Dans
l’article précédent il est apparu que la politique socio-économique donnait des
résultats très différents entre trois groupes principaux de pays à savoir les
deux pays en grande difficulté, Grèce et Chypre, les pays à l’ouest d’une ligne
Danemark-Hongrie et ceux à l’est, auxquels il faut ajouter le Royaume-Uni, de
cette ligne imaginaire. Le groupe de l’ouest, dont nous faisons partie,
apparaît indifférent aux variations des importations de 2012 à 2016, ce qui n’est
pas le cas du groupe de l’ouest. La France, légèrement au-dessus de la zone
euro et de l’UE sur l’augmentation de ses importations, se signale par une
variation plus faible du PIB/habitant sans que l’on puisse attribuer cela aux
importations. Ce mauvais point ne trouve donc pas une explication dans les
importations. D’une façon générale l’étude de l’influence des importations sur
le PIB/habitant révèle que la diminution des importations n’est pas la solution
pour la croissance du PIB/habitant.
On
peut aussi se poser la question du bienfait des exportations sur le PIB /habitant
selon le vieux principe des vertus du commerce extérieur sur la croissance. Malheureusement
le graphique ci-contre n’est pas différent des conclusions sur les
importations. On retrouve grosso-modo les trois groupes précédents mais, d’une
façon globale et en particulier pour ce qui nous concerne, les exportations ne
donnent pas une explication des variations du PIB/habitant. L’explication est donc
d’abord ailleurs. Ceci vient percuter de plein fouet, les affirmations selon
lesquelles la solution se trouve dans une dynamique qui soutiendrait la
capacité à exporter, thèse chère au Medef. En fait on subodore que la dynamique
de l’exportation favorise des grosses sociétés. En échappant à l’impôt par l’optimisation
fiscale ou des procédés plus contestables de délocalisation des sièges ou par
les paradis fiscaux, elles créent un flux d’argent qui disparaît en fait du
pays concerné. Chypre a fait bondir ses exportations et voit chuter son
PIB/habitant tandis que Malte diminue ses exportations et fait exploser son
PIB/habitant. Il en est de même du Royaume-Uni qui fait bondir son PIB/habitant
sans pratiquement augmenter ses exportations. Les exportations ne sont donc l’alpha
et l’oméga de la croissance. Ce n’est pas son moteur principal dans les pays
qui nous entourent.
Il reste à juger de l’effet combiné de
la diminution des importations et de l’augmentation des importations. Ceci est
apparemment ce qu’on peut faire de mieux en matière de commerce extérieur. Pour
ce faire on va représenter l’écart de variation entre les deux de 2012 à 2016.
Le graphique ci-contre ne fait que confirmer ce que montrait l’analyse séparée
des importations et des exportations. L’optimisation du commerce extérieur n’est
pas la cause principale de la croissance. Ceci ne veut pas dire que ceci ne
joue pas sur le déficit public évidemment. Que l’on ne se trompe pas, il n’est
pas dit que l’augmentation du solde du commerce extérieur ne sert à rien, c’est
vrai pour la croissance mais pas pour le déficit public. Il suffit de regarder
l’Allemagne pour s’en persuader. Mais il ne faut pas en attendre une
amélioration du niveau de vie de nos concitoyens. L’optimisation du commerce
extérieur concerne principalement les grandes entreprises qui maximisent leurs
bénéfices. Faire miroiter au peuple la politique d’aide aux entreprises, avec
la baisse des charges et du coût de l’emploi pour relancer le commerce
extérieur, est une manière volontairement biaisée de le convaincre car elle ne
lui profitera pas directement sur le niveau de vie moyen.
Il
faut chercher ailleurs. Entendons-nous bien, il s’agit d’une affirmation
concernant la variation du PIB/habitant à partir d’une situation donnée, en
l’occurrence celle de 2011 dans cette étude. Le PIB/habitant actuel est basé sur
la santé économique du pays mais c’est la progression du PIB/habitant qui ne
peut être obtenue par la politique actuelle favorisant principalement le commerce
extérieur des grandes entreprises. Une grande partie de l’argent accumulé
ne nourrit pas les caisses de l’État. La libre circulation des capitaux et des
produits est en effet remise en cause pour ce qui concerne le PIB/habitant qui
intéresse directement les peuples. Ce ne sont pas eux les gagnants. Il nous
reste à voir l’impact du commerce extérieur sur le chômage. Ce sera l’objet du
prochain article.
La solution n’est pas dans le commerce
extérieur
Pour accroître notre PIB/habitant
La solution est d’abord ailleurs !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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