Les mois se suivent
et se ressemblent, le chômage persiste. On va encore nous dire que le nombre de
demandeurs d’emploi publié chaque mois par le Ministère du Travail n’est pas le
taux de chômage publié trimestriellement pas l’INSE. Ce dernier est en baisse
nous dit-on et, miracle, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a aussi
baissé. Je croyais que l’on ne devait plus parler des chiffres mensuels de Pôle
emploi et seulement que des chiffres trimestriels. Evidemment une baisse de 1,8% sur le dernier
mois, cela fait beaucoup mieux qu’une baisse de 0,2% sur trois mois. Parler
toujours de la catégorie A, celle des demandeurs sans aucun emploi, est plus
facile que de parler de l’ensemble des catégories, les nombres sont ainsi en
gros divisés par 2. Mais c’est aussi plus ennuyeux que de dire : le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté
de 0,3% sur trois mois et de 1,1% (+66100) sur l’ensemble des catégories en un
an !
Tout
est donc dans la communication mais si l’on se penche un peu plus sur les
chiffres, on voit qu’en fait la diminution du nombre de demandeurs d’emploi en
catégorie A est due à un transfert sur les catégories B et C, qui n’ont que du
travail à temps plus ou moins partiel. En un an le nombre en catégorie A a
diminué de 0,5 % (-18400) et augmenté de 8,1% (+160000) dans les catégories B, C.
Il n’y a donc pas de diminution des demandeurs d’emploi sur l’année, et en plus
il y a précarisation du travail. L’embauche
se fait sur les emplois à temps partiel. On notera de plus que le nombre en
catégorie D, nourri par les emplois aidés et la formation, est en diminution de
10,4% (-53700) en un an. Ceci veut dire que l’Etat désengage ses aides et que
ces demandeurs refluent vers le travail à temps partiel. Mais sur l’ensemble des catégories A,B,C le nombre augmente de 1,0% en trois
mois et de 2,6% en un an (+141600).
On nous
avait dit que la reprise économique, qui soi-disant commençait à la fin de 2016,
demandait un délai de 6 mois avant de se faire sentir sur le chômage. Je crois
qu’il va falloir encore attendre et sans doute longtemps. Macron nous fait
miroiter le recul du chômage, pas avant deux ans il est vrai, en accompagnant
la reprise en cours par une hausse du salaire net ramené au salaire brut sans
que cela coûte aux entreprises. Cette mesure est aussi à coût nul pour l’Etat,
avec un simple transvasement de la CSG sur les charges sociales payées par le
salarié. Elle est donc aussi à impact nul sur la consommation intérieure. Elle n’aura
donc aucun effet sur le taux de chômage comme je l’ai montré dans des
articles précédents et imposera la double peine aux retraités supposés riches.
Vous voyez bien que Macron n’est pas le Président des riches !
On nous serine la
rengaine du coût de la main-d’œuvre qui serait la raison de la difficulté française
à relancer son économie par rapport à l’Allemagne et même par rapport à la
moyenne des pays de l’UE. Je viens de consulter les dernières mises à jour sur
l’année et j’en ai extirpé les variations du taux de chômage sur les 8 premiers
mois de l’année 2017. Les informations sont encore incomplètes à ce jour, mais
le graphique ci-contre rend compte des données disponibles. On constate qu'en 2017 les
variations du taux de chômage et du coût de la main-d’œuvre dans l’industrie et
les services ne sont pas corrélées dans les pays de l’UE. L’Espagne et l’Italie
augmentent un peu leur coût de la main-d’œuvre et font diminuer beaucoup leur
taux de chômage. Les pays de l’Est ont fait progresser rapidement leur coût de
main-d’œuvre en diminuant autant leur chômage que la France qui n’a augmenté ce
coût que de 1,9%.
Les
chiffres du chômage sont ceux selon les critères de la BCE et de l’Organisation
Internationale du Travail. Pour la France ils sont fournis par l’INSE à partir
de sondages selon ces critères. On voit que pour la France on a des variations
très différentes de celles des demandeurs d’emploi. Ceci permet au gouvernement
de jouer sur l’un ou sur l’autre pour communiquer avec la population. Le nombre
de demandeurs d’emploi est un chiffre comptable minimal puisque tous les
demandeurs ne sont pas inscrits à Pôle emploi.
L’enfumage
du Medef, pour se débarrasser de toute augmentation des salaires, grâce à ce
cadeau de l’Etat aux salariés, n’exclut en rien sa pression réussie sur les
impôts et les aides à l’investissement. On y ajoute la flexisécurité et l’immigration
pour constater que se profile une pression sur les salaires, en particulier sur
les bas salaires. La robotisation va aggraver cette pression sur les salaires
et le chômage alors que la consommation intérieure ne sera pas alimentée par
cette opération à somme nulle entre les salaires et l’augmentation de la CSG.
Macron ne veut pas être jugé que sur le chômage, ce qui lui permettra de mettre
en avant quelques réussites comme celle des grandes entreprises le moment venu.
Ce sont ces dernières qui empochent la mise car elles ne redonneront pas à l’Etat
l’équivalent dans ses impôts. Leur argent disparaîtra hors de France. Le yoyo
du nombre de demandeurs d’emploi peut encore servir un certain temps par le jeu
des radiations et du déversement de la catégorie A sur les autres catégories,
mais le peuple va vite se rendre compte que la politique actuelle ne le mène
pas vers le mieux-vivre.
D’ailleurs
on prépare les esprits à l’austérité, la restriction des libertés et la prise
en main de l’opinion. Il faut rendre le peuple apeuré, inquiet, recroquevillé,
désinformé pour le conduire vers l’abattoir de l’oligarchie ploutocratique qui
lui contestera de plus en plus le droit de s’exprimer. La démocratie n’existe
plus dans l’esprit de Bruxelles et de la BCE. La pression des lobbies règne partout,
même sur les engrais et les pesticides. C’est eux qui dirigent l’UE et l’establishment
américain tient son économie et impose sa machine de guerre. D’ailleurs ne
croyez pas que les troupes américaines viennent dans les pays de l’Est pour
nous protéger de la Russie. Non c’est pour mieux dominer l’Europe et mater tout
ce qui pourrait nuire à son hégémonie. L’UE est son pré carré.
L’enfumage est de plus en plus
performant.
Le peuple devient de plus en plus blasé.
Le NOM est près du but en France
Qui perd identité et ressort
Comme une fatalité.
Réagissons vite en
Sortant de l’UE.
Claude Trouvé
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