La France, malade de trente ans d’insouciance et de dix ans d’euro, malade de rêves brisés, doit maintenant se relever comme l’a fait la génération de la dernière guerre. Seuls le désespoir et le découragement sont suicidaires. L’heure est venue de donner une nouvelle chance à ce pays et de redonner à notre jeunesse des raisons d’espérer.
Mon billet de fin d’année sera une pensée pour Paul Riquet, le bâtisseur du canal du midi, car il y a dans son histoire des évènements qui ressemblent à ce que nous sommes en train de vivre. En ce XVIIème siècle de magnificence où la France de Louis XIV est à son zénith, où les grands travaux ne manquent pas sous l’impulsion, du roi, de Colbert et de Vauban, une œuvre défiant les connaissances de l’époque est proposée par Paul Riquet, une liaison maritime Atlantique-Méditerranée.
Notre bâtisseur propose son projet à Colbert en 1662 et, après des vérifications de la validité de celui-ci, Colbert ordonne en 1666, par Edit royal, une première tranche de travaux. Le coût et la longueur des travaux immiscent le doute sur la faisabilité du projet et Paul Riquet se retrouve abandonné. Issu d’une famille de notables assez riches et étant lui-même fermier des Gabelles, donc percepteur de l’impôt sur le sel, celui-ci décide de poursuivre les travaux à ses frais. Il va d’ailleurs s’y ruiner.
L’un des points névralgiques du projet était le creusement du tunnel du Malpas (mauvais passage) dont Colbert le dissuade sur les conseils d’un architecte de Louis XIV. En effet sous une mince couche dure, il trouve une montagne de grès friable favorable à des éboulements. Paul Riquet passe outre et fait preuve d’une ténacité et d’une audace technique remarquable. Ce pari réussi a permis de ne pas traverser l’Aude, ce qui nécessitait une interruption du trafic avec une écluse supplémentaire. Mais Paul Riquet fut de plus, à cette occasion, le promoteur de la mensualisation de ses ouvriers et d’une sécurité sociale.
Cette histoire montre l’audace, la ténacité des hommes de cette époque dans une situation d’endettement de la France qui nous rappelle la nôtre. Elle montre que des solutions peuvent s’avérer excellentes malgré le déni des experts et la persuasion du pouvoir. On peut y voir un parallèle avec les discussions actuelles sur l’euro. On peut aussi remarquer qu’un homme riche peut apporter à la société du travail et néanmoins s’intéresser au sort de ses ouvriers. Elle montre que c’est le génie de la création, de l’innovation, quand celui-ci est allié au courage et à la ténacité, qui fait un grand peuple que rien n’arrête.
Ce sera nos vœux languedociens d’audace, de courage et de ténacité pour la France de 2012, que nous joignons à ceux du MPF.
Bonne et heureuse année à tous ceux
Qui croient en la France
Claude Trouvé