Tout le monde parle désormais de compétitivité, sauf les chômeurs qui sont de plus en plus nombreux. Cependant la compétitivité n’est pas un objectif en soi, elle est le moyen de diminuer le chômage, de faciliter l’équilibre des comptes publics et de mettre en place une véritable politique d’assimilation qui va de l’école au monde du travail. Ces trois objectifs, emploi, rigueur et assimilation, devraient être le crédo des gouvernements. Or force est de constater qu’on ne voit guère de progrès puisque le chômage augmente, que la dette croît toujours et que l’on constate dans de nombreuses grandes villes une augmentation d’une délinquance mafieuse impliquant majoritairement le flux d’immigration.
L’Europe est en crise avec des disparités de plus en plus importantes entre les pays riches et les pays pauvres. Si la Finlande, la Suède, l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg et les Pays-Bas s’en sortent bien, ce n’est pas le cas des pays du Sud. Les économies espagnoles et portugaises ont un déficit de compétitivité avec l’Allemagne de 30% selon les estimations des banques. Tant en termes de compétitivité qu’en termes économiques, l’Allemagne réussit l’exploit d’avoir un chômage au plus bas dans un monde en ralentissement et une Europe en crise.
La France, comme les pays du sud, n’échappe pas au déclin. Elle a reculé de trois places et sort du groupe des 20 premiers pays en matière de compétitivité dans le classement établi par le forum de Davos. Son chômage augmente et on l'annonce à hauteur de 11% pour 2013, chiffre qui semble même optimiste. La Banque de France vient d’annoncer une prévision de croissance de -0,1% pour le quatrième trimestre 2012 qui fait suite à la même valeur pour le troisième trimestre. La France risque donc d’entrer en récession pour la deuxième fois depuis 2009.
Il est évident que si la France en est là, c’est qu’elle n’a pas suivi une politique d’emploi et de rigueur budgétaire. On peut y voir l’absence totale depuis quelques décennies d’une vision stratégique industrielle de l’Etat et donc un effondrement de la France dans les secteurs comme l’automobile, l’incompétence de l’Etat en matière d’industrie et d’économie. Cela ne date pas du gouvernement Hollande même si c’est la première fois qu’on a un gouvernement dont aucun ministre n’est passé par une entreprise privée à commencer par celui qui doit nous redresser. Cela se traduit par des charges indéniablement trop fortes pour les entreprises, un abandon de la recherche et du développement, vu le pourcentage du PIB qui y est consacré. Mais je crois qu’il faut ajouter à ces raisons déjà souvent citées, un problème d’état d’esprit. Il y a en France un rapport au travail, surtout depuis les 35 heures, un rapport aux entreprises, un rapport à l’argent et un recours constant à un Etat protecteur qui sont à mon avis les vraies raisons de notre déclin.
L’augmentation du chômage trouve ses raisons dans la diminution des débouchés de nos exportations, la perte de confiance des ménages sur leur niveau de vie futur qui incite à l’épargne et va plomber la consommation, et le mauvais état des finances des entreprises. Leur rentabilité a perdu quatre points en l'espace de dix ans. Fin 2011, le taux de marge des sociétés, produisant des biens et services non financiers, est tombé à 28,6%, son plus bas niveau depuis 25 ans. Il est le plus faible de toute l'Europe ! A titre de comparaison, le taux de marge était de 34,4% en Allemagne et de 38,3% en zone euro.
Les raisons de cette dégringolade sont la baisse des profits dans l'industrie et plus récemment la hausse des prix de l'énergie ainsi que l'augmentation des coûts salariaux, à la fois à cause du poids des cotisations sociales à la charge des employeurs et de la hausse du salaire réel par tête. L’augmentation de 10 milliards des impôts sur les sociétés du budget 2013 ne feront qu’aggraver ce déclin. Par ailleurs le crédit d’impôt, ristourne prévue pour 2014 sur les comptes de résultat des entreprises en 2013, n’aura un effet compensateur qu’en 2014. Les premiers 10 milliards prévus ne feront d’ailleurs que compenser l’augmentation des impôts sur les sociétés.
La croissance stagne, les débouchés à l'étranger se tarissent, la consommation vacille, les marges des entreprises ont fondu et la pression fiscale augmente. Résultat : le chômage mettra beaucoup de temps à disparaître. Sur le rythme actuel de l'évolution de juin 2011 à juin 2012, on devrait atteindre, fin 2012, une dette de 1903 milliards et un PIB à prix courants de 2031 milliards d'euros. La dette représenterait alors 93,7% du PIB, bien au-delà des 90% considérés comme fatidiques. Le renflouement de la banque franco-belge Dexia en 2012 ou 2013 pour 5,5 milliards et la dette d'emprunt de 4 milliards pour le Crédit Lyonnais à payer en 2013 ou 2014 vont encore alourdir une barque déjà bien surchargée.
Nous allons rentrer de plain pied dans un cercle vicieux où la stagnation de la croissance ne permet pas de rendre crédible la prévision de croissance de 0,8% en 2013 prévue par le gouvernement et où l'augmentation du chômage va générer des tensions sociales et cultuelles révolutionnaires. Les seules solutions qui vont bientôt apparaître seront soit la main basse du gouvernement sur l'épargne des français, soit une dévaluation de la monnaie avec tous les changements que cela impliquerait... surtout dans les esprits de nos dirigeants. Nous en reparlerons.
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