En
moins de 6 mois les Russes ont détruit les plans occidentaux du grand Israël, d’une
nouvelle cartographie du Moyen-Orient permettant d’en figer les ressources
pétrolières et gazières dans le camp de l’Empire, de tuer le passage d’un
gazoduc iranien par la Syrie et d’encercler d’un peu plus près la Russie. La
dernière visite de John Kerry, à Moscou le 22 mars, a pris en compte cet état
de fait. Il est venu négocier un découpage de la Syrie, une présence des forces
d’opposition aux pourparlers de paix, un maintien de présence américaine en
Syrie tant que toutes traces de leur aide à Daech n’était pas effacée. Il s’agissait
de gagner du temps pour préparer une opposition « démocratique » à
Bachar Al-Assad avec le soutien probable à de nouveaux troubles intérieurs
selon la stratégie habituelle. Poutine savait bien que John Kerry était en
position de faiblesse et se permettait de rendre cordiale la rencontre. Daech
devait pouvoir transporter ses forces militaires en Libye pour une nouvelle
guerre du chaos en Afrique. Celui-ci vient de fuir Palmyre et se replie sur
Raqqa. John Kerry était venu demander que Raqqa ne tombât pas tout de suite… le
temps d’organiser un départ de Daech car la défaite est consommée.
L’armée
syrienne légale et les kurdes tiennent désormais pratiquement toute la
frontière turco-syrienne, à l’exception d’une bande syrienne où se sont
introduits les turcs, selon le droit d’ingérence auto-proclamé, comme cela
devient la règle pour les Etats-Unis et la France. La Turquie est maintenue
toutefois à distance sous la menace des missiles russes mais fait cause commune
avec l’Arabie Saoudite… pour l’instant. Tous les pays engagés dans la guerre
irako-syrienne jouent double ou triple jeu, à l’exception de la Russie qui a
clairement défini son objectif, sauver Assad. Les embrouilleurs finissent pas s’emberlificoter
et la Russie ramasse la mise… droite dans ses bottes. La France va-t’en guerre
a mis une sourdine et est exclue du jeu. Bachar Al-Assad ne nous l’envoie pas
dire puisqu’il n’est pas mort comme le souhaitait Hollande. Nous aurons bien du
mal à renouer des relations normales avec notre ancien protectorat où le
français est encore parlé et où il régnait une francophilie historique. Notre
image s’est détériorée, notre diplomatie s’est ridiculisée et nos entrepreneurs
ne seront pas les bienvenus pour la reconstruction du pays.
Mais
l’Empire ne peut laisser une image de défaite face à l’ennemi russe, défini
comme tel depuis qu’il n’est plus un pays en déconfiture comme en 1998. Le
monde ne se partage pas. Il faut trouver de nouvelles raisons de montrer la
force de l’OTAN et des Etats-Unis de l’Europe à la Chine. Des limites des eaux
en mer de Chine sont l’objet de contestations entre la Chine et les pays qui
bordent cette mer. C’est l’occasion de mettre de l’huile sur le feu et de
montrer la force maritime des USA. Leurs navires et les aéronefs de toutes
sortes sont de plus en plus présents là-bas… au cas où. Le Japon se réarme…
sous la « bienveillance » des USA. Il faut en effet qu’Hilary Clinton
puisse gagner la présidence alors que son discours est axé sur le maintien de l’hégémonie
américaine au prix même de la guerre, contrairement à son probable rival Donald
Trump. Il faut montrer au peuple américain que les USA sont menacés mais
toujours forts et prêts à y répondre.
Le
premier terrain choisi est l’Ukraine où Porochenko continue à bombarder le
Donbass sans que cela n’émeuve personne mais où des mouvements contestataires
commencent à s’organiser dans un pays devenu la proie de la mafia et des
néo-nazis qui contrôlent une partie de l’armée. C’est d’autant plus facile que
les USA ont introduit des hommes aux postes-clés gouvernementaux, en
particulier de la finance et de l’armée. Par ailleurs l’alibi de la Crimée est
tout trouvé pour accuser la Russie d’avoir envahi une partie de l’Ukraine même
si c’est le vœu démocratiquement exprimé de plus 90% de la population de
Crimée. Il y a eu ces derniers jours toute une suite de déclarations
belliqueuses de la part de responsables politiques et militaires américains,
toutes fondées sur le mensonge que les États-Unis doivent agir rapidement pour
contrer « l’agression russe » en
Ukraine.
Les forces en présence |
Dimanche, le
Secrétaire d’État américain John Kerry a dit dans un entretien à “Meet
the Press”, en référence à l’exigence bipartite que le gouvernement Obama
arme directement l’Ukraine, que les Etats-Unis fourniraient au régime
pro-occidental de Kiev des « aides
supplémentaires de nature économique et autres ». Samedi, le général de
l’armée de l’air Philip Breedlove, à la fois chef du Commandement américain en
Europe et de l’OTAN en Europe, a insisté pour dire qu’il était impossible
d’« écarter d’emblée la possibilité d’une
option militaire » en Ukraine. A la Conférence de Munich sur la
sécurité du weekend dernier, les sénateurs républicains John McCain et Lindsay
Graham ont traité avec mépris les négociations européennes avec le Président
russe Vladimir Poutine. McCain a résumé d’un seul mot : « bêtises », le discours de Merkel à Munich qui contenait une
déclaration contre l’armement de l’Ukraine. Il a ajouté, « Je peux vous assurer que [Poutine] ne s’arrêtera pas tant qu’il ne sera
pas contraint de payer un prix beaucoup plus fort ». C’est clair François
Hollande et Angela Merkel ont une feuille de route toute tracée pour les nouveaux pourparlers avec la Russie et
l’Ukraine mercredi sur la crise provoquée par la guerre en Ukraine.
Nul
doute que le complexe militaro-industriel et financier est à l’œuvre et fait
pression sur Obama pour assurer la victoire des faucons, rangés derrière
Hillary Clinton, à la prochaine élection présidentielle. Washington mobilise
ses alliés en Europe, dont l’ancien premier ministre suédois Carl Bildt, membre
de la Rand Corporation basée aux États-Unis, ainsi que d’autres groupes de
réflexion proches de l’armée américaine. Bildt a déclaré la semaine dernière
qu’une « guerre avec la Russie [était]
concevable ». L’armement officiel de l’Ukraine pour anéantir la résistance
du Donbass et de Lougansk va faire débat dans les capitales européennes au
moment où de grandes divergences secouent l’UE sur la souveraineté des
frontières. Il faut bien voir que le but réel des USA est l’installation
définitive de bases de l’OTAN en Ukraine, en fait américaines, solidement
armées pour faire face à la Russie et compléter un front qui va de la Turquie à
la Lituanie.
En
fait les USA ont réalisé que leur supériorité militaire avait été clairement
remise en cause en Syrie où le conflit s’est éternisé dans un double jeu
hypocrite. Par ailleurs Poutine a annoncé que son armée serait entièrement modernisée
d’ici 2020, et elle revenait de loin. Donc le temps presse. Il faut bien voir
que les USA n’ont que deux attraits pour l’Europe, un marché de 500.000
millions de consommateurs et un glacis qui leur permet d’y prévoir la guerre
contre la puissance eurasiatique qui leur conteste l’hégémonie mondiale, sans l’avoir
directement chez eux. Il ne faut s’attendre à rien d’autre dans une Europe
incapable de se défendre par elle-même même si elle reste unie ce qui ne va pas
durer.
La France dépend non seulement de
Bruxelles
Mais aussi de l’OTAN et des USA
prédateurs.
Nos compatriotes ne sont que des jouets
Dans la main de puissances de l’argent
Dans un Empire qui ne veut pas
Mourir mais asservir au prix
Même de la guerre !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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