La France a voté sans enthousiasme et le principal vainqueur
est l’abstention, ce qui n’est pas un bon signe de la démocratie. La victoire
attendue de la gauche s’est néanmoins produite dans une vague rose qui donne
tous les pouvoirs au nouveau président. Depuis les communes, en passant par les
communautés de communes, les départements, les régions, le Sénat, l’Assemblée
Nationale, les syndicats et la plus grande partie des médias et de la justice,
ont voit la vie en rose.
Enfin jusqu’à ce que les premières mesures post-élections, ou
post-cadeaux, soient dévoilées…
Le gouvernement, qui a désormais les mains libres au
lendemain des législatives, dispose de deux semaines pour trouver une dizaine
de milliards d'euros et résoudre sa première équation budgétaire, sur fond de
climat économique dégradé. D’ici quinze jours il lui faut trouver dix milliards en supposant que la croissance sera bien de 0,5%, ce qui est loin d’être
acquis.
Comme prévu dans le projet de François
Hollande, plusieurs prélèvements seront relevés (impôt sur la fortune, droits
de succession, forfait social sur l'intéressement et la participation) ou créés
(contribution exceptionnelle sur les bénéfices des banques et des compagnies
pétrolières). Le collectif budgétaire
sonnera aussi le glas de la TVA sociale et de la défiscalisation des heures
supplémentaires (l'exonération de cotisations patronales sera maintenue pour
les entreprises de moins de vingt salariés).
On voit que les réformes structurelles,
demandées par Angela Merkel, sont absentes. Par contre l'arrivée de François
Hollande au pouvoir signe un
durcissement de la fiscalité et sans doute une aggravation de
la dette publique -- qu'une fois de plus nous devrons payer, c’est cela d’abord l’austérité
socialiste. L’année 2013 se présente elle sous de très mauvais auspices, mais
de cela il n’est pas pipé mot par le gouvernement qui signe toujours l’obtention
d’un déficit public de 3%. On se demande bien comment, vu le contexte économique
mondial et surtout européen.
L’Europe s’endette, 91,6% du PIB désormais, c’est
néanmoins mieux que les Etats-Unis où la dette atteint 101% du PIB. La Grèce va
retomber dans les difficultés à présenter un gouvernement stable de coalition
et l’Allemagne est prête à lui étaler dans le temps le programme d’austérité. Autrement
dit c’est la dernière chance, avant la sortie de l’euro, donnée à la Grèce. L’Espagne a emprunté lundi à plus de 7%, ce
qui est intenable dans la durée. Les créances pourries des banques espagnoles
atteindraient plus de 150 milliards.
Heureusement nous avons un président qui va
négocier la croissance avec la chancelière. Autrement dit, il veut que, d’une
façon ou d’une autre, de l’argent soit injecté dans la zone euro. Quel argent ?
Celui des états ? Que nenni celui de la planche à billets que la BCE n’utiliserait
pas assez même si cela lui est interdit par les traités. Mais les traités justement, il faut les revoir. Ils ne nous conviennent pas du tout. Mais vous
les avez signés dit Angela. Non pas moi, c’était l’autre dit François.
La signature de la France vaut-elle encore
quelque chose ? Réponse socialiste… cela dépend si vous êtes disposée,
madame, à nous concocter une croissance sans nous taper sur les doigts avec une
règle d’or, comme si nous étions encore de jeunes potaches.
C’est l’Europe
à deux sons de cloches
Qui va nous
donner le bourdon.
Puisqu’on n’a
pas un sou en poche
Faut
imprimer l’argent bidon !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon