Le nouveau président Hollande avait sur la politique
économique et écologique une vision volontariste, novatrice où l’austérité
était mise sous l’édredon et la croissance élevée au rang de fontaine de
jouvence. Il n’est pas de jour depuis où l’on n’assiste pas à des revirements
de trajectoire ou à des couacs gouvernementaux.
Cela a commencé par des ministres dont l’envie de faire
parler d’eux était irrépressible. Cécile Duflot, de paroles, n’a pas hésité, au
nom de l’écologie, à annoncer la légalisation de la vente du cannabis. C’est
vrai que fumer de l’herbe vous hisse au rang de sous-préfet aux champs,
écologiquement parlant. Elle a été relayée par Vincent Peillon qui a enfin
tranché dans ce serpent de mer qui date d’au moins soixante ans. Les vacances
de novembre doivent être rallongées et la semaine de quatre jours abrogée. En pleine
concertation avec lui-même, ce ministre a ainsi fait la une des journaux. Aussitôt
annoncées, ces mesures sont reportées à plus tard au mieux par un chef de
gouvernement, porte-parole du président.
Et de deux. Mais ce dernier a sa propre liste de reculade et
de désaveux. Son credo de la croissance devait être nourri par des euro-bonds
de mutualisation de la dette. Averti du refus de l’Allemagne, il avait annoncé
qu’on allait voir ce que l’on allait voir. On a vu en effet Jean-Marc Ayrault,
Premier ministre, annoncer implicitement, ce 20 juin 2012, leur abandon
spectaculaire à l’hebdomadaire allemand Die Zeit. « Il est vrai qu’une communautarisation des dettes exige nécessairement
une plus forte intégration politique et nécessitera certainement plusieurs
années… ».
Et de trois. Le même président se faisait fort de convaincre l’UE
de la nécessité d’instaurer la taxe sur les transactions financières, la TTF.
Il y avait là une source juteuse d’argent dont l’Europe avait besoin… pour la
croissance. Les 27 pays se sont montrés dans l’ensemble sceptiques, hors les
pays de l’Europe du Sud en difficulté financière. Angela Merkel en a accepté le
principe mais sans réel enthousiasme. La TTF prend plutôt la direction de
discussions sans fin sur sa finalité et ses conditions d’application dans un
nombre limité de pays.
Et de quatre. La cerise sur le gâteau est sans doute l’affaire
Shell et les forages en Guyane. Dans le premier gouvernement on avait intronisé
avec force arguments une socialiste, Nicole Bricq, au ministère de l’écologie
et du développement durable. Celle-ci déclarait d’ailleurs : « Les réactions de la mouvance écologiste
ont été très favorables, pour une raison bien simple : je connais les dossiers,
j’ai une vraie légitimité et une forte conviction. J’ai, par exemple, beaucoup
contribué en 2008, alors que le premier secrétaire du PS était François
Hollande, à intégrer l’écologie au sein de la déclaration de principe du Parti
socialiste ». Elle ajoute : «
Il y a, j’en conviens, de petites différences culturelles entre certains de mes
collègues et moi. Je ne nie jamais les obstacles, car il faut les connaître
pour les surmonter, mais je pense avoir des appuis de poids au sein du
gouvernement, parmi les associations et dans la société. Ce sera décisif. » Sans
aucun doute cette ministre a été choisie pour sa compétence !
Forte de cet appui gouvernemental et présidentiel, notre ministre
annonce : « Je remets à plat tous
les permis. Je remets donc à plat le permis de la société Shell en Guyane ».
Pour justifier sa position, elle avait invoqué « l’attachement du gouvernement à la protection de la faune marine et
de l’environnement » [sic !] et avait affirmé qu’elle ne disposait « d’aucune garantie » de la part de
Shell. (François
ASSELINEAU)
Cette
disposition avait été avalisée par notre fringant ministre du Redressement
Productif. Mal lui en a pris. La voilà virée de son ministère pour le Commerce
extérieur lors du remaniement ministériel. Comble du camouflet, le permis de
forage de Shell est attribué en Guyane par le couple Hollande-Ayrault. De plus
la ministre va devoir aller vanter à l’extérieur, les mérites écologiques du
nucléaire français.
Et
de cinq. De plus Arnaud Montebourg avale un autre chapeau et est renvoyé au « sauvetage
des improductifs » comme Doux et les autres à titre de redressement pour
bévue ministérielle. Et de six.
Le détricotage économique et
écologique du programme présidentiel
N’est nullement un aveu de
faiblesse mais une manière de gouverner !
Ça promet… une franche
rigolade des allemands
Qui ne comprennent déjà plus
rien à la politique française.
Qu’ils se rassurent, nous non
plus !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon