Les
deux articles précédents nous ont montré que l’on ne devait rien espérer de la
baisse du coût du travail sur la croissance mais que la baisse de la pression
fiscale globale était favorable à celle-ci. Par contre le taux de chômage s’avère
insensible à la baisse du coût du travail ainsi qu’à la baisse de la pression
fiscale globale. La croissance du PIB/habitant, qui constitue notre potentiel
de richesse, est très liée à la croissance du coût du travail et à un moindre
niveau à la baisse de la pression fiscale. Autrement dit, il y a un intérêt
conjoint entre les particuliers et les entreprises à voir diminuer la pression
fiscale globale mais l’abaissement du coût du travail favorise seulement les
marges des entreprises sans impact réel sur la croissance et se fait au
détriment du PIB/habitant donc des particuliers. Le taux de chômage n’est qu’une
résultante de la bonne marche de l’économie mais est aussi sujet à de nombreux
facteurs dont la fusion des entreprises et la robotisation.
Il apparaît que la variation du
PIB/habitant est un indicateur beaucoup plus valable que la croissance calculée
sur l’évolution du PIB. Il tient en effet compte de l’évolution de la
population. L’évolution de cette richesse potentielle doit avoir naturellement
un impact sur le taux de chômage. Le graphique ci-contre représente l’évolution
du taux de chômage en catégorie A (sans emploi) et du PIB/habitant entre 2007
et 2016. On constate en effet qu’il y a un lien fort qui donne une tendance d’augmentation
du chômage quand le PIB/habitant décroît. Les écarts par rapport à la droite
moyenne sont dus à la répartition différente d’un pays à l‘autre sur la part de
répartition de la richesse vers les particuliers. On pourrait dire que les pays
comme l’Estonie, la Lettonie l’Irlande et la Bulgarie, n’ont pas réussi à
soutenir suffisamment leur économie à cause d’une redistribution trop
importante vers la population. La Grèce, l’Espagne et Chypre ont appauvri leur
pays avec une récession de leur économie. Le groupe le plus important, auquel
appartient la France, n’a pas non plus suffisamment soutenu son économie malgré
une baisse de la redistribution vers la population, mais avec néanmoins de
meilleurs résultats que le groupe précédent. Parmi eux l’Autriche, l’Islande et
la Belgique s’en tirent le mieux. Le groupe qui offre les meilleures
performances contient la Tchéquie, la Hongrie, la Slovaquie, Malte et l’Allemagne.
Cette dernière a réussi un assez bon équilibre entre l’économie d’entreprise, la
réduction du chômage et la redistribution.
La
tendance montre que l’augmentation du PIB/habitant de 10% correspond à une
baisse de 1,1% du taux de chômage en catégorie A des sans emploi. Si l’on se
réfère aux résultats de l’article précédent, ceci peut être obtenu par une
baisse de 5,5% de la pression fiscale globale soit pour 2017 environ 125
milliards d’euros. Un effort annuel de 25 milliards sur 5 ans n’est pas
insurmontable. Ce qu’il faut comprendre c’est que la politique d’austérité
pratiquée par la Grèce sans diminution de la pression fiscale ne peut pas
aboutir à la réduction du chômage mais seulement à l’appauvrissement du pays.
La seule solution, en dehors du handicap de la monnaie, est la réduction de la
pression fiscale et d’une austérité ajustée à la perte de recettes fiscales. C’est
ce pilotage du bon ajustement entre la baisse de la pression fiscale globale et
la baisse des dépenses qui est la seule politique qui peut produire des effets
en quelques années sur le PIB/habitant, donc la croissance, et sur le taux de
chômage.
Notons que l’Allemagne
a désormais intérêt à répartir une plus grande partie de l’augmentation du PIB
vers les particuliers. Cela aura désormais plus d’effet que de l’orienter vers
l’économie des entreprises. Ceci nous amène à regarder l’impact de l’impôt sur
les sociétés dans les différents pays de l’UE. Les données disponibles sont
assez incomplètes mais suffisantes pour faire parler le graphique ci-contre. La
liaison n’est pas très significative mais elle montre néanmoins une tendance à
faire augmenter le PIB/habitant avec la hausse de l’impôt sur les bénéfices des
sociétés ! La liaison devient plus significative si l’on exclut l’Irlande et
surtout la Grèce qui posent une particularité spécifique. On constate alors que
les pays qui ont pratiqué une baisse de l’impôt sur les sociétés ont vu baisser
leur PIB/habitant. La France en fait partie. Les exemples les plus frappants
sont ceux de l’Espagne et de l’Italie. La baisse de la pression fiscale
apparaît beaucoup plus efficace si elle est dirigée vers les particuliers. Voilà
un constat qui est un sacré caillou dans la chaussure du Medef… de l’UE et du
NOM pour lesquels travaille Macron.
Mais
il en est de même pour le chômage où la liaison de la baisse de l’impôt sur les
sociétés avec la hausse du taux de chômage est significative sur la période
2007-2015 ! On perdrait donc sur les deux tableaux, chômage et PIB/habiant.
Nous en parlerons dans le prochain article. Il nous restera à voir si l’ensemble
des recettes fiscales sur les sociétés et les cotisations sociales ont une
influence sur le PIB/habitant et le taux de chômage. Mais d’ores et déjà on
voit que le langage gouvernement-Medef a du plomb dans l’aile et que la
politique d’austérité avec le plafonnement des salaires de l’Administration, la
décrue des contrats aidés, la CSG, etc. et l’allègement des charges des
entreprises n’ont pour but que d’augmenter les marges des entreprises et
de contenter Bruxelles sur le déficit. En espérer une diminution du chômage et
une augmentation du PIB/habitant est le premier faux-nez destiné à nous faire
avaler la pilule qui va s’avérer amère pour le peuple. Les gagnants seront les
grandes entreprises qui exportent et délocalisent car la diminution de la
consommation intérieure affectera les plus petites. Le salut se trouve dans la
sortie de l’euro avec la récupération des 9 milliards nets que nous versons
pour les affecter à une baisse de la pression fiscale globale. De toute façon,
sortie ou non de l’euro, rigueur budgétaire et baisse globale des impôts et des
taxes restent une recette valable. Le plan européiste Macron est donc voué à l’échec
pour la France et ses citoyens, mais il est de plus en plus clair que ce n’est
pas son objectif !
Ce qui saute aux yeux de ceux qui
traitent l’information
N’a pu échapper à ceux qui nous
gouvernent
Ou alors c’est pire que l’entourloupe
De l’élite mondiale qui se sucre
Sur notre dos de moutons !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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