L’année 2011 se termine sur des chiffres moroses de l’économie et des déclarations politiques mensongères. On essaie de nous faire croire que la France s’en tire mieux que les autres. Thierry Mariani déclare dans les médias que, malgré la crise, la France s’en tire mieux que les autres au mépris de statistiques d’Eurostat sur le chômage.
La Pologne, qui préside l’Union Européenne jusqu’à la fin de l’année, a non seulement beaucoup mieux traversé la crise de 2008 à 2010, avec une croissance maintenue, mais elle affiche un taux de chômage de 9,5% pour 9,8% en France pour le mois de septembre 2011. La référence du ministre à l’Espagne au taux de chômage de 22,1% est de la désinformation quand, pour le même mois, l’Italie affiche 8,7%, la Belgique 6,9%, l’Allemagne 5,2% et le Royaume-Uni 8,5% ! C’est bien la note zéro qui convient sur le chômage endémique qui oscille entre 9 et 10% lorsque l’on va justement tout droit vers le pourcentage maximum alors que la plupart de nos voisins font mieux !
Après ce premier volet sur l’emploi, qu’en est-il de la dette publique ? A la fin du deuxième trimestre la dette était de 1692,7Mds€, en augmentation de 101,5Mds€ sur le semestre. On peut raisonnablement penser qu’elle va au moins doubler pour atteindre de l’ordre de 1794Mds€ à la fin de l’année. Nous devrions arriver, avec une croissance du PIB de 1,6%, à un PIB de l’ordre de 1993Mds€ fin 2011. Ceci porte notre dette/PIB à 90% alors que nous nous étions engagés sur 86,2% vis-à-vis de Bruxelles. On peut donc prévoir là aussi un zéro que les agences de notation vont pointer.
Est-on au moins, grâce à l’euro, en train de redynamiser notre économie ? Hélas, à l’issue du troisième trimestre, le déficit du commerce extérieur est en diminution de 21% par rapport aux mêmes trimestres 2010. Le déficit est déjà de 47,3Mds€ et devrait se situer vers 62Mds€ pour 2011 si le quatrième trimestre ressemble aux trois précédents ! Découvre-t-on aujourd’hui que nous régressons ? Quelles mesures efficaces a-t-on pris ? Pourquoi le budget pour la recherche n’a jamais atteint 3%, chiffre conseillé par les économistes ? On peut ici encore afficher une note nulle.
Sur le chapitre immigration, nous continuons à accueillir 170.000 immigrés en provenance principalement d’Afrique du Nord alors que le chômage augmente et que certains métiers ne trouvent pas les qualifications nécessaires. Tout cela pour constater que le chômage est de 16% dans l’ensemble de la population immigrée et de 20% dans celle en provenance hors de l’Union Européenne ! Nous avons des accords privilégiés d’accueil avec l’Algérie alors que nous ne sommes pas en mesure de leur assurer du travail. Par contre nous manquons de médecins et d’infirmières. Où est la prévision ? Où est le bons sens ? C’est là aussi une note nulle pour 2011 qui continue une politique d’immigration, folle et axée simplement sur la pression salariale que peut ainsi exercer le patronat.
Sur le plan de la sécurité et de l’assimilation des populations immigrées, on ne voit que s’amplifier la dégradation de la situation. La violence à Marseille fait la une des journaux plusieurs fois par mois et les armes de guerre font rage. La ghettoïsation des cités continue, les zones de non-droit s’élargissent. Le refus d’intégration chez les jeunes progresse. Les « accommodements raisonnables » dans la gestion d’une culture immigrée, qui exige un peu plus chaque jour, font monter des sentiments de dépossession de l’identité nationale et conduit à la montée du racisme. 2011, non seulement n’a rien réglé mais la situation se détériore. C’est là presque une note négative qu’il faudrait donner.
Enfin l’examen de la rigueur budgétaire que le gouvernement a commencé à imposer aux français, en dernier ressort et à reculons, montre que l’essentiel de l’effort porte sur les recettes mais le train de vie de l’état et des collectivités territoriales est peu affecté. Par ailleurs les révisions budgétaires se succèdent dans l’urgence et la préparation de 2012 se fait de même sur des hypothèses de croissance intenables et incompatibles avec l’impact prévu sur le niveau de vie. Le recul des prestations sociales est constant sans que le déficit diminue. Le système de l’Etat-Providence atteint désormais les plus pauvres puisque la régulation des tarifs de santé se fait par « les dépassements d’honoraires ». En l’occurrence, c’est l’Etat qui est dépassé dans une mission régalienne. Nullité pour 2011.
Que dire enfin de la politique étrangère où nous nous enlisons en Afghanistan, désormais retranchés dans nos fortifications, où notre intervention en Libye contribue à la prise de pouvoir des frères musulmans et des salafistes en Egypte et en Tunisie, où nous nous ingérons dans la politique des pays en Syrie et en Turquie au nom de soi-disant valeurs humanitaires ? La mise en ébullition du monde musulman peut dégénérer rapidement vers un conflit beaucoup plus étendu dans lequel notre pays peut être gravement impliqué. Est-ce le moment ? En a-t-on les moyens ? Le rayonnement de la France ne peut-il se faire autrement ? Notre politique étrangère, qui nous pousse à flirter avec des organisations pour lesquels la domination de la religion musulmane est le seul objectif de leur action, qu’elle soit modérée ou violente, montre que nous n’avons rien compris. De plus nous ne sommes pas détenteurs de la politique étrangère de l’Europe et nos voisins nous le font savoir. L’obscurantisme de cette politique ne peut que mener au mieux à des déconvenues. Un dernier zéro pour clore cette revue de 2011 s’impose.
Le pire c’est que le candidat socialiste n’est pas en mesure de faire mieux car l’euro reste pour lui aussi le credo dans lequel la France s’endort et risque de ne pas se réveiller.
En 2011 c’est la France d’un coq déplumé
Qui a chanté plus haut qu’il n’avait le c..
Claude Trouvé