Un nouveau débat, parfaitement stérile, se déroule entre les deux grands partis français à propos d’une soi-disant germanophobie naissante dans notre pays. Arnaud Montebourg, à la recherche de coups médiatiques pour ré-exister au sein du parti socialiste, a cristallisé en fait un sentiment confus de fierté des français tristes de voir les reculs successifs de notre président devant les exigences allemandes.
Il serait dangereux de continuer dans cette querelle inutile et dépassée, car il s’agit seulement d’un sentiment normal de citoyens attachés à leur identité française et qui veulent garder la maîtrise de leur destin. L’Allemagne est le pays actuellement fort de l’Europe et il est normal qu’il soit l’objet de résistances, aux exigences qu’il veut imposer, de la part d’autres pays. Dans leur situation nous aurions probablement agi de même et leur attitude est dans la logique de leur histoire.
Que dire alors de la propension de notre gouvernement à pratiquer le droit d’ingérence au nom de principes de démocratie cachant des buts de géopolitique au risque de jeter un pays dans le chaos et créant des dizaines de milliers de morts sous prétexte de sauver une ville dite menacée ? Il s’agit d’actes de guerre et il faut bien penser que nombre des tribus présentes en Libye nous en veulent à mort.
De Gaulle et Adenauer ont scellé la réconciliation entre nos deux pays. De ce fait, avec Mitterrand, la vente de l’Europe aux français lors de Maastricht, sous le prétexte d’éviter un nouveau conflit, n’avait déjà plus aucun sens. Il s’agissait seulement de continuer la communauté charbon-acier et, dans l’esprit des français, d’unir nos forces. Dans l’esprit de Jean Monnet et de Jacques Delors c’était une étape vers les Etats-Unis d’Europe et la mondialisation.
C’est donc ce problème de naissance de l'Europe qui resurgit à différentes occasions et sous différentes formes. L’Allemagne ne peut envisager une perte de souveraineté que si elle en garde le contrôle ! Ce paradoxe la conduit, maintenant que sa force économique s’est imposée, vers des solutions de regroupements monétaires, budgétaires et fiscaux conformes à sa propre politique économique et à sa vision de l’Europe.
Idéalement elle souhaiterait un glacis de peuples du Nord ou voisins comme l’Autriche pratiquant la même politique économique et budgétaire dans une Europe à deux vitesses. Elle rejetterait donc la France et les clubs Med qui n’ont pas su faire les réformes nécessaires sur le fonctionnement de l’état. Toutefois la France est non seulement le second pilier de l’Europe mais son principal client. Il lui faut donc privilégier un regroupement des pays bien notés ou sortir de l’euro. C’est donc une tentative de dernière chance que propose l’Allemagne même si le poids de l’Italie l’a désigne comme un candidat difficilement contournable. En plus quid de l’Espagne ?
Inexorablement nous nous dirigeons vers un éclatement de l’UE avec des pays gardant leur monnaie, des pays sous tutelle de l’euro et des pays gérés selon les critères imposés par l’Allemagne. La France ferait partie de ces derniers et c’est là que se pose la question de la souveraineté et non de la germanophobie. C’est de la perte de souveraineté qu’il faut parler. Les français sont en train de toucher du doigt le vrai problème. Comme nous sommes sous le parapluie américain, devons-nous aussi être sous le parapluie allemand et soumis aux directives des commissaires européens ?
Le peuple français, que l’on n’appelle plus aux urnes ou dont on ne suit pas les votes, prend conscience qu’il ne maîtrise plus son destin et que des forces financières le dirigent vers un avenir dirigé par une oligarchie politico-financière qui ne se soucie en réalité que de ses propres intérêts. Il n’accuse pas notre voisin mais son propre abandon de toute possibilité de s’exprimer et de son destin.
Qui tient l’argent, détient le pouvoir !
Claude Trouvé
Communiqué de presse de Patrick LOUIS, Secrétaire Général du MPF, sur l'abandon d'une partie de notre souveraineté à l'union européenne par M. Sarkozy
Paris, le 2 décembre 2011
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
En ce début de semaine, sous l’insistance de la chancelière allemande Angela Merkel, le président Sarkozy a accepté l’instauration d’une forme de gouvernement économique européen dans le seul but de s’assurer que le nouveau pacte de stabilité et de croissance en cours de développement soit respecté.
Il s’agit de transférer le contrôle budgétaire des états membres à une structure supranationale pilotée par l’Union européenne.
Alors que la zone euro s’apprête à demander l’aide du Fonds Monétaire International (FMI), alors que tous les experts financiers et économiques s’accordent pour dire que le modèle de la monnaie unique a vécu, que même Jacques Attali affirme que cette monnaie ne verra pas Noël, le couple franco-allemand décide de continuer dans cette voie sans issue qui n’a pour but que de donner toujours plus de pouvoirs à une structure supranationale.
En résumé, sans débat public, sans consultation référendaire, les nations seront déboutées de leur principale mission de contrôle, celui du contrôle budgétaire actuellement exercé en France par plusieurs organes la Commission des finances, la Cour de discipline budgétaire et financière et la Cour des comptes.
Qu’adviendra-t-il de ces organes régaliens ? Seront-ils supprimés ? Seront-ils mis désormais au service de l’Union européenne ? Y aura-t-il modification de la Constitution française dans ce sens ? Autant de questions sans réponses pour l’instant.
Le Mouvement Pour la France demande au gouvernement de clarifier la nature de ce projet. Il refusera tout nouveau transfert de souveraineté à l'Union européenne sans que les peuples européens ne soient consultés et que la décision provenant des urnes soient respectées.
Le contrôle budgétaire de la nation est un élément constitutif de la souveraineté du peuple. Vouloir la transférer à un organe supranational non élu est un acte autocratique de défiance vis-à-vis des peuples.
Patrick LOUIS
Secrétaire général du Mouvement Pour la France (MPF)
de Philippe de VILLIERS
Secrétaire général du Mouvement Pour la France (MPF)
de Philippe de VILLIERS