Le
projet de loi Travail et l’afflux des migrants mettent en lumière l’inexorable
avancée vers la servitude et le multiculturalisme. Au fronton de la République,
les mots Liberté, Égalité, Fraternité sombrent dans le dirigisme, la loi du
plus fort et le corporatisme. L’État se veut de plus en plus autiste et omniprésent
au fur et à mesure qu’il perd son autorité au profit de Bruxelles et des
tenants du Nouvel Ordre Mondial. Il sombre dans le dirigisme et l’abandon du
sens du « Bien commun », dénaturé en « Bien pour soi » au
profit de ses gouvernants. La mare où se battent les caïmans politiciens
devient de plus en plus insipide et nauséabonde. Le peuple crie son mécontentement
dans les sondages, les pétitions, les décisions de grève. La menace d’un peuple
rassemblé dans la rue devient chaque jour plus probable.
Frédéric Sicard, Bâtonnier de Paris |
L’État profite d’évènements
tragiques, dont les véritables commanditaires ne sont toujours pas clairement
identifiés, pour promulguer des lois de plus en plus liberticides. Dans le
Figaro, le nouveau bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, porte-parole et
patron des avocats parisiens, dresse un portrait relativement sombre du
fonctionnement de la justice française. Il dénonce une « série de lois qui
grignote l'État de droit » en particulier
depuis novembre 2015 et un texte qui « manque de garde-fous en faveur des
droits de la défense »
« Tous les spécialistes le disent : l'arsenal juridique
existait au moment des attentats, c'est juste que l'État n'a pas les moyens de
l'utiliser. Une loi de plus ne changera rien. En revanche, en l'état actuel du
texte, la France peut basculer dans la dictature en une semaine. Ce
n'est pas acceptable. » C’est bien le risque de l’arrivée d’une dictature
qui ne dirait pas son nom qui nous menace et auquel la droite de la pensée
unique a tendance à ne pas mettre en exergue. Mais il est significatif de constater
que la magistrature dans son ensemble s’inquiète des mesures liberticides (rétention,
perquisitions et fouilles de nuit, assignation à résidence, contrôles
administratifs, assouplissement de la légitime défense pour les policiers...).
Le bâtonnier de Paris ne s’arrête pas là et cible deux orientations
gouvernementales qui font débat : « La déchéance de nationalité est une
mesure inefficace. Sur son principe, la réforme constitutionnelle est un piège
politique. Toucher à la Constitution, c'est toucher à la loi fondamentale de
la nation. On ne peut y revenir tous les deux ans. Il ne s'agit pas de la
délivrance du passe Navigo ! »
0n perçoit combien ce gouvernement agit dans l’empressement,
comme s’il devait être jugé sur le nombre de réformes et non sur leur qualité
et leur opportunité, dans un mouvement brownien permanent de bricoleurs peu
doués. On lance de gros pavés dans la mare politique et on regarde les ronds
dans l’eau. Si les ronds sont nombreux, on lâche du temps et on lance des
négociations de partis, de syndicats tout en affirmant que rien d’important ne
sera changé. On fait les lois sociétales pour la gauche et les libérales pour
la droite, dans un pur esprit de IVème république où les partis centristes
faisaient basculer alternativement à gauche et à droite dans une inefficacité
et des compromissions qui ont fini par paralyser le pays.
C’est
ainsi que se présente le projet de loi Travail qui va mettre les salariés dans
la rue. Comme le dit Patrick
Apel-Muller : " Les éléments de
langage prescrits par les communicants de l’Élysée prennent toujours les
citoyens pour des cloches, sonnant à contretemps ". On envoie une
jeune ministre nouvellement promue pour défendre une loi dont elle n’est même
pas l’auteur. C’est le Premier Ministre qui s’en empare et l’auteur du texte,
Emmanuel Macron, contemple le spectacle du déchaînement du monde salarial en se
pavanant auprès du Medef qui se frotte les mains d’une nouvelle précarisation
du travail. Les cadeaux au patronat, mais principalement au haut patronat, se
succèdent mais la croissance n’assure toujours pas une diminution réelle du
chômage. On le bricole à coups de radiations et de mises en formation très
coûteuses qui laissent peu de place à l’apprentissage puisque le nombre d’apprentis
diminue au contraire de l’Allemagne.
Les dispositions successives, Pacte de
responsabilité, Crédit d’impôt, Compte pénibilité, ont vu leur efficacité
diminuer par la complexité engendrée alors que deux mesures s’imposaient :
la baisse des charges pour les remettre au niveau allemand et la sortie de l’euro.
Cette loi se caractérise par une durée effective du travail augmentée et un
surplus moins bien payé. Comme je l’ai montré dans la précédente chronique la
dévaluation interne par baisse du coût de l’heure travaillée n’apporte ni
croissance, ni diminution du chômage. Elle se traduit par une baisse de la
consommation interne qui va frapper principalement les petites entreprises non
exportatrices mais les plus productrices d’emplois.
Mais elle introduit incidemment une incroyable porte
ouverte au communautarisme islamique dans ce projet, avec la mise en place de
lieux de prière. Nul n’est besoin d’être grand clerc pour voir que cette
disposition est un cadeau fait aux musulmans pratiquants et un clin d’œil
supplémentaire à un électorat potentiel. Par ailleurs elle donne un blanc-seing
aux employeurs pour procéder à des licenciements massifs à travers le
plafonnement des indemnités de licenciement. En plafonnant le montant de ces
indemnisations, la loi fera peser sur le salarié une épée de Damoclès
anxiogène : celle d’un licenciement abusif insuffisamment sanctionné.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tout chef d’entreprise
cherche à optimiser ses coûts et les coûts salariaux sont les plus importants
dans beaucoup d’entreprises. En conséquence le licenciement d’un salarié peut
être évalué sur la base de la comparaison de son coût salarial et de celui de l’indemnisation
de licenciement. Ce calcul est facilité par le plafonnement, l’entrepreneur
connaît le risque maximal. S’il aboutit à une décision de licenciement, il faut
considérer ce que représente cette somme par rapport au bénéfice de l’entreprise.
Pour une très grosse entreprise, cette somme deviendrait dérisoire, au
contraire d’une petite de moins de dix salariés. En conséquence le risque pour
le salarié est beaucoup plus faible dans une petite entreprise que dans une
grande. On peut donc avoir dans cette dernière une tentation de licenciement
abusif. Évidemment le Medef qui représente les grosses entreprises soutient
cette disposition qui est la cible des syndicats de salariés.
Pour la première fois sept organisations vont manifester le 9 mars et une
grève est prévue le 31. C’est significatif de l’anxiété du monde salarial et
des salariés futurs. Des relents du CPE flottent autour de Myriam El Khomri.
Comme Dominique de Villepin alors, elle juge « absurde que les jeunes aient peur de cette loi » et dénonce « la désinformation et la manipulation sur ce
projet de loi ». Ce qui veut dire que les salariés et les jeunes sont des
cloches ou que l’information a été particulièrement mal faite. Quand un
professeur voit que l’ensemble de ses élèves ne comprennent pas, il s’interroge
sur son enseignement… pas les ministres !
Régression
sociale, Dévaluation interne, Lois sécuritaires
Sont
les remèdes que les grecs ingurgitent
Juste
avant d’être pauvres et serviles !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire