Le
budget 2018 fait la part belle à l’Education Nationale, c’est bien mais la France
n’est pas en retard par rapport aux autres pays quant à l’argent dépensé par
élève, mais en retard sur le salaire des enseignants. Je n’ai pas vu que l’on
va leur redonner un salaire décent et j’attends de voir à quoi cela va servir. Malgré
les 1,3 milliards supplémentaires pour un budget de 51,3 milliards, il ne
semble pas qu’il soit réellement envisagé d’augmenter le nombre d’enseignants,
qui doit rester stable en 2018, correspondant au doublement des enseignants
pour les classes prioritaires en CP même si 3881 postes sont créés pour ces
2200 classes. On ne prévoit pas non plus d’enseignants supplémentaires pour les
collèges et lycées malgré l’afflux supplémentaires de 38.000 élèves. Si les
orientations pédagogiques du nouveau Ministre semblent plus réalistes, il y a
fort à parier que les moyens ne seront pas à la hauteur des ambitions et la
qualité de l’enseignement pâtira du peu d’engouement des candidats au
recrutement pour les 12.000 postes de renouvellement des enseignants partant à
la retraite. Il faudra toujours accepter des professeurs de mathématiques ayant
obtenu des notes largement au-dessous de la moyenne, signe du peu d’engouement
des scientifiques pour ce métier.
Par
ailleurs Le Ministère des Armées se voit gratifié de 1,8 milliards
supplémentaires, encore que le budget de 34,2 milliards annoncé et le budget
2017 de 32,7 milliards (voir le site du Ministère des Armées) ne permettent qu’une
hausse de 1,5 milliards. Il faudra que l’on m’explique. Il était temps car l’Etat
de l’équipement de nos armées est plus que préoccupant, il est désastreux. La
construction d’un deuxième porte-avions n’est toujours pas prévue et la
projection de nos forces sur des opérations extérieures demande toujours de
faire appel à des armées étrangères pour le transport et la logistique. La
multiplication des conflits auxquels nous participons ne laissera que peu d’argent
pour reconstituer l’équipement, la formation et l’entraînement de nos forces.
Le troisième
budget gagnant est celui de la Transition énergétique et de l’Environnement du
Ministère de la transition écologique et solidaire, appellation qui en appelle
donc à la solidarité de notre porte-monnaie. Avec un passage de 9,9 à 10,4
milliards, Nicolas Hulot a marqué un redémarrage de l’aventure écologique,
malgré un dégraissement de 1 274 emplois d’État et d’opérateurs. Il affirme
vouloir « accélérer » la transition énergétique et la lutte contre le
changement climatique. Si la diminution des logements mal isolés procède du bon
sens, ainsi que la diminution de la pollution automobile, on peut se demander s’il
est utile d’accélérer la disparition des véhicules polluants, donc anciens,
majoritairement détenus par des citoyens peu argentés. Les constructeurs,
malgré quelques tricheries, n’ont pas cessé de diminuer la pollution des
véhicules, y compris des diesels. Les véhicules polluants vont donc disparaître
d’eux-mêmes… sauf les voitures de collection, les plus polluantes. Non ?
Vous me direz que consentir une aide de 75 à 80 millions pour faire disparaître
les 500.000 véhicules les plus polluants n’est pas une dépense énorme. Mais
alors pourquoi vouloir étendre la prime, de 150 euros en 2018, à quatre
millions de ménages et de recommencer en 2019 avec 200 euros en 2019, soit 600
puis 800 millions ? C’est tout simplement une prime donnée à l’industrie
automobile beaucoup plus qu’un geste écologique.
Mais
Hulot ne s’arrête pas là. La prime à la conversion des véhicules les plus
polluants va être étendue : elle sera accordée à l’ensemble des Français (à
hauteur de 1 000 euros) et sera doublée pour les ménages non imposables (de 1
000 à 2 000 euros). Sur la base d’un parc automobile au premier janvier de 32
millions de voitures particulières, c’est un budget total de plus de 32
milliards dont il s’agit. C’est un superbe cadeau à l’industrie automobile.
Tout cela pour le développement de la traction électrique. Le renouvellement
complet du parc nécessite au moins 3 réacteurs nucléaires de 1200MW. Si l’on
veut l’abandon du nucléaire, c’est la construction de 5900 éoliennes supplémentaires
et 24 TWh de production supplémentaire des centrales thermiques pour pallier à
l’intermittence aléatoire des éoliennes augmentant leur pollution de plus de
50%. L’incohérence du plan de transition énergétique ne peut s’expliquer que
par la volonté de satisfaire les lobbies des énergies renouvelables. Le climat
est un prétexte. Il faudra aussi que l’on m’explique pourquoi on parle du
développement des transports durables. De quoi s’agit-il ? De changer
leurs moyens de propulsion ? Mais en quoi cela améliorera-t-il leur durée
de vie ?
L’aide à l’éolien, au
solaire, à la géothermie et à la biomasse se voit dotée d’un plan budgétaire
jusqu’en 2020 avec 5,7 milliards en 2017, et 5,5 milliards en 2018. Si la
géothermie est une énergie renouvelable stable, il n’en est pas de même de l’éolien
et du solaire, et la biomasse est une pure absurdité écologique puisqu’elle est
polluante et dévaste des terres agricoles destinées à l’alimentation. L’essentiel
de ces dépenses est en fait destiné au solaire mais surtout à l’éolien. Si je
compte bien depuis 2007, avec un prolongement progressif jusqu’en 2020 pour
atteindre 6,5 milliards, on arrive à une ardoise d’à peu près 23,7 milliards
(5,7+5,5+6+6,5) ! C’est tout-de-même 70% du budget annuel des Armées. Je
tiens à redire que la production électrique française a été excédentaire de
7,4% en 2016 et que l’apport des éoliennes n’est donc pas nécessaire pour l’instant.
Par ailleurs lorsque l’on est dans une période ventée, il en est souvent de
même dans les pays voisins. Notre surplus d’électricité éolienne ne trouve
preneur qu’à bas prix et peut même être vendu à perte, voire à devoir payer
pour s’en débarrasser.
Ce
budget 2018, qui met les retraités dans la rue furieux de constater que leur
argent va dans la poche des plus riches qui se voient dotés d’une tranche d’impôt
plus avantageuse que l’ISF, prend dans la poche des français 5,5 milliards pour
une transition énergétique dont la plupart d’entre eux est inutile et polluante.
Il faut le dire, car les chiffres sont incontestables, 1kWh produit par les énergies
renouvelables oblige sur l’année à plus de 1kWh de production par les centrales
thermiques polluantes. D’ailleurs ceci rend irréalisable le passage à 40% d’EnR
et 50% de nucléaire en 2025. Hulot veut
augmenter la taxe carbone, en exonèrera-t-il les centrales thermiques beaucoup
plus polluantes que le parc automobile ? Cette aberration du programme
énergétique allemand oblige la chancelière à tordre la réglementation
européenne pour pouvoir subventionner ses centrales thermiques indispensables devenues
non rentables par suite de leur fonctionnement aléatoire pour pallier aux
manques de l’éolien. Le coût du kWh allemand, qui était le double du nôtre, ne
peut plus baisser, et le nôtre va le rejoindre grâce à l’augmentation
progressive sur notre facture électrique de la taxe CSPE prévue pour les
énergies renouvelables.
C’est
environ 15 milliards que Hulot demande à notre porte-monnaie pour implanter les
éoliennes jusqu’en 2020, c’est 15 milliards pour du vent, 15 milliards inutiles
car ils ne pourront diminuer la pollution carbone mais au contraire l’augmenter.
Ils ne pourront donc pas non plus diminuer le réchauffement climatique, si tant
est qu’il existe réellement. C’est une arnaque à laquelle se prête l’opinion au
nom d’une écologie qui sert de prétexte en réalité à des lobbies pour lesquels
le nucléaire n’offre qu’un chantier très technique et assez fermé sur quelques
sociétés. Le solaire et l’éolien sont beaucoup plus facilement abordables et le
marché couvre la planète entière, marché d’autant plus lucratif qu’il bénéficie
des subventions d’État et de la promesse de cent milliards par la COP21 !
Croyez-vous que la France puisse jeter l’argent par les fenêtres ? Non
sauf si on cache la vérité aux français.
Spolier les retraités considérés comme
des bouches inutiles,
Engraisser plus le 1% de la population
des plus riches,
Sous-payer les enseignants en espérant
la qualité,
Projeter l’argent des citoyens dans le
vent,
N’améliorera pas le climat… de confiance
D’un peuple qui a de plus en plus peur
D’avoir fait une troisième erreur !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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