De nombreux articles engagés pour ou
contre l’Europe pullulent sur les réseaux sociaux et suscitent un intérêt
grandissant. Depuis les débats de l’élection Présidentielle, grâce au candidat
François Asselineau, aux tergiversations Nicolas Dupont-Aignan - Le Pen, et au
fiasco de Marine au second tour, il apparaît que le verrou de la parole a
sauté. Les affirmations péremptoires « En
dehors de l’UE, point de salut » et « La sortie de l’euro serait catastrophique » ne
suffisent plus pour convaincre. La résistance de certains pays à l’immigration
et la prise de conscience que notre politique économique, n’étaient que la mise
en œuvre de celle de Bruxelles pilotée par l’Allemagne. L’éclosion au grand
jour de mouvements séparatistes, Corse, Flandres, Ecosse, Ligue du Nord en Italie,
Catalogne après l’épisode sanglant basque, sont autant d’évènements qui poussent
à réfléchir, même le peuple de rien, la piétaille.
Alors
recommençons par le début. L’UE est une fabrication de la stratégie américaine,
celle qui avait déjà fait imprimer les billets de banque d’une France vassale
au moment de la Libération. Depuis que les documents ont été déclassifiés, on
ne peut plus ignorer que Jean Monnet était un agent américain payé par eux pour
ses services. Bien sûr la création européenne s’est appuyée sur la volonté
populaire d’une certaine partie de la nation française mais dûment chapitrée à
gauche en particulier dans l’idéologie de l’Europe de la Paix, de l’union fait
la force et le sentiment Mitterrandien que la France était trop petite pour
résister aux grandes puissances du moment et celles à venir. Ce dernier
pourrait aujourd’hui changer d’avis en regardant l’Islande, la Norvège et la
Suisse. Son traité de Maastricht a été une erreur, comme celle de De Gaulle
avec le traité franco-allemand qui devait mettre l’Allemagne à merci et qui a
été vidé de sa substance par le Bundestag. De Gaulle a bien eu le sentiment de
s’être fait avoir. Mais ses successeurs sont allés beaucoup plus loin et l’idée
d’Europe des Nations a succombé sous le battage de l’Europe unie et
fraternelle.
La
connaissance de cette partie de notre histoire est fondamentale. L’UE n’existe
que parce qu’elle fait partie de la stratégie américaine de glacis européen à
but militaire et économique (OTAN-TAFTA). Elle a été introduite au forceps grâce à
un énorme battage politique et médiatique. L’introduction de l’euro et la
perspective de pouvoir se déplacer dans de nombreux pays européens a soulevé
une vague d’enthousiasme et de fraternité supposée. Le carcan que cela
impliquait pour la France et la perte de souveraineté n’avait que peu de résonance dans les sphères médiatiques et politiques, hors Chevènement, Seguin,
Pasqua et Philippe De Villiers. Mais si une partie de l’opinion française et la
quasi-totalité des médias défendaient l’idée d’une Europe à vocation
fédéraliste, une bonne partie de l’opinion s’est avérée rapidement méfiante une
fois l’euphorie passée. Les français qui n’avaient pas donné une approbation
massive au traité de Maastricht, ont bloqué par référendum le projet de
Constitution Européenne.
C’est
ce blocage que Sarkozy a fait sauter grâce à une majorité parlementaire pour le
traité de Lisbonne, copie conforme de la Constitution Européenne. C’est l’illustration
la plus évidente du passage en force de Bruxelles et des vassaux politiques des
Etats-Unis vers une UE aux ordres. Nous entrons dans une phase de transition où
un double jeu est en cours par suite de la position incontournable de l’Allemagne
dans le fonctionnement de l’UE. La première option américaine est une Europe
suffisamment intégrée sans puissance militaire réelle, servant seulement d’appoint
aux
forces américaines, appoint mobilisable à ‘intérieur et à l’extérieur de l’UE.
Elle doit donc être aux ordres avec une Allemagne, lieutenant des Etats-Unis américains
sur les Etats-Unis d’Europe. Elle suppose le dépouillement progressif des
souverainetés et des identités des nations sans qu’elles puissent former une
véritable union politique et stratégique. Cette option bat de l’aile par suite
de l’importance prise par l’Allemagne dont les objectifs deviennent de moins en
moins calqués sur les desiderata américains.
La
seconde option est la prise en compte de la rébellion montante d’un certain
nombre de pays européens contre l’UE et même de certaines populations de l’Est
européen contre une présence de plus en plus voyante des forces militaires
américaines sous couvert de l’OTAN. Il est temps de faire jouer le vieux
principe de la division par les euro-régions, option toujours gardée sous le
pied par l’UE aux ordres. On rejoint la stratégie américaine, intangible et basée
sur la théorie du chaos appliquée un peu partout dans le monde. Si l’exemple de l’Écosse n’est qu’un dommage collatéral exacerbé par le Brexit, sortie
finalement faite en connivence pour extraire la City avant un effondrement
probable de l’UE, la Catalogne fait partie des rebellions aidées comme en
Ukraine et en Syrie. C’est un coup d’essai qui affaiblit l’Espagne et l’oblige
à faire appel à l’UE et à ses partenaires européens. Macron joue le jeu minimum
sans plus. Angela Merkel a la bonne excuse de ses négociations pour la
formation d’un gouvernement et doit faire face à un mouvement anti-européen
présent politiquement au Bundestag. L’Espagne est seule.
L’attitude
européenne révèle toute son ambiguïté. Après avoir approuvé la constitution de l’État du Kosovo, créé pratiquement ex-nihilo par une volonté politique
américaine, désapprouvé le référendum de la Crimée pour le retour à la Russie,
reçu les délégations écossaise et catalane, l’UE ne donne pas son accord pour l’arrivée
de l’État catalan dans l’UE… Comment pourrait-il en être autrement aujourd’hui ?
La décomposition ne peut se faire que de l’intérieur, décomposition qu’elle ne
peut que soutenir officieusement par des liens directs et aides financières aux
régions. Mais cela nous concerne déjà directement avec la Corse. Les tentatives
de rapprochement des Catalans et Basques espagnols et français ne vont pas
cesser. L’UE encourage les euro-régions et donne donc des espoirs aux
indépendantistes, comme aux Bretons bien qu’ils soient loin de recueillir une
majorité de bretons favorables à l’indépendance.
La
création des grandes régions en France n’est pas étrangère à cette politique de « morcellisation » de l’UE ce qui lui
assure une captation de plus en plus grande des décisions centralisées
auxquelles les régions auront plus de mal à s’opposer que les Etats. L’UE voit
loin et joue sur le temps… à moins que le temps ne la rattrape et qu’elle
finisse dans la poubelle de l’histoire. De Gaulle a traité l’ONU de « machin » parce qu’il y sentait la
mainmise des États-Unis et qu’il ne voulait pas que celle-ci puisse influer sur
la politique française. Pendant que l’ONU prend des distances vis-à-vis des États-Unis sous l’influence grandissante de la Chine, de la Russie, de l’Inde
et les pays qui s’y adjoignent comme l’Iran, le Brésil, l’Afrique du Sud, le « machin »
est devenu plus proche de nous. Ce machin c’est l’UE dont il faut sortir au
plus vite car son pouvoir de nuisance sur nous est plus important désormais que
celui de l’ONU dont nos Présidents ne respectent les décisions que si cela les
arrange.
Les
souverainistes perdent pied les uns après les autres. Nicolas Dupont-Aignan
craint l’arrivée de Philippot pour des raisons d’égo, la captation par Wauquiez,
et se retourne de nouveau vers Marine en position passagère de faiblesse. La
sortie de l’euro leur fait peur politiquement, donc courageusement on l’abandonne
ce qui montre la solidité de leurs convictions. Mais le problème reste et l’euro,
l’OTAN et l’UE forment un tout. On ne peut pas sortir facilement de l’euro,
parce que c’est politiquement une difficulté électorale, mais surtout parce que
ce n’est volontairement pas prévu dans les traités de l’UE. D’ailleurs les
solutions alternatives à plusieurs sont difficiles à faire accepter et devront néanmoins se
plier aux exigences de Bruxelles.
Seule la sortie de l’UE, comme l’a fait
le Royaume-Uni est envisageable par l’article 50 des traités. Au bout de trois
ans, la sortie est obligatoirement actée même si des contentieux ne sont pas
réglés. Reste à convaincre les français (de rien) que la sortie de l’euro n’est
pas catastrophique, car les autres feront braire le contraire par tous les
politiques de la pensée unique et les médias aux ordres. La France est
tout-à-fait capable d’exister, comme la presque totalité des Etats du monde, en
dehors d’une UE qui la cadenasse au profit exclusif des puissances de l’argent
et de l’hégémonie américaine. Notre avenir n’est pas dans les Etats-Unis mais
dans un grand continent afro-euro-asiatique où notre histoire, notre domaine
maritime, notre position géographique et notre langue, sont encore des
atouts-maître. Un nom me vient sur celui qui le défend et ne change pas d’avis…
Asselineau et l’UPR.
Chers
lecteurs, posez-vous la question de savoir ce que vous amène réellement l’appartenance
à l’UE. Les réponses sont souvent d’une banalité effrayante… « parce qu’on est plus fort à plusieurs que
seul ! ». Les pays hors de l’UE réussissent mieux que nous. Ce
peut être « parce que l’UE nous a
amené la paix. » La paix a été assurée par l’équilibre des forces
nucléaires américaines et soviétiques. L’UE n’a même pas pu régler seule le
problème des Balkans, et s’en est remise aux USA. L’UE nous a poussé vers la
Libye sans s’engager elle-même et on voit encore le résultat catastrophique.
Nous avons perdu nos frontières nationales mais les frontières européennes sont
de vraies passoires, on a un pays ouvert à tous vents et l’UE réussit moins
bien que l’ensemble des continents sur le plan économique.
Alors
c’est la sortie de l’euro qui vous fait peur ? Mais le dollar est en
danger face à la montée des monnaies rouble et yuan, et, sans le dollar, l’euro
s’effondre. La Russie et la Chine accumulent de l’or pour livrer la bataille
des monnaies, bataille qui a commencé par la livraison de pétrole contre des
yuans au lieu de dollar ou même payée dans la monnaie du pays. L’Allemagne le
sait et rapatrie son or. Si l’euro est en péril les solutions prises ne seront
pas forcément celles qui nous avantageront mais celles qui permettront aux
puissances de l’argent d’en tirer parti. Se calfeutrer derrière l’euro, c’est
comme prendre un carton pour se protéger des balles… « Oui mais l’euro c’est bon pour la France »
… Alors pourquoi le Premier Ministre nous dit que son plan est de faire rattraper le retard de notre pays par
rapport à la moyenne européenne ?
Réfléchissez
et agissez car l’UE ne se penchera pas sur votre berceau mais c’est elle qui le
poussera dans le bassin des pleurs. Rien
ne peut changer vraiment sans accepter de sortir de l’UE, elle nous tient.
Si les lendemains ne chantent pas de suite, ils vous éviteront d’être conduits
inexorablement vers la dépendance, la perte des libertés, le chômage et la
pauvreté pour beaucoup d’entre nous, comme en Grèce, et peut-être vers la
guerre civile.
Il n’y a jamais d’avenir serein pour ceux
qui refusent de voir,
Pour ceux qui pensent que le présent
garantit l’avenir.
Diriger c’est prévoir, mais nos
dirigeants serviles
Ne prévoient plus, ils exécutent les
ordres !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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