Deux informations d’actualité
sont importantes quant à leurs conséquences. La première, qui a une influence
sur le déroulement de COP21, est la dernière déclaration de John Kerry faite
hier au quotidien britannique Financial Times. Jugez plutôt :
« Ce ne sera certainement pas un
traité (…) Il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants
comme cela avait été le cas à Kyoto », a indiqué M. Kerry,
selon le quotidien, en référence au protocole de Kyoto de 1997 par lequel les
pays signataires s’engageaient à limiter leurs émissions de gaz à effet de
serre. Il est clair qu’un compte-rendu non contraignant de la Conférences des
Parties (COP21) réunissant plus de 80 pays perd tout intérêt lorsque l’un de
deux plus grands pollueurs de la planète se borne à des intentions sans
contrainte de résultats. On imagine que la Chine ne fera que suivre les USA
tant le charbon reste une énergie indispensable à ce pays pendant encore de
longues années. Si les deux plus grands pollueurs reportent l’objectif sine
die, il ne restera de cette conférence qu’un show médiatique et une pompe à
fric pour les EnR et les petits états qui vont essayer d’en profiter pour avoir
des aides financières. La réunion à Manille de quarante de ces pays s’est d’ailleurs
bornée à demander l’abaissement à 1,5° au lieu de 2° du réchauffement supportable
en évoquant la migration climatique catastrophique due à la montée des eaux
marines. J’ai publié le graphique du rapport complet du GIEC qui montre que ce
n’est pas demain, ni même en 2100 que toutes les îles seront submergées. Le but
de ces pays c’est l’argent, et le nôtre de faire admettre la politique
énergétique qui convient aux lobbies.
Dans le même ordre d’idées
de la pression « cabalistique » la deuxième information est la
concrétisation des ravages de l’austérité à l’allemande. Une grève générale,
publique et privée, est en cours en Grèce contre le dernier tour de vis d’Alexis
Tsipras. Le pays est fatigué par l’austérité avec laquelle le Premier ministre
avait promis de rompre. Il vient de décréter de nouvelles hausses d’impôts et
coupes budgétaires. Lors de la marche, près de 25 000 protestataires ont envahi
le centre d’Athènes, des affrontements ont éclaté entre la police et de jeunes
manifestants, qui ont jeté des cocktails Molotov. Les autorités ont répondu par
des jets de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Les écoles, les
hôpitaux, les banques, les transports et d’autres services encore seront fermés
pendant 24 heures en signe de protestation. Selon l’un des leaders du syndicat
de fonctionnaires Adedy, ce n’est qu’une mise en garde. « Alors que le salaire moyen a été diminué de 30%, quand les salaires
étaient déjà à un niveau inacceptable, alors que le système de sécurité sociale
risque de s’effondrer, nous ne pouvons pas rester immobiles ».
Comme on pouvait le prévoir et
comme l’ont prévu Bruxelles et l’Allemagne, la potion d’austérité infligée met
la Grèce dans une évolution désespérée. Même Junker est sidéré de la performance de Tsipras
d’avoir « éconduit tout un peuple », d’une campagne anti-euro
et de l’adoption d’un plan pire que celui rejeté. Il faut mettre la
Grèce à genoux pour la mettre définitivement sous tutelle. On pousse même la
farce jusqu’à envoyer des spécialistes français pour leur expliquer comment
gérer le pays ! Malheureusement la fin est en effet proche et l’économie
grecque ne cesse de s’enfoncer donc devient de moins capable de faire face à
ses créanciers. le système bancaire grec a été délibérément détruit par les pressions exercées par la
Banque Centrale Européenne à des fins essentiellement politiques. Les montants
qu’il faudra accorder à la Grèce simplement pour que le pays ne sombre pas dans
un chaos total s’il devait rester dans la zone Euro ne sont plus désormais de
82 à 86 milliards d’euros comme estimé le 13 juillet mais plus probablement de
l’ordre de 120 milliards d’euros dont 35 milliards pour les banques.
Mais si le cas de la Grèce
est désespéré, un autre pays arrive dans l’actualité. Le gouvernement de droite
n’a plus de majorité après les dernières élections mais le Premier ministre
portugais Pedro Passos Coelho n’entend pas quitter
le pouvoir. Sa situation devient néanmoins de plus en plus précaire et le
gouvernement devrait tomber sous la pression de la gauche, majoritaire au
Parlement. Un nouveau gouvernement de gauche devra normalement commencer
immédiatement le processus de renégociation sur sa dette. Il est clair que ce gouvernement
de centre-gauche se heurtera aux institutions européennes et on voit qu’il y a
désormais le risque qu’un scénario à la grecque se produise au Portugal. Mais
comme en Grèce, une partie du parti de gauche n’est pas en réalité disposée à
aller jusqu’à une rupture avec les institutions européennes. Lorsque la
détermination politique n’est pas sans faille dans les discussions européennes,
on sait que la capitulation est au bout. Or ces dernières demandent au
gouvernement de mettre en place des réformes que le gouvernement portugais
n’est simplement pas capable de réaliser. A partir de ce moment-là, il est
clair que l’Eurogroupe refera le chantage qu’il a fait vis-à-vis de la Grèce
jusqu’à la possible sortie de la zone euro.
Si la situation du Portugal ne
s’améliore pas, celle de l’Espagne sera touchée car leurs deux économies sont
très imbriquées. Le prochain pays sur la liste risque d’être l’Italie qui s’enfonce
dans la récession, encore plus incapable que nous de mener une politique d’austérité
et comptable d’une dette plus importante que la nôtre. L’Europe se délite ou
plus exactement les nations les unes après les autres et nous n’y échapperont
pas si les peuples ne se révoltent pas. Je laisserai la conclusion à l’analyse
de Jacques Sapir :
« La situation dans l’UE s’apparente en fait à la situation d’un bâtiment
affecté par toute une série de petits tremblements de terre. Aucun de ces
tremblements ne prend une allure catastrophique mais chacun de ces tremblements
– la crise grecque, la crise portugaise, la possibilité d’une crise espagnole
et l’éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l’UE – chacun de ces événements
affaiblit un peu plus sa structure. Par ailleurs, on voit très bien
qu’aujourd’hui l’UE n’est pas capable de gérer la question des migrants et des
réfugiés, cela a aussi des conséquences sur la structure même de l’Union. On
voit bien qu’il n’y a pas une crise qui pourrait emporter l’Union européenne,
mais c’est bien l’addition globale de ces crises qui risque de provoquer une
crise terminale ou une implosion de l’UE. »
On voit que la souveraineté des nations ne s’exerce plus que par des
soubresauts,
Comme la Hongrie face à l’afflux migratoire, lorsque le peuple les
soutient.
Sans la révolte des peuples l’issue n’échappera pas à la Cabale
Qui veut fédéraliser l’Europe, la ligoter aux Etats-Unis
Et faire de Jérusalem la capitale du gouvernement
Du Nouvel Ordre Mondial !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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