Les primaires américaines devraient
susciter beaucoup plus de chroniques des commentateurs que n’en ont soulevées
les précédentes élections de l’Obamania. Le règne d’Obama est un énorme échec
si ce n’est l’ « Obamacare », qui ne touche qu’une faible partie
de la population. La dette américaine a crû dans des proportions considérables
et la guerre directe ou par alliés interposés n’a fait que se répandre. Le
double jeu qui a consisté à se servir des rivalités religieuses pour créer le
chaos est en train de ravager tout le Moyen-Orient et l’Afrique en projetant
des masses de réfugiés sur l’Europe. Mais à l’intérieur des États-Unis, les
inégalités croissent avec la pauvreté. La richesse file vers le haut et spolie
même la classe moyenne. Tout indique que ce sont les grandes puissances
financières qui gèrent ce pays et qu’Obama, aussi bien qu’Hillary Clinton, en sont
la façade politique.
Au lieu de passer son temps à
brocarder Daniel Trump pour ses cheveux roux, ses écarts de langage et ses
approximations géographiques, on ferait mieux de se poser la question de savoir
d’où vient son succès stupéfiant les journalistes français qui le considéraient
comme un clown. On peut se poser la même question pour Bernie Sanders qui ne désarme
pas devant Hillary Clinton et accumule suffisamment de délégués pour rendre sa
victoire beaucoup moins nette. Ces deux personnages sont totalement opposés,
non seulement par leurs partis différents mais aussi par la manière dont ils
mènent leur campagne, soft chez Bernie Sanders, tonitruante chez Donald Trump. C’est ce qui
les réunit qui est le plus important, la lutte contre Wall Street, contre l’Establishment,
contre les grands banquiers et les grandes puissances économico-financières. Il faut noter d'ailleurs la montée d'une rivalité entre la CIA, bras du NOM, et le Pentagone au service de la Nation. Cette guerre entre services secrets et l'armée est aussi en cours en Algérie.
Cette opposition à Wall Street est perçue par une
grande partie du peuple américain comme indispensable pour lutter contre les
inégalités, la pauvreté et la spoliation des richesses, classes moyennes
comprises, par une ploutocratie dominante. C’est aussi le sentiment que les
guerres tuent, certes moins de soldats américains dans la mesure où, à leur place,
on y envoie les soldats des alliances et où on utilise la chair à canon des
luttes religieuses. Le peuple américain comprend que la guerre engouffre son
argent, que le chômage réel n’est pas celui des statistiques officielles et que
90 millions d’entre eux sont en-dessous du seuil de pauvreté. Ils voient aussi
que la délocalisation les prive d’emploi, qu’il y a plus d’usines qui ferment
que d’usines qui ouvrent, et que la mondialisation se fait à leur détriment.
Donald Trump a toutes les chances de
se voir opposé à Hillary Cliton pour le round final et il est important de
connaître le fondement de ses idées politiques et géopolitiques. Il revient sur
la vieille politique américaine de l’isolationnisme sur le plan économique et
militaire. Il rejette les interventions hégémoniques tous azimuts et considère
la Russie comme un partenaire-adversaire commercial mais son tempérament de
manager lui indique que c’est dans l’entente que l’on se partage le gâteau. Les
meilleurs marchés sont ceux où les deux parties pensent avoir fait une bonne
affaire et il sait, par expérience, que c’est possible. L’Establishment pense
que la guerre est source de revenus et éponge les dettes. Trump pense que les États-Unis ont les ressources indispensables pour se suffire en grande partie à
eux-mêmes, le reste est du business.
Mais s’il paraît xénophobe, il faut
nuancer notre vision française qui se voit confrontée à une immigration de
peuplement à base de civilisation différente. Les Etats-Unis sont multi-ethniques
et vivent ainsi depuis la création de leur nation. Il n’est pas question pour
eux de renier cet état de fait mais de veiller à ce qu’une partie ethnique de
la population ne cherche pas à tirer la couverture à elle. Il est conscient du
danger d’une implantation de l’islamisme dans une nation où la Bible est
omniprésente dans les discours et attitudes politiques. S’il prend le pouvoir,
c’est dans les actes que l’on pourra le juger sur ce point, car on a affaire à
un homme particulièrement pragmatique. Si Donald Trump se présente avec tant d’ardeur
et de conviction, c’est que sa fortune lui permet de ne pas solliciter les
puissances financières et qu’il a gardé sur le cœur un camouflet d’Obama,
lequel l’a ridiculisé en public dans une réunion où il était convié. Les
politiques n’étant que des hommes ordinaires, ce détail a son importance car c’était
le camouflet de l’Establishment.
Nous devons regarder les prochaines
élections américaines avec le plus grande attention car Trump, président ou
non, rien ne sera plus comme avant aux États-Unis où le peuple se réveille même
si c’est pour un candidat mélange de Jean-Marie Le Pen et de Bernard Tapie.
Nous savons que ce qui se passe aux États-Unis met de moins en moins de temps
pour déteindre chez nous. Or la France commence à présenter les stigmates de la
population américaine, attentats vrais ou faux compris. Les mesures sécuritaires
s’accumulent les unes sur les autres en se rapprochant chaque fois un peu plus
du Patriot Act. Le chômage réel, si l’on inclut ceux qui touchent le RSA et
ceux qui ne savent pas qu’ils y ont droit, ne cesse d’augmenter et l’on doit
être plus près de dix millions de personnes vivant en-dessous du SMIC que des 6
millions, toutes catégories confondues. La politique d’austérité à base de
dévaluation interne, qui a un peu protégé les plus démunis, a profondément
touché les classes moyennes et les familles. On peut même voir de plus en plus de généraux qui critiquent les interventions françaises plus ou moins secrètes à l'étranger
C’est pourquoi la France entreprend
une mutation des esprits qui va rendre l’élection française plus difficile pour
la pensée unique, notre Establishment, à base de Banque Centrale, de Bruxelles,
de Berlin et de Washington. La prochaine élection américaine va contribuer à
ouvrir un peu plus les esprits français dès qu’ils cesseront de penser qu’Hillary
Cliton est promue par la presse mainstream comme le garde-fou contre justement le fou
Trump. Ils comprendront alors qu’Hillary Clinton, c’est la guerre, comme le
révèle ses courriels sur la Libye, et son action sur Obama pour la Syrie, l’Ukraine
et l’Iran. Elle a voté la guerre en Irak et le Patriot Act. C’est la vision
hégémonique d’un Empire qui ne pense pouvoir exister que dans un conflit avec
tout autre pays qui pourrait s’approcher de sa puissance, les autres étant mis
à sa disposition ou mis dans le paquet des pays à combattre ou à asservir. C’est
le bras politique du Nouvel Ordre Mondial, celui de cette nébuleuse de l’argent
qui n’apparaît que rarement au grand jour mais fait la pluie et le beau temps
dans le monde occidental et ailleurs.
Le monde médiatique Trump nos concitoyens
Il sert les intérêts de l’argent et du pouvoir
Car le clown américain ne fait pas rire
Ceux qui veulent les garder !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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