Désormais quand
Hollande rit la France pleure, celle qui croyait vivre dans la paix, celle qui
croyait encore que les paroles du « tout
sera fait pour que cela ne se reproduise pas » et du « Daesh sera éliminé » prononcées en
janvier dernier, et qui pleure aujourd’hui ses morts innocents. Mais la
propagande politique fait toujours son œuvre et on encense partout dans les
médias de la bien-pensance un Président qui fait lever le Congrès et chanter la
Marseillaise comme une gloire pour son autorité. Se lever et faire le silence
pour honorer les morts pour rien et leurs familles, leurs amis, est un acte d’empathie
humanitaire auquel ils ont droit. Ne pas se lever quand on est invité à chanter
la Marseillaise serait une insulte à notre drapeau de la part de représentants
du peuple. Mais tout ceci n’est qu’un acte théâtral qui cherche à cacher la responsabilité
immense de ce chef de l’Etat et de son prédécesseur.
Cette mascarade ne peut
cacher le double jeu joué par la France dans le conflit irako-syrien, les
preuves éclatent au grand jour depuis le 30 septembre, date d’entrée de la
Russie dans le conflit. Ce double jeu n’est que la copie conforme de celui joué
par les États-Unis avec derrière la grande Finance mondiale, double jeu que joue
aussi la Turquie. Ce pays est de mèche pour lâcher brusquement les barrières de
sa frontière pour nous envoyer un tsunami de « réfugiés » cachant des
combattants de Daesh et d’Al-Nosra, ces créatures immondes que nous alimentons
en fournissant des armes à l’Arabie Saoudite et au Qatar, qui trouvent un
recueil en Turquie et des hôpitaux en Israël. Que dire de ce double jeu qui
nous fait voter des sanctions sur la Russie et qui, tout en les maintenant,
vient poser ses conditions à la main tendue de Poutine. Pour qui Hollande joue ?
Hollande était au plus bas
dans les sondages et comme en Janvier sa cote remonte de 7%, le tour politique
est joué mais mieux encore les pouvoirs du chef de l’Etat sont étendus et vont l’être
plus encore. Présenté mercredi au Conseil des ministres par le ministre de
l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le premier ministre, Manuel Valls, lui-même
ancien ministre de l’Intérieur, accorde des pouvoirs immenses aux polices et aux
forces de sécurité. Elles peuvent dissoudre des associations ou groupes, et
assigner des individus à résidence ou perquisitionner leurs domiciles, dès que
l’État estime seulement qu’ils pourraient à l’avenir troubler «l’ordre public».
Ces mesures ne visent pas spécifiquement le terrorisme. En fait, le mot
«terrorisme» n’apparaît pas une seule fois dans le texte présenté mercredi par Stéphane
Le Foll, le porte-parole du gouvernement. La déclaration de Le Foll est
inquiétante. Jugez plutôt :
«Le régime des assignations à résidence
est modernisé et élargi à toute personne à l’égard de laquelle il existe des
raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la
sécurité et l’ordre public. Il pourra être interdit à la personne assignée à
résidence d’entrer directement ou indirectement en contact avec des personnes
soupçonnées également de préparer des actes portant atteinte à l’ordre
public.» Les personnes assignées à résidence auront uniquement «le
recours de droit commun devant la juridiction administrative», dont on imagine la
lenteur de décision.
Le projet de loi du Parti
socialiste (PS) propose la modification
de la Constitution afin de «moderniser» l’état d’urgence. Les dispositions
draconiennes annoncées par Le Foll, adoptées suite aux attentats terroristes
commis par l’État islamique (EI) à Paris le 13 novembre, et alors que le
gouvernement a déjà imposé l’état d’urgence, menacent les libertés publiques et
la démocratie en France. La ficelle est grosse mais elle va réussir en
profitant de l’espace de temps court où la population est tétanisée et de la
culpabilité des deux principaux partis dans les causes des attaques contre la France.
L’atteinte aux libertés est en cours, direction les pleins pouvoirs au prochain
attentat. Le premier pas c’est d’accorder de fait le droit aux forces de
l’ordre d’interdire et de punir toute tentative d’organiser des grèves, des
manifestations ou des réunions qui déplairaient aux autorités. L’UPR d’Asselineau
s’en émeut à juste titre en faisant remarquer que l’on ne peut empêcher les
manifestations et maintenir les élections régionales car ceci stérilise la
campagne des petits partis en particulier en laissant le champ libre au théâtre
gouvernemental relayé abondement par les médias qui font leurs choux gras de
ces évènements tragiques. D’ailleurs il est incompréhensible que l’on empêche
les manifestations politiques et pas sportives du PSG par exemple ni la COP21
potentiellement à haut risque vu le nombre et la qualité des participants.
Le projet de loi permet
aussi «de dissoudre les associations ou
groupements de faits qui participent, facilitent ou incitent à la commission
d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, et qui comportent en leur
sein des personnes assignées à résidence». Également selon Le Foll, «Le procureur de la République sera informé
de toute décision de perquisition, qui se déroulera en présence d’un officier
de police judiciaire. Lors de ces perquisitions, il pourra être fait copie sur
tout support des données stockées dans tout système informatique ou équipement.»
Citons aussi l’élargissement de la notion de légitime défense des forces de l’ordre.
Ces mesures nous rapprochent du « Patriot
Act » et des méthodes de répression américaines. Mais le plus grave
est le projet de modification de la constitution pour donner libre cours aux
lois, décrets portant atteinte aux libertés au nom de la sécurité.
Une pareille modification de la
Constitution française, qui cible non pas le terrorisme, mais tout trouble qui
menacerait «l’ordre», ne ressort pas d’une lutte contre le terrorisme. En fait,
l’atrocité commise par l’EI sert de prétexte pour des attaques beaucoup plus
vastes contre les droits démocratiques de toute la population. On ne modifie
pas une Constitution dans l’urgence et la précipitation annoncée cache des
intentions inquiétantes à fumet totalitaire. La menace n’a pas fondamentalement
changé depuis janvier, le nombre de victimes est plus élevé mais il aurait pu
être du même ordre en janvier. Il faut que le peuple reprenne son sang-froid et
ne cède pas vers un glissement totalitaire d’une France asservie de l’extérieur.
Car c’est bien de la liberté du peuple français qu’il s’agit, liberté qui ne
peut en aucun cas être soumise à des influences extérieures obscures sous peine
de perdre tout contrôle de son destin.
La défense d’un pays n’est
pas dans la restriction des libertés. Elle passe au contraire dans l’acceptation
des risques et le combat d’une part à l’intérieur par le renseignement, la
neutralisation des armes et des ennemis, et d’autre part à l’extérieur en
cessant le double jeu et la fourniture d’armes à des pays qui les redonnent à
nos ennemis. La guerre n’est jamais une fin en soi. Nous devons rétablir la
paix à l’intérieur, et cesser d’exciter la guerre à l’extérieur. Ceux qui ont vécu
ou lu l’histoire de la deuxième guerre mondiale doivent se souvenir de l’attitude
admirable du peuple londonien sous les bombardements des V1 et des V2. Il n’a
jamais renoncé à faire front stoïquement malgré l’avertissement de Churchill :
« Je vous promets du sang et des
larmes », pourtant la menace était d’une autre ampleur.
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité
Ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
Benjamin Franklin
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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