Bruxelles, ville morte pour quelques jours, Paris ensanglanté, attentats
au Mali et au Nigéria, instabilité grandissante dans de nombreux pays de l’Afrique
de l’Ouest, affrontement chien et chat d’une coalition contre une autre au
Moyen-Orient, nouveaux bombardements de Kiev sur le Donbass en Ukraine, une
vingtaine de djihadistes tués dans le Caucase russe, et de même en Chine. Les
actes guerriers s’amplifient, c’est comme la « drôle de guerre » du
temps de l’occupation française. La mort rode partout en Eurasie et en Afrique.
En France, ceux qui, comme Michel Onfray, prônent la paix, d’autres moyens de
lutter et le retour de la diplomatie médiatrice française, sont quasiment
traités de collaborateurs. Les faucons prennent leur envol et la théorie de la
fin justifie les moyens est insinuée dans l’esprit des peuples que l’on
terrorise.
Vous n’entendez pas le bruit des armes qui s’amplifie. Ne les
voyez-vous pas qui pendent de plus en plus aux ceinturons des policiers et des
soldats ? Alors je dirai, comme Henry Kissinger en février 2012 : “Si
vous ne pouvez pas entendre les tambours de guerre, il vous faut être sourd”. Les armées occidentales se concentrent autour
de la Russie, des pays Baltes au Qatar, du Pakistan au Japon et aux Philippines.
En Ukraine, au Moyen-Orient et en mer de Chine, on se toise. Comme avant la seconde guerre mondiale, les pays cherchent
leur camp comme autrefois l’ont fait l’URSS et l’Italie. La rivalité
sino-chinoise existait déjà, le conflit était engagé depuis 1937. Lorsque la
guerre a éclaté les marchands d’armes américains ont préparé leur armée et aidé
leurs confrères allemands à faire de ce pays un déclencheur de guerre. N’oubliez-pas
que les États-Unis n’ont jamais été aussi forts et puissants qu’après cette
guerre. Leur hégémonie commencée après la première guerre mondiale était
établie pour longtemps, soixante-dix ans. Leurs objectifs sont contenus dans
les autres déclarations du même Kissinger, un maître à penser de la stratégie
hégémonique américaine : “Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez
les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlez le peuple, contrôlez la
monnaie et vous contrôlerez le monde. »
Alors regardons
les faits actuels. Le pétrole est autosuffisant aux États-Unis et la mainmise
sur les ressources pétrolières du Moyen-Orient est en cours avec la
complicité de l’Arabie Saoudite, du Qatar. Il reste à s’occuper de l’Iran et de
la Syrie, et à empêcher la Russie d’écouler son pétrole et son gaz en Europe.
Le passage par l’Ukraine est déjà sous contrôle. Le projet de passage par la
Turquie et la Grèce est sous contrôle de l’OTAN. Les nations européennes sont
vassalisées, l’Europe puissance militaire n’existe pas et l’OTAN ne cesse de se
déployer en Europe, l’Allemagne depuis quelques mois fournit un effort
militaire sans précédent. L’OTAN, les unités américaines plutôt, sont aux
portes de la Russie dans les pays Baltes et en Ukraine. Le Traité de Libre
Echange, le TAFTA, est dans les parapheurs de l’UE, il va signer la
dépendance alimentaire de l’Europe avec les semences de Monsanto.
Ce plan bute
néanmoins sur la monnaie car le pétrodollar ne règne plus en maître
quand les échanges entre pays non encore soumis peut se faire dans une autre
monnaie. Le renminbi chinois devient un échappatoire au joug du dollar. Pire la
Chine se débarrasse des obligations américaines, reçues grâce à son excédent de
commerce avec les USA, pour les convertir en or. La Russie fait de même. On
apprend que l’Allemagne s’y met et même la France. Une nouvelle Banque mondiale
concurrente prend forme ainsi qu’une Banque d’investissements. La City s’y
intéresse de près. Mais parallèlement les plans QE, « Quantitative Easing »
ou autre planche à billets, soutiennent les marchés mais insuffisamment la
croissance américaine, et ne font qu’augmenter le nombre de sans-emploi des
USA. Malgré un taux de chômage affiché de 5%, plus de 94 millions
d’américains âgés de 16 ans et plus, aptes au travail sont sans emploi (plus
de 102 millions avec les chômeurs officiels soit 30% de la population).
16% des américains vivent en-dessous du seuil de pauvreté. De plus la dette
publique américaine est de 18.500 milliards de dollars et la dette totale est
d’environ de 70.000 milliards de dollars. "Le rêve américain est parti". Ajoutons que la
bulle des marchés du crédit aux États-Unis a créé des dettes dans de nombreux
secteurs qui ne seront jamais remboursées. Les prêts automobiles se développent
ainsi que les prêts étudiants comme ce fût le cas à l’époque des sub-primes. Ça
sent le roussi de ce côté-là et la Fed ne sait plus très bien quoi faire sinon
continuer avec un nouveau QE en 2016 jusqu’à l’explosion.
En résumé
le temps presse car le dollar perd pied, l’économie stagne, la dette enfle et
le chômage devient insoutenable. Chez l’ « ennemi », un bloc
puissant est créé et les alliances se renforcent et s’étendent. On voit que l’Iran
a choisi son camp, comme le Brésil et l’Inde. Devant une situation qui ne
risque que d’empirer, rien de tel qu’une guerre pour relancer l’économie et
effacer la dette. Le vainqueur imposera sa loi et sa monnaie. Écoutons
Kissinger sur la stratégie hégémonique concoctée : « Les
États-Unis appâtent la Chine et la Russie, et le dernier clou dans le cercueil
sera l’Iran, qui est, bien sûr, la principale cible d’Israël. Nous avons permis
à la Chine d’accroître sa force militaire et à la Russie de se remettre de la
soviétisation, pour leur donner un faux sentiment de bravade, cela va créer une
mort conjointe plus rapide pour eux. » Les Etats-Unis s’ingénient
à mettre le chaos au Moyen-Orient en jouant un double-jeu dont les peuples
occidentaux ne prennent conscience qu’aujourd’hui en oubliant que nous faisons aussi
le double-jeu des USA en s’accoquinant avec l’Arabie Saoudite et le Qatar,
pourvoyeurs des « rebelles de tout poil » et en faisant semblant
jusqu’à présent de faire des frappes aériennes efficaces sur Daesh. Est-ce par
hasard ou par souci de démocratie ?
Lisons
encore les propos de Kissinger : «Nous avons dit aux militaires que
nous aurions à prendre plus de sept pays du Moyen-Orient pour leurs ressources
et ils ont presque terminé leur travail. Nous savons tous ce que je pense de
l’armée, mais je dois dire, cette fois, qu’ils ont amplement obéi aux ordres. »
Le but est clair et la fin justifie les moyens surtout lorsque l’on se pare
de l’auréole de la démocratie et des Droits de l’Homme… à tout faire. Mais le
plan américain ne s’arrête pas là et c’est pourquoi la machine infernale
conduit à la guerre. Nous en reparlerons dans le prochain article… avec le lien
vers les attentats en Europe, en particulier dans les pays francophones, en
Asie et en Afrique ainsi que vers les émigrations massives. Ce n’est pas un
hasard mais une stratégie pensée de longue date. Mais pourquoi déclencher une
guerre maintenant ? Parce qu’un pyromane ne cherche à créer un feu de forêt
que lorsque la température est élevée.
Les BRICS
veulent un monde multipolaire, les USA unipolaire,
Mais des
alliances sont poussées à s’opposer.
Il ne peut
y avoir qu’un vainqueur !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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