Maintenant que les ordonnances sont
signées, il est nécessaire de faire retomber les discussions sur la loi travail
en donnant un nouveau sujet à des médias qui se chargeront d’en inonder les
ondes et la presse. C’est donc l’Europe fédérale qui devient le sujet principal
qui doit faire la une après un discours fleuve du Président allant de grandes
envolées géopolitiques à une litanie des mesures d’application qui sont
prématurées avant qu’un simple consensus européen ne se soit fait jour. Cette
« réflexion », toute droite
issue de celles des puissances de l’argent des groupes Bilderberg, Young
leaders, Trilatérale et autres, part du principe que « si l’Europe va mal, c’est qu’il faut plus
d’Europe. » Cela veut-dire une Union Européenne toute prête à la
globalisation, avec un marché ouvert où peuvent d’engouffrer le CETA (pièce
avancée du TAFTA), une défense européenne plus manipulable par l’OTAN dans
laquelle en particulier les forces nucléaires y sont intégrées. Celles-ci étant
une des raisons de notre siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, il sera alors
logique d’abandonner ce siège à l’UE, alors que le Royaume-Uni, en raison du
Brexit, gardera le sien.
La ficelle est grosse, mais chacun
sait que plus la ficelle est grosse, plus elle devient invisible. Macron
commet, avec une bonne foi apparente, la pire trahison de son pays depuis
Pétain. Un pays dont les frontières sont perméables, la monnaie imposée et les
armes passées hors de son commandement, n’a plus aucune chance d’exister en
tant que tel. Il est proprement et simplement dissous dans un ensemble plus
grand, lui-même soumis à une influence prépondérante d’une puissance
hégémonique qui œuvre pour les puissances de l’argent. Mais cette vision de
l’UE trouve de plus en plus de pays réticents, et Macron le sait. Son parcours
raté dans les pays de l’Est ne peut que l’avoir renseigné. D’ailleurs on peut
penser qu’il s’agissait d’une tournée pour mesurer les réticences, non pas au
changement des pratiques sur les travailleurs étrangers, mais plutôt une
auscultation du pouvoir de résistance de ces pays. Il a, sur ce point, été
particulièrement éclairé au point de voir sa cote de popularité à l’étranger
subir une dépréciation notable et pas seulement à l’Est.
En conséquence son projet de
fédéralisme de l’Union Européenne ne dit rien sur l’Union dont il s’agit. La
Pologne et la Hongrie viennent de réaffirmer leur solidarité contre
l’immigration et une Europe fédérale. Dans tout l’Est, il y a un sentiment de
nécessité de regroupement devant justement les tentatives de mainmise de
l’Allemagne et désormais de la France sur l’UE. La Pologne a d’ailleurs rappelé
à la France que sa voix comptait autant que la sienne dans les décisions qui
doivent être prises à l’unanimité. Cette mise en garde concernait aussi la
dérive fédérale de l’UE. Ces pays ont dans l’ensemble une forte identité
nationale et souhaitent en rester aux principes fondateurs de la construction
européenne basée sur une union commerciale sans volonté de puissance. Or
l’Europe fédérale n’a pas de sens si ce n’est pas pour affirmer sa puissance
face aux autres pays dont la Russie et la Chine. La défense européenne intégrée
à l’OTAN devra avoir l’objectif de faire barrage à la Russie, et même avec
l’OTAN, de créer toutes les perturbations nécessaires dans les pays entourant
la Russie, et de continuer à pourrir la Syrie, et de suivre les États-Unis en
Afrique et au Moyen-Orient.
Si les Pays Baltes sont partants pour
stopper toute velléité russe cherchant à les annexer, il y a désormais aussi un
courant Nord-Sud d’alliance dans l’Est de l’Europe qui passe même par un projet
d’approvisionnement en gaz les désengageant de la Russie. Non seulement ce
projet ne peut déplaire aux États-Unis, mais Trump est venu y vendre son
pétrole. L’UE est donc soumise à des tiraillements qui ne peuvent que trouver
une nouvelle force après la réussite du Brexit. La nécessité pour l’Allemagne
de se donner un nouveau gouvernement de coalition, qui devra tenir compte de
l’arrivée d’un parti anti-immigrationniste et anti-européiste, rend plus
improbable une attitude précipitée de l’Allemagne vers le fédéralisme.
D’ailleurs celle-ci n’admettra jamais que son pactole, accumulé pour se
préparer à payer l’explosion des retraites, soit mis dans un pot commun.
Contrairement à la France, elle est constitutionnellement armée pour y résister.
Alors pourquoi Macron fonce-t-il sur
une voie sans issue ? L’élite mondiale a pris acte de la difficulté de
construire une UE fédérale à 27, 28 membres ou plus avec la règle de
l’unanimité. Junker projette de proposer une unanimité restreinte mais on peut
parier, que dans le contexte actuel, il ne sera pas suivi. La solution
envisagée est une partition de l’UE avec un groupe des pays les plus importants
et les plus dociles. La France est chargée de promouvoir cette idée avec le
banquier Rothschild mis à sa tête pour suivre la pensée des élites, qu’Attali
lui susurrera à l’oreille si besoin. D’ailleurs l’essentiel de ses mesures sur
le plan intérieur était déjà contenu dans le rapport Attali, lui-même copie
détaillée des directives européennes. Pour mieux faire passer ce plan, il faut
d’abord montrer que l’UE fédérale n’est pas possible à cause de pays voyous et
réticents, mais que le fédéralisme est une nécessité. Ce point était
l’essentiel de son discours.
Une UE, au noyau central restreint,
fédéralisée et phagocytée par les Etats-Unis, ne peut que plaire à ces derniers
dans la mesure où elle réunit les principaux pays de l’UE. Toutefois l’UE c’est
l’enfant de l’élite américano-juive, mais c’est aussi le territoire d’expansion
du pangermanisme. L’Allemagne est sortie du lourd tribut donné à la
réunification ; elle a retrouvé son industrie lourde et ses
machines-outils. Grâce à l’euro qui handicape les pays du sud et à
l’utilisation d’une main-d’œuvre bon marché dans les pays proches du Sud et de
l’Est, elle a réalisé l’équilibre budgétaire et engrangé des sommes
considérables dans le solde de sa balance commerciale. Ce pays est devenu le
pays phare de l’UE, phare auquel s’accroche la France avec le seul avantage de
sa présence au Conseil de Sécurité de l’ONU. L’Allemagne, qui trouve en la
France un partenaire commercial qui l’enrichit, accepte de servir de locomotive
en ménageant notre pays. Néanmoins rien ne peut se produire dans l’UE sans que
l’Allemagne n’y ait consenti ou n’ait laissé faire.
La France sera désormais derrière
l’Allemagne et ses initiatives seront toujours jugées au vu de ce qu’elles
apportent à ce pays voisin. Une UE croupion ne peut exister que sous férule
allemande et le fédéralisme s’arrêtera toujours aux portes de la mutualisation
des budgets et des dettes. L’Allemagne est le passage obligé des États-Unis
pour influer sur l’UE. Ce projet d’une UE croupion ne lui déplaira pas sous les
conditions de fonctionnement allemandes et la France aura les premiers
strapontins. Par ailleurs l’Allemagne peut voir d’un assez bon œil de disposer ainsi
des pays hors de la nouvelle UE, traditionnellement sous influence allemande et
devenus de ce fait encore plus malléables. Macron est donc en chemin pour
casser l’UE et lui donner une nouvelle figure plus favorable et plus malléable
pour les prédateurs de l’élite mondiale occidentale qui cherche à imposer la
gouvernance du Nouvel Ordre Mondial.
L’UE fédérale est un faux-nez dans lequel Macron
entreprend de nous faire croire au fédéralisme salvateur. Il cache un autre
plan pour enlever à la France tout ce qui reste de son identité. Macro ne pense
pas à la France mais à sa grande carrière qui, de la France, doit le mener aux
plus hauts postes d’une entité européenne beaucoup plus puissante. Angela
Merkel ne fera sans doute pas un autre mandat vu son âge et les résultats de
cette dernière élection. Macron est jeune et ambitieux, une proie facile pour
ses manipulateurs. Le piège qui nous est tendu ne fait que renforcer l’urgence
de sortie de l’UE et de l’OTAN… Le peuple français croît longtemps aux
chimères, mais quand il se réveille, il balaie tout sur son passage… même ce
qu’il a adoré ! L’heure des comptes approche à grands pas…
L’histoire européenne a créé une véritable civilisation
Faites de cultures voisines mais aux racines diverses.
Elle doit réunir des nations dans une tour de Babel
Où une trentaine de langues les différencient.
Sa vocation historique est confédérale,
L’Europe des nations au carrefour
De l’Asie et de l’Afrique !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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