samedi 14 octobre 2017

Voiture électrique : le bon choix d’avenir ? (4ème partie)



La pollution en CO2 étant le principal argument agité pour justifier la politique énergétique, la voiture électrique en fait partie. Les affirmations de la pollution générée par les voitures dans l’Ile-de-France, région reconnue comme le centre des préoccupations des gouvernants et des médias, méritent néanmoins d’être étayées sur des évaluations chiffrées concernant les différentes causes de la pollution. Le CO2 anthropique déversé sur cette région provient du chauffage au bois, de la propulsion automobile, des centrales thermiques de l’Est de l’Europe et des centrales thermiques françaises plus ou moins proches. C’est cette dernière pollution qui mérite un coup d’œil pour en évaluer l’importance par rapport à la pollution automobile. Ce sont en effet deux facteurs sur lesquels peut agir la politique énergétique.

Regardons la pollution automobile à partir des chiffres publiés sur le trafic dans cette région d’Ile-de-France à savoir 5,7 milliards de déplacements d’une longueur moyenne de 6,1 km/déplacement. Par ailleurs l’émission de CO2 d’une voiture durant sa vie a été chiffrée à 38 tonnes. Sur la base d’un kilométrage total correspondant de 200.000 km parcourus, on trouve le chiffre de 190 g/km. Par ailleurs la norme d’émission maximale est fixée à 130 g/km. Ces deux chiffres multipliés par le nombre de déplacements par an et la longueur moyenne de ceux-ci donnent le chiffre du tonnage de CO2 émis par le transport routier en Ile-de-France soit 6,61 millions de tonnes de CO2 dans le premier cas et 4,52 dans le second. On peut retenir le chiffre de 6,6 millions de tonnes de CO2 émis par les véhicules par an en Ile-de-France en 2016 et de 4,5 millions de tonnes si la norme était respectée. Le chiffre peut paraître impressionnant en soi, mais on voit que le simple respect de la norme actuelle qui va encore être abaissée, fait gagner, au fur et à mesure du remplacement des automobiles, un facteur de 15%. Mais regardons ce que les centrales thermiques déversent par an sur cette région. 

Cinq centrales sont implantées en Ile-de-France : Porcheville (Yvelines – 2400MW), Vitry-Arrighi (Val-de-Marne – 125MW), Gennevilliers (Hauts-de-Seine – 210MW), Montereau et Vaires-sur-Marne (Seine et Marne – 185MW chacune). Ceci représente un total de puissance installée de 3105 MW capables de produire 27199800 MWh/an. En 2016 les centrales thermiques françaises n’ont été utilisées qu’à 23,98% de leur puissance installée. En réalité la production thermique d’électricité sur l’Ile-de-France n’a donc été que d’environ 6,52 millions de MWh. Par ailleurs la pollution en CO2 publiée par RTE et donnée pour la production totale en 2016, a été de 73g/kWh. La pollution en CO2 de l’énergie thermique et de la bioénergie, liée respectivement à 8,64% et à 1,60% de la production totale d’électricité en 2016, a donc été de 713 g/kWh, et non de 73g/kWh pour ces énergies. La pollution totale en un an sur l’Ile-de-France à partir des 6,52 millions de MWh a donc été de 4,65 millions de tonnes de CO2. Il s’agit d’un chiffre équivalent à la pollution automobile si la norme actuelle est respectée. Avec l’objectif d’une norme de 95 g/km d’ici 2020, on tombe sur le chiffre de 3,3 millions de tonnes émis.

Cette pollution des centrales thermiques est inamovible malgré les affirmations de Nicolas Hulot, car on ne peut pas éviter pour l’instant, avant que l’on sache économiquement stocker l’énergie électrique, le couplage énergies renouvelables-énergie thermique par suite de l’intermittence des EnRi. Par contre la diminution constante de la pollution sur les voitures essence et diesel sortant des usines va rapidement conduire à rendre celle-ci moins importante que celle des centrales thermiques. Les autres types de pollution des centrales thermiques sont largement aussi néfastes pour la santé que celle sortie des pots d’échappement des voitures. Si nous subissons aussi les émissions des énormes centrales des pays de l’Est de l’Europe, nous subissons également celles des 59 autres centrales thermiques réparties en France. La plus vielle centrale thermique en fonctionnement date de 1922. Ne serait-il pas judicieux de s’intéresser à ce secteur en priorité ? On gagnerait dans tous les cas une diminution de la pollution beaucoup plus rapidement que par le lent remplacement par des voitures électriques. Il nous reste à parler des solutions de remplacement pour lutter contre la pollution avec un autre mode de propulsion, mais on vient de voir que la pression sur l’utilisation des voitures n’est pas la solution la plus intelligente. N’oublions pas que le CO2 n’est pas nuisible à notre santé, avant des limites très loin d’être atteintes, et bénéfique au monde végétal.

Les orientations politiques sont des trompettes de Jéricho 

Qui détruisent tous les raisonnements des citoyens

Par de la désinformation ou de l’information 

Orientée vers des idéologies utilisées

Par ceux qui en tirent de l’argent.

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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