vendredi 30 novembre 2012

Le triste spectacle de la politique du pouvoir

Après la passe d’armes entre Ségolène Royale et Martine Aubry au congrès de Reims, où les ingrédients de rivalité pour le pouvoir et les tricheries étaient les carburants de l’affrontement, nous vivons un psychodrame dans les rangs de l’UMP. Les larmes versées par les uns et par les autres, sur la frustration et de le désespoir des militants, fait plutôt pitié que sourire. Pitié par la bassesse et le mépris que ces propos cachent malhabilement. Le bien commun, l’avis de militants sont bien loin des préoccupations des belligérants. La seule chose qui compte vraiment, c’est la prise du pouvoir.
Autour des deux coqs, des béni-oui-oui s’affairent en toute obéissance pour compter parmi les favoris qui formeront la garde rapprochée auréolée de lambeaux de pouvoir. Les sages ne sont que le groupe des outsiders qui n’attendent que le moment d’arriver en pleine lumière, après que l’on ait débarrassé l’arène des restes sanglants des deux gladiateurs. Le grand perdant dans tout cela est la démocratie qui renvoie le peuple militant de base à ce qu’il est réellement, tout juste un faire-valoir.
En même temps que le Président et le Premier Ministre reculent dans les sondages d’opinion, le principal parti d’opposition se déchire non pas sur des idées mais sur des égos. On peut se rendre compte que le mandat présidentiel, ramené à cinq ans et concomitant avec les élections législatives, a renforcé le pouvoir des partis qui s’installent pour cinq ans dans leur rôle majoritaire ou d’opposition sans plus aucun besoin de démocratie. Le Parlement ne vit qu’au rythme des élections présidentielles pour lequel il choisit son candidat.
« Derrière chaque « grand chef », se presse la cohorte des marmitons, fidèles et dévoués dans les limites de leurs espérances. Le groupe fait triompher des candidats qu’il a choisis moins en raison de leur valeur que de l’obéissance qu’ils promettent. Ils seront d’autant plus fidèles qu’ils seront plus incapables d’une carrière autonome » écrit Bertrand de Jouvenel.
De cette déconnection avec le peuple nait un sentiment de désaffection pour la politique et un abstentionnisme dangereux pour la démocratie. On est loin de l’art de diriger la Cité et de la défense du bien commun. Les pouvoirs des lobbies sont plus importants que les avis du peuple que l’on consulte le moins possible. La raison d’être de la politique est la conquête et la jouissance du pouvoir. Leurs regards vers le peuple sont ceux des marchands de rêves et d’illusions. Leurs actions sont basées avant tout sur la destruction de celles des prédécesseurs.
Dans ces phases paroxysmiques les politiciens montrent leur vrai visage et dans ce domaine, comme le disait De Gaulle, ce n’est pas le manque de candidats que l’on craint mais le trop-plein. Assis sur des idéologies qui leur servent de réflexion, ces hommes sont habités d’un froid égoïsme mais se révèlent incapables de mener leur peuple vers le bien-être en affrontant efficacement les défis du temps. C’est cette dure réalité à laquelle les citoyens sont brutalement confrontés, à cette réalité cruelle de la politique.
On rêve de ce petit pays qui tire bien son épingle du jeu dans une période de crise où la plupart s’enlisent, la Suisse. Il ne faut pas résumer la Suisse à ses banquiers comme le font beaucoup de français toujours allergiques à ce qui touche à l’argent. La Suisse exporte et a conservé une forte industrie chimique et pharmaceutique. Malgré son fédéralisme, la Suisse conserve une forte identité nationale. Mais surtout la Suisse écoute son peuple dans sa diversité. Qu’est-ce qui nous différencie politiquement de ce pays ? La démocratie directe.
La France ne se redressera pas si sa démocratie part en quenouille car la France s’est d’abord la force, l’enthousiasme et l’ardeur au travail de ses habitants. Le peuple doit avoir confiance en ceux auxquels il confie des responsabilités, dans leur probité et dans leur sens du bien commun. Si ce n’est pas le cas, nous n’aurons qu’un pays de traîne-savates qui se blottit contre une mère nourricière dont les mamelles se rétrécissent chaque jour.
Seul le peuple sait ce qu’il veut
Seul le peuple sait ce dont il a besoin
Seul le chef sait alors le chemin à suivre.
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon

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