Trois pays constituent la raison d’être et la puissance de l’Union Européenne, l ’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Le départ de l’un des trois détruit le poids de cette institution dans le monde de la finance et dans le monde économique. Or d’une part le Royaume-Uni entre de plus en plus souvent en conflit avec la Commission européenne soutenue généralement par ses deux autres partenaires, mais d’autre part le sentiment que ce pays est un empêcheur de tourner en rond se répand.
La querelle sur le budget européen s’éternise et le Royaume-Uni campe sur sa position de gel du budget européen. Il argue que tous les pays sont en train de faire des restrictions budgétaires et qu’il est normal que l’UE fasse de même. Il s’ensuit une cacophonie où chacun voit midi à sa porte. La France accepte une augmentation sous condition que les fonds supplémentaires aillent vers l’aide aux investissements de tous les pays dont la France, les pays en difficulté acceptent à condition que l’aide européenne vers eux soit augmentée.
L’UE n’a pas intérêt à ce que le Royaume-Uni la quitte mais elle fait peu d’efforts pour écouter les plaintes de ce pays qui voit de plus en plus de pouvoirs transférés à l’UE et une opinion publique de plus en plus rétive à son maintien. Elles pointent du doigt des dispositions législatives qui sont une entrave à l’emploi comme la directive sur le temps de travail. Elle pense aussi que, d’une façon plus large, un retour en arrière des pouvoirs européens dans des domaines de la législation comme l'éducation, la santé, la sécurité et les dépenses régionales, serait également utile. Si l’UE ne consent pas à se dessaisir de certains pouvoirs mais au contraire continue à en accaparer, le lien du R.U avec l’UE peut casser sous la pression publique. Le « I want my money back » (je veux être remboursée) de Margaret Thatcher peut resurgir.
La zone euro ne repose que sur deux piliers l’Allemagne et la France. Dans cette zone hétérogène, le divorce entre pays du Nord et du Sud est prononcé et les oppositions se manifestent à tout bout de champ. Le cas de la Grèce qui demande le versement d’un prêt de 44Mds€ est l’occasion de mettre en plein jour le ras-le-bol des pays qui s’en sortent bien, dont l'Allemagne qui traîne les pieds, et ne veulent plus traîner le boulet de ceux qui n’assument plus leurs dettes. La dégradation de la note de la France à Aa1 ne fait que compliquer le problème puisque le FESF qui s’engage avec la garantie des pays contributeurs voit entachée la confiance que lui accordent les marchés. En effet lorsque la note Aa1 de la France est inférieure à celle AAA du FESF, ce qui est devenu le cas, la France ne peut plus apporter sa garantie !
La France, qui soutient l’Espagne et l’Italie pour l’attribution de fonds européens pour la croissance, ne tient plus le même discours lorsqu’il s’agit de diminuer la PAC, Politique Agricole Commune, qui lui est profitable. Les pays qui attendent une manne financière pour éponger leur déficit et ceux qui en sont les pourvoyeurs divisent désormais profondément les états européens sur fond de crise européenne et mondiale. Il est grand temps de repenser l’Europe sur des bases plus pragmatiques et plus solides. L’Europe a plusieurs vitesses et d'une monnaie commune dans une évolution ordonnée est une idée qui fait son chemin mais qui ne pourra éclore que lorsque la situation sera catastrophique et si elle l’est chacun aura tendance à se replier sur sa monnaie nationale.
Il n’y a pas de salut à court terme dans les politiques suivies par les pays qui ont une dette importante et un déficit structurel. L’agence Moody’s juge insuffisantes les dispositions économiques prises par la France en 2013, mais elle dégrade la Grèce, l’Espagne qui réduisent drastiquement leurs dépenses. L’austérité, conjuguée sur l’air de la pression fiscale, dans une ambiance de régression économique ne permet pas de sortir du cercle vicieux : Hausse de la pression fiscale, baisse de la consommation, baisse de la croissance et des rentrées fiscales. Notre régression industrielle date de la mise en œuvre de l’euro, il faudra bien qu’un jour nos politiques en tiennent compte. Sinon nous n’échapperons pas à la catastrophe que surtout les patrimoines et les retraités devront encaisser alors que des bruits de troisième guerre mondiale, d’origine financière ou économique, se font de plus en plus nombreux.
L'Allemagne se prépare à tous les scénarios possibles
Elle anticipe, prévoit, prête à agir quelle que soit la situation.
La France est dans une politique mi-chèvre mi-choux de réveil indolent.
Son envie d’entreprendre s’éteint dans le ralentissement des investissements.
Claude Trouvé
Coordonnateur PMF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire