Dans
les trois articles précédents l’inefficacité de l’augmentation des exportations
et de la plus grande ouverture des entreprises au marché mondial par des aides
de l’État a été le cœur du sujet. Si le but visé est l’enrichissement des
entreprises exportatrices, cette orientation leur est favorable, mais les
retombées sont faibles sur le PIB/habitant et le taux d’emploi. Beaucoup
d’argent se disperse ailleurs que dans les caisses de l’État et n’augmente pas
le PIB/habitant. L’augmentation, souvent corrélative, des importations et les
délocalisations vient détruire une grande partie des gains sur le PIB/habitant
et le taux d’emploi obtenu grâce aux exportations. En gros la politique
mondialiste de maximisation des échanges commerciaux profite essentiellement
aux grands lobbies et est la tarte à la crème que l’on sert au peuple avec
l’espoir d’une baisse du chômage. Force est de constater que celui-ci n’a pas
vu grand-chose du million d’emploi en plus promis par le Medef mais que les
milliards accordés se sont retrouvés dans les taxes et les impôts ou
l’austérité budgétaire.
La
pression continuelle du Medef pour faire baisser les impôts sur les sociétés ne
trouve d’ailleurs pas la preuve de son efficacité en regardant ce qui se passe
dans les différents pays de l’UE. Les deux graphiques ci-contre donnant
l’impact de la variation de la pression fiscale sur le PIB/habitant donnent une
vision différente de celle du Medef. Le graphique du haut montre les variations
du PIB/habitant et de l’impôt sur les sociétés avec les données disponibles à
Eurostat sur une période commençant en 2007. Si l’on exclut les pays de l’Est
(Hongrie, Slovaquie, Tchéquie), un lien fort se fait jour entre ces deux
indicateurs. Mais, à contrario des souhaits du Medef, le PIB/habitant est
corrélé positivement avec l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Si cet
impôt grève les bénéfices des sociétés, il est favorable au PIB/habitant,
indicateur important pour l’ensemble de la population !
Le
graphique du bas s’intéresse à la pression fiscale globale, particuliers et
sociétés. Il montre un lien fort existant entre le PIB/habitant et les recettes
fiscales. Mais cette fois, plus la pression fiscale est forte, plus le
PIB/habitant décroît. Ceci rejoint cette phrase bien connue de certains
économistes : « Trop d’impôt tue l’impôt ». Si sur le premier
graphique, la France occupait une position moyenne, elle se distingue par une
pression fiscale forte sur le graphique du bas. Autrement dit, la France n’a aucune raison de baisser les
impôts sur les bénéfices des sociétés, mais une bonne raison de baisser la
pression fiscale sur les particuliers ! Voilà un constat qui démontre
que la voie suivie actuelle va à contre-sens du bien du peuple et accompagne l’enrichissement
des sociétés dont essentiellement des plus grandes et des sociétés exportatrices.
Mais il y a plus clair encore sur
l’impasse où la politique française actuelle ne cherche qu’à exploiter le
peuple pour les puissances de l’argent. On ne cesse de nous convaincre que le
coût de la main-d’œuvre est la clé de la compétitivité française. Mais la
compétitivité n’a de sens que dans le commerce extérieur dont nous avons vu
qu’il profite essentiellement aux sociétés qui s’y adonnent, donc surtout les
plus grandes. Donc baisser le coût de la main-d’œuvre par celui des charges
sociales donnera le même résultat que sur le premier graphique, donc une baisse
du PIB/habitant au profit des sociétés exportatrices. Mais de plus on constate
sur le graphique ci-contre qu’il y a un lien très fort entre la variation du
PIB/habitant et celle du coût de la main-d’œuvre sur la période récente du
précédent quinquennat de Hollande. Contrairement à tout ce qu’on nous raconte, la hausse du coût de la main-d’œuvre est
liée à l’augmentation du PIB/habitant ! Ceci se voit comme le nez au
milieu de la figure, cela en surprendra beaucoup mais les chiffres des
statistiques Eurostat ne peuvent pas mentir.
En gros, dans le coût de la
main-d’œuvre, il y a les charges sociales et les salaires. On nous dit que les
salaires doivent être maintenus au plus bas. D’ailleurs la politique qui
consiste à introduire de plus en plus de monde par la politique migratoire est
une façon de contrôler le coût salarial par la simple loi de l’offre et de la
demande. Le graphique ci-contre montre les variations des salaires et du
PIB/habitant. Le lien entre les deux est très fort. Mais contrairement à la
pensée unique, l’augmentation des
salaires profite strictement au PIB/habitant ! L’enfumage des esprits
de nos concitoyens leur inculque la notion exactement inverse ! On
remarque que la France se retrouve au niveau de la Croatie et dans la zone des
faibles variations du PIB/habitant et des bas salaires. Le Royaume-Uni tire
visiblement une partie de l’augmentation de son PIB/habitant d’une autre source
que les salaires qui sont légèrement plus bas que ceux de la France. On a vu
dans le précédent article que cela ne provient pas non plus de la hausse de ses
exportations. Par contre ses importations ont significativement baissé, ce qui
montre une réindustrialisation du pays. Retenons qu’une hausse des salaires
de 10% peut augmenter de 6,7% le PIB/habitant soit 150 milliards sur
le PIB ou 0,2% sur le fameux 3% du déficit/PIB !
Il faut terminer cette étude des indicateurs par l’impact des salaires sur le taux
d’emploi qui est un indicateur plus précis que le taux de chômage, car il
touche l’ensemble des salariés au travail à plein temps ou non. Le graphique
ci-contre montre le lien très fort entre le taux d’emploi et les salaires.
Contrairement à tout ce qui est inculqué dans l’esprit des français, la hausse
des salaires fait progresser le PIB/habitant ! Voilà que le deuxième
indicateur nous indique la politique de baisse du coût de main-d’œuvre, obtenu
par la baisse des salaires, des charges
ou des impôts des sociétés, va à l’encontre de la hausse du taux d’emploi et du
chômage, ainsi que du PIB/habitant. Retenons que 10% d’augmentation des
salaires peut faire gagner par rapport à l’année précédente 6,7% sur le
PIB/habitant, en gros plus de 6% sur le PIB, et 3% sur le taux d’emploi.
Ceci
reste une potentialité qui nous est offerte mais d’autres indicateurs influent
sur certains pays et viennent augmenter ou diminuer l’impact sur le
PIB/habitant et le taux d’emploi. On voit ainsi que la France n’obtient pas le
résultat potentiel attendu alors que l’Espagne le dépasse. Ceci nécessite une
analyse multifactorielle plus complexe. Mais ceci définit néanmoins les axes prioritaires
d’une politique économico-sociale qui va vers l’amélioration du pouvoir d’achat
et de l’accès au travail tout en restant attractive pour les sociétés. Alors quels
sont ces principes de base d’une politique atteignant ce double objectif ?
Le retour vers le peuple s’obtient par la hausse progressive des salaires au-dessus
de l’inflation et la baisse des taxes et des impôts sur les particuliers. L’attractivité
pour les entrepreneurs et les investisseurs s’obtient par l’aide à la baisse
des coûts de production, dont la réduction des contraintes administratives et
techniques (normes européennes inutiles dans le marché national par exemple),
les prêts d’Etat pour l’investissement au taux de la BCE et non des banques,
etc. A ce propos la surcharge de travail des entreprises par l’impôt envisagé à
la source et le compte pénibilité sont par exemple des boulets qui finissent
par diminuer la compétitivité. Par contre les subventions et les baisses
d’impôts et de charges des entreprises sont contre-productives et vont à
l’encontre du simple principe de l’économie libérale.
Mais
la construction d’une politique socio-économique selon ses principes ne peut
être envisagée dans le cadre de l’UE qui défend une politique totalement
différente. Le simple rejet de certaines normes européennes très contraignantes
sur le marché intérieur n’est pas envisageable. De même éviter, par une baisse
de la parité euro/dollar pour compenser,+ sur le marché extérieur, la perte de
compétitivité due à la hausse des salaires ne nous est pas permise. Ceci est
d’autant plus impossible que le peuple est drogué au catastrophisme de la
sortie de l’euro et de l’UE. Nous parlerons donc de la politique
socio-économique face à l’antagonisme des slogans et de la réalité dans un
prochain article.
La trajectoire actuelle de la politique
économico-sociale
Est cadrée sur l’enrichissement des plus
riches
Et sur le maintien en servilité
contrôlée
D’un peuple désinformé et enfumé !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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