Ces deux mots ont été lâchés
par Louis Gallois. Ils résument bien le climat de concurrence dans lequel
doivent œuvrer les sociétés commerciales et industrielles ainsi que celui de la
confiance dans laquelle doit se trouver le consommateur pour apporter sa
contribution au développement économique. Les tergiversations du gouvernement,
le manque de cap clair et l’utilisation de la méthode Coué ne peuvent
qu’entretenir un climat de défiance, comme le montrent les sondages. Ils
engendrent une peur de l’avenir qui se traduit par une restriction des dépenses,
laquelle va s’accentuer avec la hausse des taxes et des impôts, et une tendance
à l’épargne de précaution qui retire de la monnaie du marché.
L’Etat a une tâche prioritaire,
qui est vraiment la sienne, c’est de faire des économies sur les dépenses de
fonctionnement en se gardant de toucher aux investissements rentables qui sont
des moteurs de l’économie. Tout ce qui peut faciliter l’implantation des
entreprises, la facilité de communication, de transport des marchandises et des
hommes, la recherche, la créativité et l’innovation, l’efficacité des relations
administratives Etat-entreprises, fait partie des investissements à promouvoir.
Mais il y a de larges coupes
sombres à faire dans les dépenses de fonctionnement puisque la France se
distingue par le plus fort pourcentage de son PIB, soit 56%, consacré aux
dépenses publiques, soit encore plus de 17.000€ par habitant. Il faut s’attaquer à la
multiplication des strates administratives, la complexité des règlementations,
des normes et contraintes diverses. La feuille de paie française est une des
plus complexes de l’Europe… cotisations accident du travail, sécurité sociale,
Pôle emploi, retraite, C.S.G., mutuelle et autres… Ceci représente une
trentaine de lignes pour trois lignes de charges et taxes en Angleterre.
L’apparition de strates,
comme les communautés urbaines et les contrats de pays, qui ont remplacé les
organisations légères et les ententes entre communes pour minimiser les
dépenses et offrir un meilleur service, mérite d’être audité sérieusement en
termes d’efficacité services rendus/dépenses. On a multiplié ainsi le nombre de
fonctionnaires et développé des tâches nouvelles qui ne sont financées que par
des augmentations d’impôts.
L’administration est
pléthorique et le nombre de fonctionnaires croît avec la complexité des
réglementations et des organisations. On ne peut expliquer autrement notre
différence avec les pays voisins. Nombre de dossiers doivent par exemple transiter
de la commune, au département, à la Région et parfois à l’Etat avant de voir le
jour.
Parlons de toutes ces
organismes et commissions où se recasent les politiques rejetés de la vie
publique. La plupart du temps leurs travaux ne voient jamais le jour. Il
pourrait bien en être ainsi du rapport Gallois qui risque d’accoucher d’une
souris. Leur multiplication entraîne des dépenses importantes pour une
rentabilité quasi nulle.
Rigueur bien ordonnée ayant
commencé par les administrations publiques, on peut s’appesantir sur les
mesures étatiques favorisant le développement des entreprises. Il est
symptomatique de constater la réaction du gouvernement à l’idée d’améliorer la
compétitivité. La solution serait le « hors coût du travail », ce qui
revient à se défausser sur les entreprises, coupables d’un mauvais management,
d’une pauvreté de créativité… La faute est toujours chez l’autre !
En effet les entreprises
sont victimes des réglementations, qui protègent le chômeur, le salarié et qui
figent le fonctionnement de l’entreprise dans un carcan paralysant. On n’ose
plus embaucher en CDI, de peur de ne pouvoir assurer un travail à vie et de ne
pouvoir débaucher. On n’ose plus franchir le cap des 20 puis des 50 salariés
devant la lourdeur des nouvelles contraintes imposées. Il ne faut pas s’étonner
que les entreprises privilégient l’embauche de bas salaires et de CDD, minimisent
les risques et ne grandissent pas.
Les marges des entreprises
françaises sont deux fois inférieures à celles des allemandes. Elles sont à
leur plus bas niveau depuis 25 ans. La pression sur la productivité, qui en
résulte, finit par nourrir l’absentéisme et devient contre-productive. Il ne
faut pas passer sous silence les coûts salariaux. D’après la Cour des Comptes,
l’employeur rajoute en moyenne 39% du salaire de son employé pour les charges
patronales, alors que son homologue allemand n’en rajoute que 19%. Toutes
charges comprises, pour un salaire de 100, le salarié va toucher 80 et le
patron va débourser 140.
Le poids des charges
sociales devient prohibitif et ces dépenses doivent être revues sérieusement
comme en Suède, pourvu d’un système social équivalent au nôtre. Le gouvernement
ne peut éluder le problème du coût du travail en repoussant celui-ci sur le
management des entreprises. Le choix d'un crédit d’im pôt de 20 milliards pour aider les
entreprises va dans le bon sens mais son effet ne se fera sentir qu’en 2014 et
s’étalera sur plusieurs années, or les entreprises vont supporter en 2013 une
nouvelle augmentation des impôts. C’est 20 milliards supplémentaires que
Sarkozy et Hollande ont fait peser sur les entreprises depuis 2007. On ne fera
que revenir, sur la durée du quinquennat, à la situation antérieure avec une
dette publique, déjà passée de 1200Mds€ à 1800Mds€ en 5 ans. Celle-ci nous demande de payer cette année 45
milliards d’intérêt d’emprunt. De plus l’augmentation de la TVA ne peut que
diminuer le pouvoir d’achat alors que l’inflation réellement vécue, hors de
statistiques officielles, diminue déjà celui-ci depuis plusieurs années.
Il nous faut regagner de la
compétitivité sur le marché européen mais il ne faut pas se faire d’illusions,
on ne pourra concurrencer le marché asiatique qu’en délocalisant dans des pays
à faible coût de main-d’œuvre. La solution, à laquelle nous n’échapperons pas
tôt au tard, c’est la dévaluation de l’euro ou celle d’une monnaie commune ou
nationale. L’écart est pour l’instant trop grand avec les pays émergents. Mais
ceci est une autre affaire, il faut tordre le cou à la « pensée
unique » et personne n’osera le faire avant que la banqueroute nous menace
ou menace l’ensemble des pays du sud.
Un « Pacte de confiance » peut endormir le peuple
Mais c’est comme les « délices de Capoue »
Il finit par la défaite et non par le « Pactole » !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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