, un facteur de 15%. Mais
regardons ce que les centrales thermiques déversent par an sur cette région.
Cinq centrales sont
implantées en Ile-de-France : Porcheville (Yvelines – 2400MW),
Vitry-Arrighi (Val-de-Marne – 125MW), Gennevilliers (Hauts-de-Seine – 210MW),
Montereau et Vaires-sur-Marne (Seine et Marne – 185MW chacune). Ceci représente
un total de puissance installée de 3105 MW capables de produire 27199800 MWh/an.
En 2016 les centrales thermiques françaises n’ont été utilisées qu’à 23,98% de
leur puissance installée. En réalité la production thermique d’électricité sur l’Ile-de-France
n’a donc été que d’environ 6,52 millions de MWh. Par ailleurs la pollution en
CO2 publiée par RTE et donnée pour la production totale en 2016, a
été de 73g/kWh. La pollution en CO2 de l’énergie thermique et de la
bioénergie, liée respectivement à 8,64% et à 1,60% de la production totale d’électricité
en 2016, a donc été de 713 g/kWh, et non de 73g/kWh pour ces énergies. La
pollution totale en un an sur l’Ile-de-France à partir des 6,52 millions de MWh
a donc été de 4,65 millions de tonnes de CO2. Il s’agit d’un
chiffre équivalent à la pollution automobile si la norme actuelle est
respectée. Avec l’objectif d’une norme de 95 g/km d’ici 2020, on tombe
sur le chiffre de 3,3 millions de tonnes émis.
Cette pollution
des centrales thermiques est inamovible malgré les affirmations de Nicolas
Hulot, car on ne peut pas éviter pour l’instant, avant que l’on sache
économiquement stocker l’énergie électrique, le couplage énergies
renouvelables-énergie thermique par suite de l’intermittence des EnRi. Par
contre la diminution constante de la pollution sur les voitures essence et
diesel sortant des usines va rapidement conduire à rendre celle-ci moins importante
que celle des centrales thermiques. Les autres types de pollution des centrales
thermiques sont largement aussi néfastes pour la santé que celle sortie des
pots d’échappement des voitures. Si nous subissons aussi les émissions des
énormes centrales des pays de l’Est de l’Europe, nous subissons également
celles des 59 autres centrales thermiques réparties en France. La plus vielle
centrale thermique en fonctionnement date de 1922. Ne serait-il pas judicieux
de s’intéresser à ce secteur en priorité ? On gagnerait dans tous les cas
une diminution de la pollution beaucoup plus rapidement que par le lent
remplacement par des voitures électriques. Il nous reste à parler des solutions
de remplacement pour lutter contre la pollution avec un autre mode de
propulsion, mais on vient de voir que la pression sur l’utilisation des
voitures n’est pas la solution la plus intelligente. N’oublions pas que le CO2
n’est pas nuisible à notre santé, avant des limites très loin d’être atteintes,
et bénéfique au monde végétal.
Les orientations politiques sont
des trompettes de Jéricho
Qui détruisent tous les
raisonnements des citoyens
Par de la désinformation ou de l’information
Orientée vers des idéologies
utilisées
Par ceux qui en tirent de l’argent.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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