lundi 9 octobre 2017

La Catalogne relance le débat européen



De nombreux articles engagés pour ou contre l’Europe pullulent sur les réseaux sociaux et suscitent un intérêt grandissant. Depuis les débats de l’élection Présidentielle, grâce au candidat François Asselineau, aux tergiversations Nicolas Dupont-Aignan - Le Pen, et au fiasco de Marine au second tour, il apparaît que le verrou de la parole a sauté. Les affirmations péremptoires « En dehors de l’UE, point de salut » et « La sortie de l’euro serait catastrophique » ne suffisent plus pour convaincre. La résistance de certains pays à l’immigration et la prise de conscience que notre politique économique, n’étaient que la mise en œuvre de celle de Bruxelles pilotée par l’Allemagne. L’éclosion au grand jour de mouvements séparatistes, Corse, Flandres, Ecosse, Ligue du Nord en Italie, Catalogne après l’épisode sanglant basque, sont autant d’évènements qui poussent à réfléchir, même le peuple de rien, la piétaille.

Alors recommençons par le début. L’UE est une fabrication de la stratégie américaine, celle qui avait déjà fait imprimer les billets de banque d’une France vassale au moment de la Libération. Depuis que les documents ont été déclassifiés, on ne peut plus ignorer que Jean Monnet était un agent américain payé par eux pour ses services. Bien sûr la création européenne s’est appuyée sur la volonté populaire d’une certaine partie de la nation française mais dûment chapitrée à gauche en particulier dans l’idéologie de l’Europe de la Paix, de l’union fait la force et le sentiment Mitterrandien que la France était trop petite pour résister aux grandes puissances du moment et celles à venir. Ce dernier pourrait aujourd’hui changer d’avis en regardant l’Islande, la Norvège et la Suisse. Son traité de Maastricht a été une erreur, comme celle de De Gaulle avec le traité franco-allemand qui devait mettre l’Allemagne à merci et qui a été vidé de sa substance par le Bundestag. De Gaulle a bien eu le sentiment de s’être fait avoir. Mais ses successeurs sont allés beaucoup plus loin et l’idée d’Europe des Nations a succombé sous le battage de l’Europe unie et fraternelle. 

La connaissance de cette partie de notre histoire est fondamentale. L’UE n’existe que parce qu’elle fait partie de la stratégie américaine de glacis européen à but militaire et économique (OTAN-TAFTA). Elle a été introduite au forceps grâce à un énorme battage politique et médiatique. L’introduction de l’euro et la perspective de pouvoir se déplacer dans de nombreux pays européens a soulevé une vague d’enthousiasme et de fraternité supposée. Le carcan que cela impliquait pour la France et la perte de souveraineté n’avait que peu de résonance dans les sphères médiatiques et politiques, hors Chevènement, Seguin, Pasqua et Philippe De Villiers. Mais si une partie de l’opinion française et la quasi-totalité des médias défendaient l’idée d’une Europe à vocation fédéraliste, une bonne partie de l’opinion s’est avérée rapidement méfiante une fois l’euphorie passée. Les français qui n’avaient pas donné une approbation massive au traité de Maastricht, ont bloqué par référendum le projet de Constitution Européenne.

C’est ce blocage que Sarkozy a fait sauter grâce à une majorité parlementaire pour le traité de Lisbonne, copie conforme de la Constitution Européenne. C’est l’illustration la plus évidente du passage en force de Bruxelles et des vassaux politiques des Etats-Unis vers une UE aux ordres. Nous entrons dans une phase de transition où un double jeu est en cours par suite de la position incontournable de l’Allemagne dans le fonctionnement de l’UE. La première option américaine est une Europe suffisamment intégrée sans puissance militaire réelle, servant seulement d’appoint aux forces américaines, appoint mobilisable à ‘intérieur et à l’extérieur de l’UE. Elle doit donc être aux ordres avec une Allemagne, lieutenant des Etats-Unis américains sur les Etats-Unis d’Europe. Elle suppose le dépouillement progressif des souverainetés et des identités des nations sans qu’elles puissent former une véritable union politique et stratégique. Cette option bat de l’aile par suite de l’importance prise par l’Allemagne dont les objectifs deviennent de moins en moins calqués sur les desiderata américains. 

La seconde option est la prise en compte de la rébellion montante d’un certain nombre de pays européens contre l’UE et même de certaines populations de l’Est européen contre une présence de plus en plus voyante des forces militaires américaines sous couvert de l’OTAN. Il est temps de faire jouer le vieux principe de la division par les euro-régions, option toujours gardée sous le pied par l’UE aux ordres. On rejoint la stratégie américaine, intangible et basée sur la théorie du chaos appliquée un peu partout dans le monde. Si l’exemple de l’Écosse n’est qu’un dommage collatéral exacerbé par le Brexit, sortie finalement faite en connivence pour extraire la City avant un effondrement probable de l’UE, la Catalogne fait partie des rebellions aidées comme en Ukraine et en Syrie. C’est un coup d’essai qui affaiblit l’Espagne et l’oblige à faire appel à l’UE et à ses partenaires européens. Macron joue le jeu minimum sans plus. Angela Merkel a la bonne excuse de ses négociations pour la formation d’un gouvernement et doit faire face à un mouvement anti-européen présent politiquement au Bundestag. L’Espagne est seule.

L’attitude européenne révèle toute son ambiguïté. Après avoir approuvé la constitution de l’État du Kosovo, créé pratiquement ex-nihilo par une volonté politique américaine, désapprouvé le référendum de la Crimée pour le retour à la Russie, reçu les délégations écossaise et catalane, l’UE ne donne pas son accord pour l’arrivée de l’État catalan dans l’UE… Comment pourrait-il en être autrement aujourd’hui ? La décomposition ne peut se faire que de l’intérieur, décomposition qu’elle ne peut que soutenir officieusement par des liens directs et aides financières aux régions. Mais cela nous concerne déjà directement avec la Corse. Les tentatives de rapprochement des Catalans et Basques espagnols et français ne vont pas cesser. L’UE encourage les euro-régions et donne donc des espoirs aux indépendantistes, comme aux Bretons bien qu’ils soient loin de recueillir une majorité de bretons favorables à l’indépendance. 

La création des grandes régions en France n’est pas étrangère à cette politique de « morcellisation » de l’UE ce qui lui assure une captation de plus en plus grande des décisions centralisées auxquelles les régions auront plus de mal à s’opposer que les Etats. L’UE voit loin et joue sur le temps… à moins que le temps ne la rattrape et qu’elle finisse dans la poubelle de l’histoire. De Gaulle a traité l’ONU de « machin » parce qu’il y sentait la mainmise des États-Unis et qu’il ne voulait pas que celle-ci puisse influer sur la politique française. Pendant que l’ONU prend des distances vis-à-vis des États-Unis sous l’influence grandissante de la Chine, de la Russie, de l’Inde et les pays qui s’y adjoignent comme l’Iran, le Brésil, l’Afrique du Sud, le « machin » est devenu plus proche de nous. Ce machin c’est l’UE dont il faut sortir au plus vite car son pouvoir de nuisance sur nous est plus important désormais que celui de l’ONU dont nos Présidents ne respectent les décisions que si cela les arrange.

Les souverainistes perdent pied les uns après les autres. Nicolas Dupont-Aignan craint l’arrivée de Philippot pour des raisons d’égo, la captation par Wauquiez, et se retourne de nouveau vers Marine en position passagère de faiblesse. La sortie de l’euro leur fait peur politiquement, donc courageusement on l’abandonne ce qui montre la solidité de leurs convictions. Mais le problème reste et l’euro, l’OTAN et l’UE forment un tout. On ne peut pas sortir facilement de l’euro, parce que c’est politiquement une difficulté électorale, mais surtout parce que ce n’est volontairement pas prévu dans les traités de l’UE. D’ailleurs les solutions alternatives à plusieurs sont difficiles à faire accepter et devront néanmoins se plier aux exigences de Bruxelles.

Seule la sortie de l’UE, comme l’a fait le Royaume-Uni est envisageable par l’article 50 des traités. Au bout de trois ans, la sortie est obligatoirement actée même si des contentieux ne sont pas réglés. Reste à convaincre les français (de rien) que la sortie de l’euro n’est pas catastrophique, car les autres feront braire le contraire par tous les politiques de la pensée unique et les médias aux ordres. La France est tout-à-fait capable d’exister, comme la presque totalité des Etats du monde, en dehors d’une UE qui la cadenasse au profit exclusif des puissances de l’argent et de l’hégémonie américaine. Notre avenir n’est pas dans les Etats-Unis mais dans un grand continent afro-euro-asiatique où notre histoire, notre domaine maritime, notre position géographique et notre langue, sont encore des atouts-maître. Un nom me vient sur celui qui le défend et ne change pas d’avis… Asselineau et l’UPR.

Chers lecteurs, posez-vous la question de savoir ce que vous amène réellement l’appartenance à l’UE. Les réponses sont souvent d’une banalité effrayante… « parce qu’on est plus fort à plusieurs que seul ! ». Les pays hors de l’UE réussissent mieux que nous. Ce peut être « parce que l’UE nous a amené la paix. » La paix a été assurée par l’équilibre des forces nucléaires américaines et soviétiques. L’UE n’a même pas pu régler seule le problème des Balkans, et s’en est remise aux USA. L’UE nous a poussé vers la Libye sans s’engager elle-même et on voit encore le résultat catastrophique. Nous avons perdu nos frontières nationales mais les frontières européennes sont de vraies passoires, on a un pays ouvert à tous vents et l’UE réussit moins bien que l’ensemble des continents sur le plan économique. 

Alors c’est la sortie de l’euro qui vous fait peur ? Mais le dollar est en danger face à la montée des monnaies rouble et yuan, et, sans le dollar, l’euro s’effondre. La Russie et la Chine accumulent de l’or pour livrer la bataille des monnaies, bataille qui a commencé par la livraison de pétrole contre des yuans au lieu de dollar ou même payée dans la monnaie du pays. L’Allemagne le sait et rapatrie son or. Si l’euro est en péril les solutions prises ne seront pas forcément celles qui nous avantageront mais celles qui permettront aux puissances de l’argent d’en tirer parti. Se calfeutrer derrière l’euro, c’est comme prendre un carton pour se protéger des balles… « Oui mais l’euro c’est bon pour la France » … Alors pourquoi le Premier Ministre nous dit que son plan est de faire rattraper le retard de notre pays par rapport à la moyenne européenne ?

Réfléchissez et agissez car l’UE ne se penchera pas sur votre berceau mais c’est elle qui le poussera dans le bassin des pleurs. Rien ne peut changer vraiment sans accepter de sortir de l’UE, elle nous tient. Si les lendemains ne chantent pas de suite, ils vous éviteront d’être conduits inexorablement vers la dépendance, la perte des libertés, le chômage et la pauvreté pour beaucoup d’entre nous, comme en Grèce, et peut-être vers la guerre civile.


Il n’y a jamais d’avenir serein pour ceux qui refusent de voir, 

Pour ceux qui pensent que le présent garantit l’avenir.

Diriger c’est prévoir, mais nos dirigeants serviles 

Ne prévoient plus, ils exécutent les ordres !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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