Regardons ce qui passe sur trois critères importants de l’évolution de notre santé économique à savoir l’investissement, la croissance et ses conséquences l’évolution du chômage et de la dette. Nous disposons de l’ensemble de ses chiffres pour l’année 2010 et le premier semestre 2011 qui sont présentés dans le tableau ci-dessous. Il est d’ailleurs curieux que nous ne disposions pas encore du chiffre de la dette pour le troisième trimestre 2011.
Dates | Chômage | Investissements | Dette en Mds€ | PIB |
01/03/2010 | 9,50% | -0,10% | 1537,9 | 0,10% |
01/06/2010 | 9,40% | 2,90% | 1591,9 | 0,50% |
01/09/2010 | 9,40% | 1,30% | 1575 | 0,40% |
01/12/2010 | 9,20% | 0,80% | 1591,2 | 0,30% |
01/03/2011 | 9,20% | 1,90% | 1646,3 | 0,90% |
01/06/2011 | 9,10% | 0,30% | 1692,7 | -0,10% |
Le premier constat est qu’il existe un lien fort entre l’investissement et la croissance. On peut même en gros chiffrer qu’une augmentation de 1% de l’investissement génère 0,22% de croissance. Ce n’est pas surprenant évidemment mais on le voit clairement sur le graphique ci-joint.
On voit bien que la rigueur budgétaire ne suffit pas mais qu’il faut que les entreprises retrouvent des marchés qui les poussent à investir.
Comment la situation a-t-elle évolué sur les trois critères du chômage, de l’investissement et du PIB durant la période considérée ?
Si l’on note les trois critères de 1 à 20 durant cette période, leur moyenne donne une courbe d’évolution qui montre clairement que depuis le troisième trimestre la situation économique prévisible est en nette dégradation. Elle est même plus mauvaise qu'à l'issue du premier trimestre 2010 avant l'embellie qui n'a duré qu'un an.
Il est toujours intéressant de se comparer aux autres pays du monde pour voir comment nous nous situons selon les prévisions en cours actuelles pour 2012 au moment où la note AAA du pays est mise en cause. On constate que la position de la France n’est pas brillante. Elle franchit en tête le seuil des 90% de la dette/PIB des six pays notés AAA dans la zone euro. (Chiffres publiés par The Economist)
Le Royaume-Uni n’a pas encore affiché une réduction de l’évolution de la dette mais part de plus loin que nous sur la dette/PIB ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne. Les Etats-Unis font flamber leur dette au même titre que l’Espagne même s’ils n’ont pas franchi la barre des 90%.
Il est intéressant de noter que l’Islande est sur le bon chemin après avoir été au bord de la faillite en redevenant compétitive grâce à sa monnaie. On note aussi que la Belgique et l’Italie maîtrisent mieux que nous l’augmentation de leur dette. Il est donc assez logique que notre note AAA soit menacée et cela vient conforter l’évolution constatée sur la graphique précédent.
Il est bon de regarder un peu les chiffres quand on entend tant de discours optimistes des uns et des autres qui disent soit maîtriser la situation soit avoir les solutions miracles dans le cadre actuel de la zone euro. On notera au passage qu’un pays comme la Suède, hors zone euro, fait beaucoup mieux que nous avec un système social très évolué.
La maîtrise de la rigueur et de la croissance
Ne peut se faire qu’en retrouvant la liberté de notre monnaie.
Claude Trouvé