On a vu dans les articles précédents que
la France a voué sa politique au suivi des directives de l’UE directement
inspirées par l’Allemagne et les puissances de l’argent du monde unipolaire
américain. Je ne voudrais pas quitter la vue plus pointue sur la France sans
publier une statistique de l’OCDE qui illustre le retard que prend la France dans
l’UE et même dans le monde. Le graphique ci-contre parle de lui-même au moment
où l’on parle de la réforme de l’Éducation Nationale. Les vocations pour l’enseignement
se délitent, le recrutement s’en ressent sur la qualité des enseignants et cela
se ressentira d’autant plus que l’on voudra en augmenter le nombre par enfant.
Avant de se focaliser sur la réforme de l’enseignement, on ferait mieux de se
poser la question de savoir pourquoi la profession n’attire plus. Cela tient
aux conditions dans lesquelles se déroule l’enseignement qui se dégradent au
fur et à mesure de l’apport migratoire d’une population que nous ne savons pas
assimiler et au salaire qui ne correspond plus aux difficultés de la
profession.
La France
ne peut continuer longtemps à vendre dans le monde entier la qualité de ses
ingénieurs et de son élite en général et à baisser chaque année dans le
classement mondial PISA sur les résultats obtenus dans les disciplines fondamentales.
Elle ne peut se satisfaire, d’être avec l’Italie, au niveau du Costa-Rica et de
la Colombie. Dans ces deux pays d’ailleurs le rapport au salaire moyen est
beaucoup plus élevé qu’en France ce qui montre la reconnaissance de la
profession, très dévalorisée chez nous. On ne peut demander de meilleurs
résultats en ne payant pas les enseignants au juste prix d’une profession
difficile et primordiale dans l’essor de notre pays. On peut donc s’inquiéter
de constater que l’on veut dédoubler des classes préparatoires, donc augmenter
le nombre d’heures d’enseignement, et en même temps envisager de bloquer les
salaires des fonctionnaires. Comme toujours on ne veut pas prendre la réalité
telle qu’elle est et on envisage des mesures sans les moyens pour les mettre en
œuvre correctement et en niant la principale cause sur laquelle l’on doit agir.
Les
articles précédents ont montré que les situations socio-économiques étaient
très différentes dans tous les pays de l’UE. La création de l’UE a été voulue
sur une base économique, essentiellement une plate-forme de territoires sur
laquelle les biens d’Outre-Atlantique pouvaient se déverser. Les américains n’ont
jamais voulu une Europe politique qui pourrait se dresser contre eux. Le voyage
de Trump dans les pays de l’est européen est dans la même veine stratégique
puisqu’il cherche à vendre son pétrole cher et en excédent. C’est une opération
commerciale et en même temps stratégique puisqu’elle vise à renforcer notre
dépendance aux Etats-Unis et à couper une source de revenus à la Russie qui s’efforce
de construire des gazoducs au nord et au sud de l’Europe. En conséquence on
voit que les intérêts stratégiques et socio-économiques sont loin d’être
convergents et les pays de l’est européen s’éloignent du groupe France-Espagne et
Italie. La visite ratée de Macron dans cet Est en est la meilleure preuve.
Mais tout ceci ne
relève pas seulement de l’observation des actes politiques mais elle se traduit
aussi dans les chiffres. On peut le constater sur un graphique cherchant le
lien de la variation du PIB/habitant avec celle des importations de 2012 à 2016.
Un pays qui limite ses importations, ce qui peut vouloir dire qu’il produit
chez lui ses propres besoins, devrait voir croître son PIB/habitant, à moins
que la consommation baisse parce que le pays s’appauvrit. On constate qu’il n’y
a pas de lien statistique entre ces deux indicateurs. Mais si l’on y regarde de
plus près, on découvre trois lots de pays. Le plus visible est le lot des pays
en désespérance Grèce-Chypre qui se détache nettement. Le second lot réunit en
gros les pays à l’ouest d’un ligne Pays-Bas – Slovénie. Ce lot ne montre aucun
lien statistique entre les importations et le PIB/habitant. L’Irlande n’est pas
représentée car elle sort nettement du graphique avec une variation du
PIB/habitant de 58% et une augmentation des importations de 18% !
Le troisième lot comprend tous les
autres pays situés à l’est de cette ligne de séparation, auquel il faut ajouter
le Royaume-Uni. Ces 11 pays montrent un lien incontestable entre les
importations et le PIB/habitant. Le PIB/habitant croît d’autant plus que les
importations diminuent. L’accroissement notable du PIB/habitant montre que ces
pays ont développé leur production nationale sur les besoins de première
nécessité au moins. La politique d’autosuffisance et le faible coût de
production leur permet d’atteindre cet objectif. Néanmoins pour 5 d’entre eux,
la croissance du PIB/habitant est importante malgré une croissance des
importations. Le cas du Royaume-Uni est particulier puisqu’il ne bénéficie pas
d’un bas coût de main-d’œuvre. On met ici en évidence qu’une seule politique
socio-économique ne peut s’appliquer d’une façon uniforme à tous les pays de l’UE.
D’ailleurs lorsque celle-ci s’applique à contre-temps cela donne les résultats
catastrophiques de la Grèce et de Chypre.
Il
est intéressant de voir l’impact des exportations sur les différents types de
pays. Ce sera l’objet d’un autre article. Mais au passage on peut voir sur le
premier graphique que de nouveau la France se situe derrière la moyenne de l’UE,
et même de la zone euro avec un accroissement un peu supérieur des importations
et plus faible du PIB/habitant. On ne peut se réjouir de voir l’Italie réduire
ses importations et avoir une croissance atone. L’Italie est la prochaine
victime de la politique fédéraliste de l’UE au régime allemand, alors que la Suisse,
dont le PIB/habitant est un des plus élevés de l’Europe, continue à l’augmenter
plus vite que nous, que la moyenne de la zone euro et même de celle de l’UE !
L’Europe fédérale est un rêve qui va
tourner au cauchemar
C’est bien la Suisse qui nous montre les
vertus
Du confédéralisme autrefois souhaité
Par le Général De Gaulle !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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