Dans
l’article précédent la variation du PIB/habitant s’est avérée décroissante
avec la baisse de l’impôt sur le bénéfice des entreprises, ce qui est
totalement opposé au discours du Medef repris par le gouvernement. La Grèce
s’est avérée un cas particulier qui fausse la vue générale sur ce point. Le
graphique ci-joint reprend le graphique de l’article précédent en excluant la
Grèce. Ceci rend la liaison suffisamment significative pour qu’elle ne soit pas
due au hasard. On remarquera les belles performances de la Hongrie, de la
République Tchèque et de l’Allemagne qui ont tiré parti d’une baisse de l’impôt
sur les sociétés pour augmenter leur PIB/habitant. On note que seuls deux pays,
la Slovaquie et l’Estonie ont réussi à augmenter le PIB/habitant tout en
relevant l’impôt sur les sociétés. On note que la France, malgré une baisse de
l’impôt sur les sociétés n’a fait que diminuer le PIB/habitant.
On peut examiner les impôts et taxes sur
les productions et les importations pour voir si la tendance générale se
confirme aussi sur ceux-ci. L’examen sur l’ensemble des pays de l’UE ne dégage
aucune liaison significative. Mais si l’on se restreint à la zone euro le
graphique ci-contre montre une forte tendance à la baisse du PIB/habitant avec
l’augmentation des impôts sur les productions évaluées en ratio par rapport au
PIB. L’impact est très fort puisque 1% sur ces impôts entraîne 10 points de
plus sur le PIB/habitant. L’effet sur le PIB/habitant entre l’Irlande et la
Grèce est spectaculaire. La France ne brille pas devant l’Allemagne, la Belgique,
et les Pays-Bas. On constate que les baisses de la pression fiscale ont des
effets plus ou moins forts sur le PIB/habitant suivant l’endroit où on les
applique !
Il est
intéressant de regarder comment réagissent les pays à fort PIB/habitant à
savoir la Suisse, la Norvège, l’Islande, la Suède et le Danemark. La liaison est
forte mais l’impact est moindre. Ceci montre que l’intérêt de la baisse de ces
impôts ne disparait pas au fur et à mesure que le PIB/habitant croît.
Cette étude montre
combien la politique imposée par l’UE à la France est suicidaire pour la très
grande majorité des français. Elle est basée sur un postulat selon lequel la
baisse des impôts sur les sociétés et le dumping social est le moteur d’une
économie de croissance. Le CICE et les mesures envisagées sur le coût de
travail, la baisse de l’impôt sur les sociétés, les aides diverses aux
entreprises et la politique migratoire qui amène de la main-d’œuvre sont les
grandes lignes de la politique économique que l’on impose à nos concitoyens. Pour
faire accepter sans révolte les coupes sombres aux collectivités territoriales et
l’élévation probable des taxes qui doivent permettre de financer le plan
entreprises, on promet croissance et baisse du chômage.
En fait la politique
entreprise n’est pas tournée vers l’amélioration du pouvoir d’achat des
consommateurs, mais vers la maximisation des profits des entreprises. Or on ne
peut nier qu’un pays où le consommateur peut beaucoup dépenser va voir ses
entreprises produire plus et payer plus d’impôts. C’est donc la politique d’amélioration
du PIB/habitant, le meilleur indicateur de la croissance, qui est l’objectif et
non pas la maximisation des profits des entrepreneurs. Ceci est fondamental à
comprendre car cela pose d’emblée le problème des moyens pour parvenir à cette
croissance. L’étude présentée ici montre que justement le meilleur moyen n’est
pas l‘aide de l’État aux entreprises mais au contraire l’aide à consommer pour
le citoyen. Ceci exclut la pression sur les salaires, et les baisses des impôts
frappant les entreprises. L’argent de l’État est plus productif ailleurs. La
baisse de l’impôt sur le revenu et la TVA sont donc les cibles privilégiées
parce qu’ils ont un impact direct sur la consommation. Toute l’étude présentée
ici aboutit à ce résultat grâce aux comparaisons avec les pays européens.
Or nous allons vers
une autre politique, celle de l’élite mondiale, qui privilégie les très grandes
entreprises dont les bénéfices ne cessent de croître au fur et à mesure qu’elles
échappent à l’impôt. La santé de nos petites et moyennes entreprises passe par
la baisse de la pression fiscale sur le consommateur. Diminuer les salaires
diminue le PIB/habitant donc le pouvoir d’achat. Ce constat n’est pas un constat de gauche mais il
est apolitique. La politique économique de Macron est une politique de l’élite
mondiale. Prendre de l’argent aux retraités pour permettre l’allègement du coût
du travail, c’est déshabiller Paul pour habiller Pierre. Cela retire du pouvoir
d’achat à une catégorie de citoyens et diminue leur consommation. Cela va à
contre-courant et finit par agir
négativement sur le PIB/habitant. Le chômage n’est qu’une résultante de la politique
économique et est insensible au coût de la main-d’œuvre. Si le PIB/habitant croît c’est
que le consommateur consomme. Tout ce qui l’empêche de consommer est
destructeur de la croissance. C’est lui le moteur de l’économie et non les entreprises.
Plus l’État exerce
sa pression fiscale sur le consommateur, plus celui-ci restreint ses achats et
moins les entreprises produisent. Offrir des produits à des consommateurs sans
argent n’a jamais fait croître la demande. Le Medef n’a aucune envie de
diminuer ses bénéfices pour le bien du consommateur ou le salarié. Il prône une politique qui
n’est orientée que vers lui-même. La captation des deniers de l’État par les entreprises est
autant de moins que celui-ci va devoir trouver dans les impôts et taxes sur les
particuliers. Ceux-ci étant de moins en moins nombreux à payer l’impôt sur le
revenu c’est la classe moyenne qui est la vache à lait de l’État.
La politique économique française et européenne de l’élite
Est une arnaque sur le travail et le pouvoir d’achat
Au profit des plus nantis et des multinationales.
C’est un pompage de bas en haut de l’argent
D’un peuple à qui l’on scie les moyens
De se faire entendre en l’enfumant
Et en réduisant les libertés
D’une démocratie
En péril !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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