La date du 30 septembre va marquer l’histoire de notre pays,
de l’Europe et du Monde. Elle a vite été oubliée tant nos esprits ne conservent
que les dates des 8-9 janvier et 13 novembre 2015. Il s’agit pourtant d’une
date qui sera retenue par l’histoire et qui aura marqué, comme le 11 septembre
2001, le début du XXIème siècle et changé le cours de l’histoire. Le 30
septembre 2015 la Russie est intervenue officiellement aux côtés de la Syrie de
Bachar al-Assad. Lorsque les armes parlent avec l’intensité déployée depuis
dans le ciel irako-syrien, c’est le signe que la face du monde a changé. Les
évènements importants précédents n’étaient que prémonitoires que ce soit notre
engagement aérien en Irak aux côtés des américains, ou notre intervention en
Ukraine qui a accompagné un coup d’État, les attentats de janvier, le flux
migratoire sans précédent, et même notre engagement militaire sur plusieurs
territoires africains dont le Mali. L’attentat de Bamako en est une conséquence
ainsi que l’attaque concomitante sur le Nigéria.
La montée de la peur des Etats-Unis suit leur descente
économique et la mise en cause du dollar, le pétrodollar pièce maîtresse de
leur puissance. L’hégémonie américaine est menacée par la puissance économique
de la Chine. Celle-ci a accumulé des obligations américaines et a pris
conscience que le yuan, le renminbi, pouvait devenir une monnaie dans le panier
des monnaies et même concurrencer le dollar en s’appuyant sur l’or dont elle
est le principal pays producteur. Elle rafle en plus tout l’or disponible même
à Londres. Par ailleurs les Etats-Unis constatent que la Russie de 1998 affaiblie,
militairement et économiquement, montre de nouveau des signes de meilleure
santé économique et une armée modernisée. Leur ennemi héréditaire ne doit pas
être le Phénix qui renaît de ses cendres alors que toute la stratégie
américaine était de l’étouffer en s’approchant au plus près de ses frontières
avec l’idée de fomenter un « printemps russe » à partir des
républiques musulmanes de l’ex-URSS.
L’Union Européenne, sur l’incitation américaine, a fait fi de
la promesse à Gorbatchev de ne pas essayer d’enlever les pays du glacis russe, Biélorussie
et Ukraine par exemple en contrepartie du démantèlement de l’URSS. Elle a
provoqué la Russie en signifiant son intention de faire rentrer l’Ukraine dans
l’UE. La résistance des russophones de l’est qui demandaient une autonomie a même
poussé les occidentaux à mettre le régime de Kiev sous protection de l’OTAN. La
Russie, exclue du G8 et durement sanctionnée, a renoncé provisoirement à tisser
des relations au-delà de la fourniture de gaz, fourniture dont la Russie pressent
que l’UE fera tout pour ne plus s’en servir. La Russie a donc changé de stratégie
et tourné vraiment, pour la première fois depuis l’arrivée de Poutine, ses
regards vers la Chine. Les relations sont devenues très étroites par les
traités du BRICS qui réunit les pays parmi les plus peuplés du monde et par des
accords particuliers avec la Chine. Ils touchent l’économie, les
investissements sur les infrastructures de l’Asie, la monnaie, la stratégie de
défense et les ressources bancaires.
Pendant que la coalition occidentale faisait régner le régime
de la terreur au Moyen-Orient en faisant mine de combattre l’ennemi qu’elle
avait créé pour semer le chaos général, abattre Bachar al-Assad et reconfigurer
un Grand Moyen-Orient aux mains d’Israël, des USA et des pétroliers, la Russie soutenait
discrètement mais fermement les russophones de l’Ukraine et le régime syrien.
La Russie revenait sur le terrain de la géopolitique mondiale et son poids s’est
vu dans le recul américain dans le traité de non-prolifération qui permettait d’étrangler
l’Iran au profit d’Israël et des marchés pétroliers des pays du golfe. L’accord
avec l’Iran a été signé mais pas encore mis définitivement en place. En effet l’Iran
s’est aussitôt tourné vers la Russie et la Chine, devenant un partenaire
associé aux BRICS.
Peu endettée et manifestant économiquement un pouvoir de
résistance aux sanctions, la Russie a pris en compte l’appel de Bachar Al-Assad,
à l’évidence en reculade, et menacé de défaite devant la pression exercée par
tous les « rebelles », grossis de recrutements importants et de
mercenaires d’une part, et par l’aide de la coalition occidentale, de la
Turquie, du Qatar, de l’Arabie Saoudite et d’Israël apportée à ses ennemis. Le
30 septembre, s’étant assuré du soutien de l’Iran et de l’approbation de la
Chine, Poutine envoyait, à la demande de Bachar Al-Assad, son armée en Syrie.
Plusieurs raisons motivent cette décision, le maintien d’un axe Iran-Syrie
favorable à la Russie, le maintien du port de Tartous concédé à sa marine, le
souvenir de la Tchétchénie avec la perspective de soulèvements facilités par la
victoire de Daesh, mais surtout la possibilité de maintenir un
approvisionnement de l’Europe si le passage par l’Ukraine et la Turquie devenait
impossible. La Syrie devient un passage obligé.
La déstabilisation de l’UE par l’intérieur et l’extérieur
ainsi que son embrigadement définitif en cours a été accélérée. Les « créatures »
des USA, sous couverture de croisade, créent des attentats ou des menaces qui
sèment la peur et permettent aux gouvernements de prendre les dispositions qui
minent un peu plus le pouvoir démocratique. L’OTAN répand ses armes et ses
hommes, principalement américains sur toute l’Europe. La Turquie est incitée à
laisser partir brutalement ses réfugiés en les aidant financièrement pour passer
en Grèce et se diriger vers le cœur de l’Europe, l’espace Schengen. Mais le 30
septembre la face du monde vient de changer. Les Etats-Unis reculent et
constatent avec stupéfaction que Poutine a osé faire la guerre en Syrie et
contre tous les opposants au régime syrien. Il met à mal le double jeu des occidentaux
et de la coalition en général. Pire la qualité de l’armée russe, la précision
et la puissance de ses frappes, montrent que c’est eux qui disposent de l’armée
la plus moderne avec une maîtrise étonnante de la guerre électronique.
Tout change alors. La mise au pas de Daesh est envisageable
et celle de tous les opposants au régime légal syrien. Le départ de Bachar
Al-Assad n’est plus discutable tant que la paix n’est pas rétablie. Le retour
des réfugiés syriens est en cours au fur et à mesure des conquêtes de l’armée
syrienne. Le plan de submersion de l’Europe par un flux migratoire important et
d’une civilisation différente est battu en brèche à terme. Les attentats n’auront
plus lieu d’être sous couverture de croisade sauf à partir de l’Afrique qui est
encore notre terrain de jeu. L’UE elle-même sans défense propre crédible voit
une puissance militaire renouvelée à sa porte et Juncker, sans aucune vergogne
ou honte, propose un rapprochement avec la Russie après avoir augmenté le
niveau des sanctions.
Le 30 septembre l’histoire a tourné une page. L’affrontement de deux
mondes est devenu clair mais cette fois c’est la puissance américaine qui est
sur la défensive et obligée de composer. Son plan de domination complète de l’Europe
est remis en cause, le Grand Moyen-Orient ne sera pas sous son contrôle
exclusif et celui d’Israël. Pire l’axe
Russie-Chine-Inde-Iran-Syrie entre autres devient un contrepoids d’une
puissance inégalée depuis la première guerre mondiale. La France dans tout ça a
perdu la face, vend des armes aux pays soutenant l'ennemi que nous
combattons, subit les attentats, ne parle plus d’austérité mais de sécurité,
restreint la démocratie, et essaie de sauver son aura en allant intensifier ses
frappes flanquée de la marine russe près de son porte-avion. Inconsciente elle
envoie en même temps une frégate de lutte anti-sous-marine et un sous-marin
nucléaire. Est-ce pour lutter contre la marine de Daesh ? Hollande a-t-il
l’intention d’attaquer la marine syrienne ou russe ? Il n’a finalement
rien compris ou bien est aux ordres. Non seulement il nous ridiculise un peu plus mais il a mis la France
en danger en amplifiant les fautes commises par son prédécesseur et en portant
la guerre jusque chez nous.
Il faudra que les blocs aient la capacité de retenir leurs
faucons pour ne pas aller vers un affrontement global. Poutine a dit que pour
gagner cette guerre, il faudra frapper le premier. Ceci veut dire que les provocations
sur son pays seront regardées de très près par Poutine. A l’extrême est de l’Asie,
il en est de même avec la Chine. De l’autre côté le complexe
militaro-industriel et bancaire américain va alimenter le sentiment de danger
national pour pousser à l’affrontement qu’il a toujours désiré. Nous entrons
dans une période de tous les dangers. Mais l’UE se replie sur ses nations et la
souveraineté reprend ses droits. Les regards européens se tournent un peu plus
vers l’Est. Rien ne sera plus comme avant dans un monde où l’économie mondiale
bat en plus de l’aile.
Le rassemblement des
patriotes devient urgent dans la tempête
La confiance dans le
chef est devenue impérative
Sinon la France se
délitera et se morcèlera !
Elle ne sera plus
unique et indivisible.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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