lundi 18 juin 2012

Enfin seuls !

La France a voté sans enthousiasme et le principal vainqueur est l’abstention, ce qui n’est pas un bon signe de la démocratie. La victoire attendue de la gauche s’est néanmoins produite dans une vague rose qui donne tous les pouvoirs au nouveau président. Depuis les communes, en passant par les communautés de communes, les départements, les régions, le Sénat, l’Assemblée Nationale, les syndicats et la plus grande partie des médias et de la justice, ont voit la vie en rose.

Enfin jusqu’à ce que les premières mesures post-élections, ou post-cadeaux, soient dévoilées…

Le gouvernement, qui a désormais les mains libres au lendemain des législatives, dispose de deux semaines pour trouver une dizaine de milliards d'euros et résoudre sa première équation budgétaire, sur fond de climat économique dégradé. D’ici quinze jours il lui faut trouver dix milliards en supposant que la croissance sera bien de 0,5%, ce qui est loin d’être acquis.

Comme prévu dans le projet de François Hollande, plusieurs prélèvements seront relevés (impôt sur la fortune, droits de succession, forfait social sur l'intéressement et la participation) ou créés (contribution exceptionnelle sur les bénéfices des banques et des compagnies pétrolières).  Le collectif budgétaire sonnera aussi le glas de la TVA sociale et de la défiscalisation des heures supplémentaires (l'exonération de cotisations patronales sera maintenue pour les entreprises de moins de vingt salariés).

On voit que les réformes structurelles, demandées par Angela Merkel, sont absentes. Par contre l'arrivée de François Hollande au pouvoir signe un durcissement de la fiscalité et sans doute une aggravation de la dette publique -- qu'une fois de plus nous devrons payer, c’est cela d’abord l’austérité socialiste. L’année 2013 se présente elle sous de très mauvais auspices, mais de cela il n’est pas pipé mot par le gouvernement qui signe toujours l’obtention d’un déficit public de 3%. On se demande bien comment, vu le contexte économique mondial et surtout européen.

L’Europe s’endette, 91,6% du PIB désormais, c’est néanmoins mieux que les Etats-Unis où la dette atteint 101% du PIB. La Grèce va retomber dans les difficultés à présenter un gouvernement stable de coalition et l’Allemagne est prête à lui étaler dans le temps le programme d’austérité. Autrement dit c’est la dernière chance, avant la sortie de l’euro, donnée à la Grèce.  L’Espagne a emprunté lundi à plus de 7%, ce qui est intenable dans la durée. Les créances pourries des banques espagnoles atteindraient plus de 150 milliards.

Heureusement nous avons un président qui va négocier la croissance avec la chancelière. Autrement dit, il veut que, d’une façon ou d’une autre, de l’argent soit injecté dans la zone euro. Quel argent ? Celui des états ? Que nenni celui de la planche à billets que la BCE n’utiliserait pas assez même si cela lui est interdit par les traités. Mais les traités justement, il faut les revoir. Ils ne nous conviennent pas du tout. Mais vous les avez signés dit Angela. Non pas moi, c’était l’autre dit François.

La signature de la France vaut-elle encore quelque chose ? Réponse socialiste… cela dépend si vous êtes disposée, madame, à nous concocter une croissance sans nous taper sur les doigts avec une règle d’or, comme si nous étions encore de jeunes potaches.

C’est l’Europe à deux sons de cloches
Qui va nous donner le bourdon.
Puisqu’on n’a pas un sou en poche
Faut imprimer l’argent bidon !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon