L’explication
alambiquée de Marine Le Pen lors de sa rentrée médiatique sur l’euro montre que
ce problème est volontairement mis sous le tapis et pousse les responsables
politiques de l’opposition à le différer en attendant une occasion favorable pour
le reprendre. Ceci est aussi valable pour Mélenchon, toujours prêt à critiquer
l’UE, prêt à la réformer mais pas à la quitter et discret sur l’euro. L’euro
est un sujet brûlant pour les politiques qui naviguent à courte vue… celle des
élections prochaines. Évidemment les arguments de catastrophisme développés par
toute la doxa politique et la grande majorité des médias durent depuis la fin de
l’euphorie de 2002-2003. Le peuple français avait salué avec enthousiasme l’arrivée
de cette nouvelle monnaie sensée construire une identité européenne d’un
continent qui allait rayonner sur le monde et y déverser un message de paix.
Pour les entreprises exportatrices et importatrices c’était voir s’éloigner les
tracasseries des taux de change. Pour les citoyens qui sortaient des frontières
c’était le plaisir de pouvoir comparer les prix et d’éviter le bureau de
change.
Depuis l’enthousiasme
c’est ralenti mais l’euro fait partie des symboles forts. L’idée d’abandonner
une partie de nos rêves se plait à écouter avec attention les menaces de
catastrophisme si telle chose se produisait. En particulier j’entendais hier
des journalistes commenter le discours de Marine le Pen en notant le recul des
français devant cette perspective et en y ajoutant que la raison était que ceux-ci
craignaient de voir la valeur de leur patrimoine immobilier réduite à zéro !
On entend encore que la dette française sera multipliée par 2 et bien d’autres
sornettes relayées par les politiques européistes et les médias. Alors je voudrais
faire remarquer que, si cette baisse se produit avec la sortie de l’euro, il
suffit de regarder les impacts des variations de la parité euro/dollar entre
1,04 et 1,18 ces dix derniers mois. On nous dit que c’est la reprise avec une
augmentation de 13% de l’euro depuis 10 mois, alors qu’avec l’euro à 1,48 c’était
la croissance très molle. Dois-je rappeler que l’euro était à 1,60 le 18 juin
2008, un mois avant la crise des subprimes, et à 1,07 le 2 octobre 2000 alors
qu’on était passé du franc à l’euro avec 1 franc pour 15,24 c€ ?
Avez-vous vraiment ressenti cela sur votre niveau de vie, votre salaire ?
Sur vos impôts et taxes oui, mais ils ont toujours augmenté quelle que soit la
parité de l’euro/dollar.
Les
fluctuations de l’euro n’ont que peu d’impact quand notre commerce est orienté
à 70% à l’intérieur de l’euro et parce que nos multinationales délocalisent et
spéculent sur ces bénéfices avec la monnaie du pays étranger. La fluctuation
dans les comptes consolidés en euros de ces holdings n’a qu’une valeur
comptable. Nos raisonnements de petit épargnant, commerçant et TPE, nous
trompent sur la réalité des choses dans un monde globalisé à la dimension des
grands lobbies qui savent s’en servir. Il faut tordre définitivement le cou à
la dette qui flambe. Elle est régie par la « lex monetae » reconnue
dans le monde entier qui dit qu’une dette contractée en euro repasse
automatiquement dans la nouvelle monnaie nationale avec le ratio 1/1. La dette
ne fluctue que pour les 3% environ de dettes libellées en monnaie étrangère, c’est
« peanuts », disons 3%0 !
En cas de baisse du franc/dollar la ménagère va dire : « oui mais mon nouveau poste de télé et ma
tablette vont coûter plus cher ». Vrai, mais elle peut décider de
prendre un poste de télé et une tablette à écran plus petit, jusqu’à ce que ces
produits de ses désirs devenus inabordables créent les conditions pour être
fabriqués en France et non en Corée. Pour ce qui est des produits de première
nécessité, dont l’alimentation, elle ne verra pas leurs prix être
significativement affectés si elle achète français.
Par
contre notre exportation sera mondialement boostée et le montant des impôts sur
le bénéfice des sociétés va croître. On peut espérer, en diminuant de facto les
importations à cause d’un prix plus dissuasif, et en augmentant nos exportations,
rétablir l’équilibre de notre balance commerciale très déficitaire. Le plus
important argument du catastrophisme de sortie est lié à la fuite des capitaux
ou au retrait massif d’argent dans les banques. Il nécessite de procéder à ce
changement suivant un plan précis et une date de déclenchement soigneusement
gardée secrète. Ce peut-être un vendredi soir après la fermeture des banques.
Le scénario est bien connu des économistes et a déjà été appliqué partiellement
en Grèce et à Chypre. Le dernier argument qui a porté jusqu’ici est le fait que
la sortie de l’euro n’est pas prévue dans les traités, ce qui permet de couper
court à toute discussion. Cela oblige de plus à passer au stade supérieur de la
sortie de l’UE qui ajoute un pavé anxiogène pour la population attachée au
mirage de l’identité européenne.
Le
résultat est que non seulement la sortie de l’euro oblige ses défenseurs à
trouver des solutions compliquées comme l’écu, monnaie commune permettant de
garder une monnaie nationale. L’autre alternative, qu’a défendue un temps
Dupont-Aignan puis Marine Le Pen, était le passage en force à plusieurs avec l’alliance
de pays comme l’Italie et l’Espagne. La première solution de l’écu apparaissait
tout-de-suite comme compliquée à justifier et ressemblait à un retour en
arrière puisqu’elle avait été utilisée par le SME avant l’euro. La seconde
solution, prise par les mêmes politiques et du genre cocorico on est les plus
forts, donnait la certitude d’une période trouble où l’issue était incertaine.
Mais surtout, ce qui n’était pas mis en lumière, c’était que les traités ne le
permettant pas, la France était passible de la Cour de Justice européenne pour
violation de ceux-ci. Une telle action n’est jamais bonne pour la notoriété
internationale d’un pays et pourrait être rapidement désavouée par le peuple.
La
donne a changé avec le Brexit, car le Frexit qui paraissait une utopie, un
fracassement de la belle idée européenne, une catastrophe encore plus grande, est
devenu un choix possible. Pire le Royaume-Uni, toujours réticent dans l’UE à
aller plus loin qu’une zone de libre-échange, prenait le risque de se voir mal
accueilli économiquement dans l’UE dès sa sortie. L’argument de ne plus
dépendre de l’UE pour des problèmes sensibles comme l’immigration et la Cour de
Justice européenne, a fait gagner le NON de sortie du référendum britannique.
Depuis nous sommes abreuvés de commentaires agressifs, moqueurs, sur ce pays. Les
paris de régression économique de ce paria vont bon train. L’UE dit vouloir lui
faire payer cher ce désaveu de l’UE, union cadenassée qui n’existe d’ailleurs nulle
part au monde. La City devait s’écrouler sur elle-même et la croissance réduite
à zéro. Bien sûr il ne faut absolument pas que l’idée de la réussite de ce
départ prenne corps. La mobilisation des politiques européistes et des médias est
suractivée pour vanter l’UE et démontrer l’impasse dans laquelle s’est fourrée
le Royaume-Uni.
Mais
l’UE est en train de se prendre à son propre piège. Après avoir soutenu sans
bruit l’éclosion des régions par des aides financières directes, la Corse puis
beaucoup d’autres régions, se sentant plus soutenues, parlent publiquement d’indépendance.
La Catalogne le dit si fort qu’elle met en danger l’Espagne au point que l’UE
se voit obligée de la soutenir. Il est trop tôt pour réaliser la balkanisation
prévue de l’UE. L’UE fait machine arrière. Maintenant il ne faudrait pas que la
Catalogne, déçue des propos de l’UE, imagine sortir de l’UE, ce serait
CATAstrophique. Le Brexit et l’émergence de poussées régionalistes se
télescopent. Si les pays de l’UE peuvent s’unir pour demander des sous au Royaume-Uni,
l’union dans ce sens est facile, il n’en est pas de même sur la balkanisation
des nations. La Pologne, l’Autriche et la Hongrie, qui savent ce que c’est,
sont vent debout contre toute avancée dans ce sens.
Pourtant la France a
fait le premier pas avec les grandes régions qui n’ont pas d’autre utilité que de
prévoir l’avenir d’une UE fédérale où la politique et les finances sont gérées
d’en haut et vassalisent des seigneuries suffisamment grandes pour exister et
suffisamment petites pour ne pas porter ombrage à la direction centrale d’une
UE. Ainsi les puissances de l’argent règneront en maîtres absolus. L’action de
mise en commun de Macron pour l’Europe conduit à cette nouvelle Europe qui fait
disparaître les nations, obstacles trop importants pour une Europe fédérale d’entités
soumises. C’est pourquoi, avant qu’il ne soit trop tard, il faut soutenir la
sortie de l’UE, le Frexit. Il n’y a pas d’autre solution.
La Grande-Bretagne et
la France ont dominé le monde dans un moment de notre histoire. Le Royaume-Uni prend
en main son destin, pourquoi la France penserait-elle que cela lui est interdit ?
Trop petite pour exister dans la mondialisation ? Que pensent à ce sujet la
Suisse, l’Islande, la Norvège ? Que c’est une question de taille ?
Non c’est une question de volonté d’un peuple qui doit se ressaisir derrière son
drapeau, son histoire millénaire, sa langue répandue dans le monde entier… et
non derrière celui d’une UE dont les étoiles jaunes sont celles des banquiers
juifs et qui associera bientôt le croissant musulman. Seulement alors la France
pourra choisir ses relations avec ses partenaires européens dans le respect des
peuples et dans un intérêt bi ou multilatéral bien compris. Elle donnera un
sens à une Europe apaisée de nations que l’histoire a meurtri mais qui ont
construit la civilisation européenne.
Macron nous guide avec le sourire et les
dents carnassières
Vers notre dépeçage, celui de nos
valeurs et de nos biens.
Il puise dans la classe moyenne pour
nourrir les riches
En laissant tous les pauvres dans la
dépendance,
Où la mendicité, la main tendue vers le
maître,
Seront alors la règle de vie qui s’étendra
A tous ceux ainsi devenus inutiles !
Sortons du piège de l’UE !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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