Le nouveau président ne parle plus que de croissance comme
une idée nouvelle et pense que l’on peut en pousser les feux. Autrement dit il ne
s’agirait que d’une volonté politique. Il est indéniable que si l’on baisse les
charges des entreprises, on facilite leur compétitivité. Il est tout aussi
indéniable que les recettes de l’Etat sont amputées dans un premier temps. Le
pari est que l’augmentation du produit intérieur brut génère ensuite des
recettes supplémentaires qui puissent compenser les pertes dues à la baisse provoquée
des charges.
Ce pari est loin d’être gagné d’avance car il y a un effet
retard entre la baisse des charges et la relance de l’économie. L’Etat vit sur
des dettes et la baisse des charges ne peut que l’alourdir dans un premier temps.
Il faut donc non seulement compenser la perte immédiate de recettes mais les
intérêts d’emprunt. De plus la baisse des charges doit être très substantielle
dans un marché mondialisé où règne la guerre des prix avec les pays à bas coûts
salariaux et sociaux.
La prise de risque est grande pour avoir une chance de véritable
relance et le résultat est loin d’être assuré dans les recettes attendues. C’est
le cas des Etats-Unis qui ont investi 3000 milliards de dollars dans des plans
de relance et qui ne l’ont pas toujours pérennisée. Par contre ils continuent
toujours à creuser la dette ce qui peut finir par mettre en cause la solidité
du dollar comme monnaie de référence.
Mais nous vivons en France un parfait exemple de ce qu’est la
vraie croissance, celle qui est générée sans intervention de l’Etat. Il vient d’être
mis en lumière par AREVA dans le domaine du nucléaire. Il ne s’agit pas ici d’ouvrir
un débat pour ou contre le nucléaire. Il s’agit de parler du coût de
fabrication d’un produit essentiel à l’économie mondiale actuellement, à savoir
le combustible nucléaire, l’uranium enrichi.
La France produisait 25% des besoins mondiaux de cette
matière énergétique dans l’usine Eurodif-Besse de première génération par un
procédé dit de diffusion gazeuse dans l’une des plus grandes usines du monde.
Pourtant ce procédé était très énergivore puisqu’à pleine puissance cette
usine consommait la puissance électrique délivrée par trois des quatre
réacteurs de la centrale EDF du Tricastin.
Cette usine permettait néanmoins d’alimenter une centaine de
réacteurs dans le monde. Grâce aux efforts de recherche et d’innovation, un
autre procédé est venu résoudre le handicap énergivore. Le procédé de
centrifugation, qui utilise 50 fois moins d’énergie électrique, permet en plus des
usines plus petites en taille et demandant moins de main-d’œuvre. Ce saut
technologique a un impact direct sur le coût de fabrication de l’uranium
enrichi.
Eurodi-Besse2 tourne désormais à plein régime et a sa production assurée jusqu'en 2020. Voilà un exemple typique d’une vraie croissance où l’on fabrique moins cher un même produit. Les économies réalisées permettent des réinvestissements dans d’autres activités et la dynamique économique s’autoalimente. On conçoit que cette croissance est lente et que l’on ne fait qu’en constater l’ampleur.
Eurodi-Besse2 tourne désormais à plein régime et a sa production assurée jusqu'en 2020. Voilà un exemple typique d’une vraie croissance où l’on fabrique moins cher un même produit. Les économies réalisées permettent des réinvestissements dans d’autres activités et la dynamique économique s’autoalimente. On conçoit que cette croissance est lente et que l’on ne fait qu’en constater l’ampleur.
Ceci montre que la santé économique d’un pays est de plus en
plus liée à sa capacité à innover. On ne peut rien espérer de bon d’une
austérité qui se fasse en dehors de la réduction des dépenses de l’Etat,
réduction qui ne doit pas affecter l’efficacité de tout l’appareil d’Etat. Les
réductions qui se font sur le dos des consommateurs tout autant que la
croissance créée artificiellement ne peuvent permettre que des sauvetages à
très court terme dans l’histoire d’un pays. Il ne semble pas que ceci soit compris
par nos têtes pensantes… à moins que l’on ne veuille pas le prendre en compte
pour des raisons politiciennes.
Celui qui ne regarde
que son nez
Ne peut espérer qu’une
courte vue
Le mur vient sur lui,
il est étonné
Et va, sans voir, d’erreur en bévue.
Claude Trouvé
Candidat MPF aux législatives dans la
5ème circonscription de l’Hérault.