La loi Travail, la
bien nommée, car son but est de faire rendre au travail sa meilleure
efficacité. On parle productivité, compétitivité. On ne parle pas de pouvoir d’achat
et encore moins de bonheur du salarié ! Il y a pourtant un indicateur
mondial qui mesure le bonheur parce que le but ultime est celui-là. L’indice du
bonheur mondial de "globo" est bâti à partir de 40 données statistiques qui sont
regroupées en quatre chapitres :
- la paix et la sécurité ;
- La liberté, la démocratie et les droits de la personne humaine ;
- La qualité de la vie ;
- L’intelligence, la communication et la culture.
En 2013, le classement plaçait la France en 16ème
position derrière la Suède 1ère, puis dans l’ordre Danemark, Suisse,
Norvège, Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Australie, Autriche, Canada, Royaume-Uni,
etc. Il n’y a pas de quoi pavoiser même si nous sommes devant les États-Unis 22ème.
Si nous sommes bien placés sur l’espérance de vie en 6ème position,
ce qui flatte notre ego de pays agréable à vivre, nous sommes 27ème
sur la formation, ce qui ne donne pas des lendemains qui chantent. Ceux qui
veulent en savoir plus peuvent consulter www.globo.fr.
Mais selon le rapport 2016 du World Happiness Report, qui mesure le bonheur
par pays selon plusieurs critères (graphique ci-contre), la France n'arrive qu'en 32e position. Une
lente mais certaine dégringolade depuis le premier rapport de ce type, en 2012
où elle était 22ème.
Tout ceci pour en
revenir aux buts qui devraient animer nos gouvernants s’ils voulaient notre
bonheur. En effet :
·
Qui peut nier que
la paix est préférable à la guerre ?
·
Qui peut nier que
la liberté est préférable à la dictature ?
·
Qui peut nier que la
qualité de vie est préférable à la misère ?
·
Qui peut nier que,
comme le disait Danton, « Après le pain, l’éducation
est le premier besoin du peuple ?
Alors revenons à la
loi Travail, à l’État d’urgence, à nos engagements militaires multiples, à la
grogne des enseignants et aux résultats de notre système d’éducation.
Posons-nous la question de savoir si nos gouvernants répondent aux quatre
interrogations précédentes qui devraient définir leurs actions. La réponse est
visiblement négative. En particulier la loi Travail ne répond pas au critère de
qualité de la vie puisqu’elle génère la précarité et la baisse globale de
salaire sans rien promettre sur ses effets sur le chômage. Elle est donc tendue
vers un autre but, la pression sur le monde du travail pour le monde des
grandes entreprises sous forme de dévaluation interne, comme le souhaite la politique
d’austérité de l’UE.
Une partie de la
jeunesse l’a plus ou moins confusément compris et elle est dans la rue. Le
monde syndical, en perdition, la suit ou collabore pour sauver ce qui peut
encore être sauvé. Mais le gouvernement joue un épisode politique dans une
guerre interne et une perspective de 2017. Il n’a aucune vue sur le long terme,
sur l’inexorable transformation de notre société. La délocalisation permise par
le mondialisme poussera les grandes entreprises et les moyennes exportatrices à
l’employer. C’est autant d’emplois en moins chez nous. Mais la robotisation va
connaître une expansion sans précédent dont nous n’avons pas encore vu tous les
effets sur l’emploi mais qui commence à se faire sentir dans l’automatisation
de nombreuses tâches partout, y compris dans les services, banques, grandes
enseignes, etc.
La conséquence est
la diminution inexorable du nombre de salariés et de chômeurs mais pas
forcément du taux de chômage. En effet parallèlement on observe un nombre
croissant de citoyens en âge de travailler se dirigeant vers entrepreneuriat,
à commencer par le auto-entrepreneuriat de l’autoentrepreneur. L’INSEE recense
désormais 10% de cette catégorie d’entreprises. Le salarié se met à son compte,
dit-on dans le langage populaire. Aux États-Unis, c’est déjà 30% et des
économistes américains prévoient 50% pour 2020. C’est une révolution qui met le
Code du Travail, véritable ligne Maginot, bien loin des préoccupations que devraient
avoir les politiques. Ils devraient préparer la nation à cette transition en la
facilitant et en y préparant les jeunes beaucoup plus malléables et
entreprenants.
On ne peut plus rester sur les vieilles recommandations
qui vivent encore : « Sois
fonctionnaire mon enfant, tu seras plus pénard ». Il faut penser que
le nombre de fonctionnaires doit être minimum par rapport aux tâches à
accomplir, on en est loin en France. Mais il faut aussi se dire que l’on ne
doit pas avoir un emploi garanti à vie, pas plus que l’on ne doit faire une
carrière politique à vie. Le sens de la créativité, le goût du risque, la
recherche et la mise en valeur des talents, doivent se répandre dans toutes les
sphères de la nation (si elle existe encore). C’est un changement inexorable
qui nous attend et nous n’y sommes pas préparés. C’est pourtant une grande
chance du citoyen d’échapper à la machine à broyer les travailleurs qui pompe l’argent
vers les plus hautes sphères. L’entreprise demande d’investir, il est donc
temps que l’État soit le banquier pour éviter que la sueur de l’entrepreneur nourrisse
le réseaux des banquiers jusqu’à ceux qui en haut tirent les ficelles et le
plus gros du magot.
C’est
pour cela qu’il faut dire NON à la loi Travail
Car
elle ne travaille pas à notre bonheur
Mais
au pécule des plus riches
Qui
laisseront bientôt
Le
travailleur sur…
La
paille !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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