Nous avons vu dans le précédent article sur le sujet que
la démographie est un facteur non exclusif mais prépondérant dans non seulement
la survie mais la puissance d’une nation ou d’une civilisation. On peut lui
opposer la surpopulation africaine qui ne donne pas encore une puissance
politique notable dans la plupart des pays. A contrario on voit un pays comme la
presqu’île du Qatar qui ne compte que 1.700.000 habitants détenir une puissance
économique grâce au pétrole et surtout au gaz. Il faut donc bien y ajouter la
puissance économique et le génie d’un peuple dans l’utilisation de son
potentiel humain comme le fit l’Angleterre.
Il faut ajouter que si la démographie ne suffit pas à
donner la puissance, la baisse de la natalité suite à une baisse de la fécondité
est un facteur déterminant de l’extinction d’un peuple, d’une ethnie ou d’une
civilisation. La puissance militaire a été obtenue aussi par la démographie
même si les progrès technologiques dans la puissance et la précision des armes
en relativisent de plus en plus l’importance. Les États-Unis dominent le monde,
sa démographie, sa puissance militaire et sa monnaie lui assurent cette hégémonie.
Le seul peuple qui peut la lui contester est celui qui a la plus grand nombre
d’habitants.
En dehors de facteurs extérieurs comme les guerres et les
épidémies, deux facteurs endogènes jouent sur la démographie d’un pays, les
taux de fécondité et de mortalité. Pour qu’une population soit constante dans
le temps, il faut qu’une génération remplace celle qui disparaît en nombre
égal. Ceci peut être obtenu de deux façons.
La première est celle où le taux de fécondité ne décroît
que juste dans la mesure où il compense une baisse du taux de mortalité, c’est
le cas de pays évolué où le mode de vie et les mesures sanitaires prolongent la
vie des habitants. Dans ce cas la population reste constante dans le temps mais
son âge moyen ou médian augmente, la population vieillit. La seconde est la
situation inverse, le taux de fécondité augmente ainsi que le taux de
mortalité. C’est le cas des pays les plus pauvres de la planète qui procréent
beaucoup pour survivre mais entraînent souvent une baisse des conditions
sanitaires et donc une augmentation du taux de mortalité. La population est
alors constante et rajeunit.
En dehors de ces cas limites de constance, on retrouve
ces deux processus dans les augmentations ou les diminutions de population dans
tous les pays du monde et globalement dans tous les continents. Il faut
constater que tous, sauf l’Europe, ont une démographie positive. C’est le cas
de l’Asie, surtout du Sud-Est, si l’on exclue la Russie, qui montre le meilleur
dynamisme économique même si la Chine a mis un frein sur son expansion
démographique. C’est le cas des Amériques où l’Amérique du Sud voit arriver des
pays émergents. C’est le cas de l’Afrique qui procrée énormément mais n’arrive
pas à son autosuffisance et risque de poser le premier problème de
surpopulation du monde.
Il ne s’agit pas ici de résoudre le problème de la
capacité ou non de la planète à accueillir un nombre croissant d’habitants au
regard de ses ressources alimentaires et énergétiques mais de raisonner en
relativité continent par continent, pays par pays. Ce raisonnement est valable
que la population totale croisse ou décroisse. La survie est un combat
permanent entre les peuples et la démographie relative en est une des
principales clés. Il faut alors constater que l’Europe a la plus mauvaise carte
pour son avenir.
L’Union européenne avait, en 2010, une population de
501,120 millions d’habitants et avait progressé de 3,4% depuis 2002, date de
mise en service complète de l’euro, soit 0,442%/an. Mais dans le même temps
l’âge médian passait de 39,2 ans à 41,7 ans soit un vieillissement de 0,8% par
an ou 3,75mois/an. La population de l’UE augmente mais elle vieillit. Plus inquiétant encore est la baisse du taux de
fécondité déjà très bas et ne permettant pas le remplacement d’une génération
qu’à condition de voir augmenter fortement l’espérance de vie.
C’est ce qui se produit dans l’UE où la population active
va en diminuant puisque le remplacement des départs à la retraite n’est plus
compensé par les naissances. Les pays peuvent se situer dans des situations
très différentes et il est intéressant de comparer la France et l’Allemagne.
L’Allemagne a un taux de fécondité très bas, largement
au-dessous de 2,1 à 2,2 chiffres permettant juste le remplacement des
générations sans apport migratoire dans les pays évolués. Plus grave, la
projection sur 2012 montre une probable diminution de celui-ci. Par ailleurs l’âge
médian de sa population, âge qui partage en deux parties égales le nombre
d’habitants, est 44,6 ans en 2012 et 6% en-dessous de celui de la zone euro.
Depuis 2003 la population décroît de 0,14%/an. Ce pays se trouve devant le
choix suivant, soit il promeut une politique vigoureuse de la natalité qui ne
produira ses effets que dans une génération, soit il s’ouvre largement à
l’immigration, soit il engrange le financement des pensions et des soins d’une
population vieillissante. Il semble que jusqu’en 2011, c’était cette solution
qui était retenue par ce pays.
Le cas de la France paraît alors idyllique. En flirtant
avec un taux de natalité légèrement au-dessus de 2, elle n’assure pourtant pas
son avenir démographique si ce taux n’augmente pas encore. Il le devrait vu
l’évolution depuis 2002 mais les effets ne se feront pas sentir de suite et la
population devrait continuer à vieillir. L’âge médian est passé de 37,9 ans à
40,0 ans de 2202 à 2011 soit 0,62%/an ou 2,8mois/an. La France vieillit et va
continuer à vieillir pendant au moins une génération en restant la championne européenne des avortements légaux soit 250.000 par an. Elle va de plus affronter
une autre difficulté avec un taux de fécondité de sa population autochtone
inférieur à 1,8, sensiblement celui de l’Allemagne et un taux de fécondité
entre 2,4 et 4 suivant l’origine de son flux migratoire depuis une trentaine
d’années. Elle doit faire face à une migration de peuplement seule capable de
maintenir sa démographie alors que sa population autochtone disparaît et
vieillit.
L’UE a une démographie vieillissante et se prépare à une
stagnation puis une diminution de sa population. Elle va être la cible des
mouvements migratoires d’une Afrique maghrébine
et sub-saharienne incapable de subvenir aux besoins alimentaires et
énergétiques d’une population en forte croissance. Il est dramatique pour
l’Europe que l’UE se désintéresse de sa démographie. C’est comme si elle se
programmait déjà pour une immigration massive de peuplement qui peut générer de
nouvelles guerres civiles. En effet, cette immigration importe majoritairement
une autre civilisation qui présente des signes de volonté de non-intégration.
Elle suggère même de promouvoir l’« aptitude endogène des sociétés
européennes à se préparer au vieillissement », en comptant sur
l’accroissement du travail féminin et les retraites par capitalisation.
Certains pays comme l’Angleterre et la Suède ont déjà
réagi mais le silence des institutions européennes sur la question
démographique est consternant. En mettant à l’index le système français du
quotient familial, on peut même penser que sa politique est plus orientée vers
l’égalité de traitement dans la société
selon l’orientation sexuelle et cherche à diaboliser la démographie, la
modernité étant la baisse des naissances et le vieillissement. Cette politique
peut être fatale même si certains affichent compter sur le phénomène
migratoire.
La seule espèce menacée
Dont ne se préoccupe pas
l’Europe,
Ce sont les
européens !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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