Nous continuons à penser qu’il est de notre devoir d’imposer une démocratie à l’occidentale et que, dans ce cas, l’ingérence extérieure est un droit. C’est une fausse idée de ce qui est reconnu par les Nations Unies. C'est aussi une fausse idée de ce qui est préférable pour des peuples d’une culture et d’une avancée dans la modernité qui est très différente de la nôtre.
En Libye le blanc-seing de l’ONU ne nous permettait pas d’aider les « insurgés », que nous nous sommes empressés d’affubler du terme de gouvernement légal, par des troupes au sol et c’est pourtant ce que nous avons fait. Il ne nous permettait pas non plus de détruire Syrte et des populations civiles par des attaques aériennes. Il ne nous permettait pas d’essayer de détruire par les airs le convoi de Kadhafi. Des informations très crédibles laissent à penser que nous serions même intervenus directement au sol pour l’achever.
En Tunisie, nous avons complètement retourné notre veste en quelques semaines. Nous avions glorifié Ben Ali pour la gestion exemplaire de son pays en oubliant le côté dictatorial de son action. Nous avons applaudi au soulèvement égyptien dans un pays de première importance dans le monde musulman, monde de convictions diverses mais toujours réunies dès qu’il s’agit de propager l’islamisme. Nous menons des actions diplomatiques et militairement secrètes pour mettre à bas le dirigeant syrien que nous avions invité très récemment comme un pays ami et respectable.
Jour après jour nous constatons ce que l’histoire n’a cessé de révéler. Les dictatures déchues livrent les pays à un chaos dont on ne sait jamais ce qui va en sortir. Elles sont toujours fomentées ou aidées par des pays extérieurs dans le but d’affaiblir ou d’annexer les pays en révolte. Cela provoque la plupart du temps des guerres civiles interminables et sanglantes. C’est vrai dans toute l’histoire du monde et dans l’histoire de notre pays. On le voit en Afrique et il n’y a pas si longtemps avec Tito et la Yougoslavie.
Il n’y a pas de bonnes raisons à l’ingérence extérieure, il n’y a que des raisons de politique étrangère. L’action en cours tout autour de la Méditerranée relève de raisons économiques poussées par les puissances financières et les multinationales qui pèsent sur les décisions politiques des principaux pays de la planète. Pour eux, les dictateurs sont des interlocuteurs difficiles, aux réactions vives et efficaces contrairement aux démocraties ou régimes considérés comme telles qu'il faut éliminer.
Dans le cas présent, les vainqueurs sont les islamistes de toutes confessions et particulièrement les Frères Musulmans. Ces derniers avancent toujours masqués au début et ne révèlent leur véritable objectif que lorsqu’ils sont devenus incontournables. Ils sont à l’image de Tariq Ramadan que nos médias s’empressent d’inviter et qui délivre un discours à deux faces, modeste et conciliant dans les démocraties occidentales, rigide et intransigeant sur la volonté de conquête du monde par l’islam dans les pays arabes.
Alors qu’il y a un siècle le pourtour Méditerranéen était essentiellement chrétien, il va devenir essentiellement musulman. De même que nous avons eu la guerre entre les protestants et les catholiques, rendue particulièrement sanglante à la Saint Barthélémy en 1572, les rivalités entre chiites et sunnites, entres autres, ensanglanteront ces pays. Elles les ramèneront à ce que nous vivions à cette époque et peuvent même déclencher un conflit mondial qui n'épargnera pas ni l'Europe ni Israël.
En France les valeurs individualistes de notre démocratie ne pénètreront pas cette idéologie religieuse qui refuse globalement la modernité. L’islam tel qu’il est compris actuellement n’est pas compatible avec la démocratie car la république et la laïcité ne se fondent pas dans la loi d’un dieu.
Infléchir les lois de la république et de la laïcité pour assimiler les exigences de cette religion, c’est renier nos avancées dans la modernité et préparer l’arrivée d’une culture et d’une religion qui ne souffrent pas le partage. Il n’y a pas d’islam modéré, il y a des arabes modérés dont un nombre important, parmi les premiers immigrés, est parfaitement assimilé. Malheureusement ce pourcentage d’assimilation décroit avec le nombre d’arrivées et la succession des générations.
La forte natalité de ses représentants, le chômage qui les atteint plus particulièrement, leur tendance au regroupement et à l’esprit collectif font que nous glissons de l’assimilation à la simple intégration pour se diriger vers une juxtaposition de cultures et de religions, synonymes de refus d’intégration.
Comme en matière économique, notre politique étrangère et d’immigration devient étrangère au bien-être de notre pays. A l’heure où le danger immédiat est économique, il est bon de regarder aussi l’évolution de la population française qui voit ses villes se peupler d’une population de femmes voilées et enceintes. Ce peut être dans une ou deux décennies le danger dont la France ne se relèvera pas car son drapeau aura alors une forme de croissant.
Quoiqu’en disent certains, en matière économique et migratoire les vrais responsables de la crise économique sont les hommes politiques, ce se sont eux qui les ont créés sans l’avis démocratique de leurs peuples.
Petites pensées rafraîchissantes ou terriblement vraies pour un dimanche :
« Les hommes politiques sont comme les couches…
il faut les jeter comme les couches…
et pour les mêmes raisons »
« Les révolutions n'ont jamais allégé le fardeau de la tyrannie,
elles l'ont seulement transféré sur une autre épaule. »
(George Bernard Shaw)
Claude Trouvé