Détrompez-vous, la Hollande n'est pas devenue l'exemple à suivre. Ce pays est bien trop petit pour les projets socialistes du candidat Hollande qui regarde avec envie les länders allemands. Il retient principalement que ces länders disposent de beaucoup plus d'argent que nos régions françaises. Or la quasi-totalité de celles-ci sont tenues par des socialistes. On comprend donc l'intérêt que peut présenter une décentralisation sans risque.
Cette orientation socialiste, puisqu'en cas de victoire de Hollande, suivie de l'élection alors probable d'une Assemblée Nationale rose, avec un Sénat et des régions roses, leur donnera un pouvoir absolu sur la France. Cette situation est inédite et contraire au bon déroulement de la démocratie. Elle expose le pays à une gouvernance sans partage pouvant dériver vers le totalitarisme. Le choix du fédéralisme européen, initié par Jacques Delors et François Mitterrand, trace la voie de la France que le peuple ne pourra plus changer par le vote démocratique.
Le renforcement du pouvoir des régions et surtout les moyens financiers considérables attribués pour de nouvelles missions. S'il n'est pas assorti d'un contrôle de l'Etat beaucoup plus strict qu'actuellement, il conduira vers des dépenses supplémentaires et des situations de faillite que connaissent déjà les provinces espagnoles et des Etats américains. L'esprit des dirigeants français depuis trente ans n'est pas celui des allemands pour lesquels la rigueur des dépenses est une constante préoccupation. On peut fortement douter qu'ils changent.
Les dépenses sociales et toutes celles qui favorisent le suffrage des électeurs seront privilégiées nous exposant à des régions en faillite et accélérant le processus d'endettement de l'Etat. De plus l'affaiblissement de celui-ci nous prépare à sa disparition dans le fédéralisme qu'il sera de plus en plus difficile d'éviter !
Cette réforme sera majeure pour le destin de la France, au même titre que le maintien de l'euro et l'encouragement au multiculturalisme et à l'adaptation de notre législation à son apport culturel et cultuel. Le défaut de démocratie, imputé au président actuel, ne peut que s'accentuer avec une France dominée par un seul parti. Le destin du citoyen sera encore moins entre ses mains.
Par ailleurs le poids de Bruxelles, de la BCE et même du FMI sera renforcé par un éparpillement des pouvoirs. Notre Constitution ne protège pas notre souveraineté comme le fait la Constitution allemande. Le danger auquel nous nous exposons est bien plus grand pour nous que pour l'Allemagne qui, de plus en plus, est en capacité d'imposer ses vues.
Cette évolution, à rebours de la France napoléonienne, est une évolution majeure dont les conséquences ne seront sans doute pas perçues rapidement car elle sera suffisamment progressive pour paraître indolore. Une prise de conscience tardive rendra d'autant plus difficile un retour en arrière.
Son bon fonctionnement, en dehors des risques évoqués, est lié au renforcement du pouvoir de contrôle de l'Etat. On peut vite dériver vers des "seigneureries", comme on commence à le voir déjà, pouvant s'opposer d'autant plus facilement à l’État, qu'ils seront mieux reconnus dans le fonctionnement de l'UE. L'Etat, où ce qu'il en restera, risque d'être rapidement l'otage des régions. L'Europe des régions, et non des peuples, est en marche.
Le pouvoir fédéral européen aura ainsi plus de contrôle sur des entités plus faibles et le citoyen encore moins de visibilité sur ce que l'UE décidera pour son avenir.
En perdant le Franc, nous avons vendu un peu de France
En allant vers les länders nous vendons notre identité de français
aux puissances financières qui gèrent le fédéralisme européen.
Claude Trouvé