Alors que vient de
commencer la construction d’un mur de quatre mètres de haut long d’un
kilomètre, 300 migrants affrontent déjà les forces de l’ordre et blessent un
policier. Ce n’est que le début et un kilomètre de mur n’est pas de nature à
dissuader de le contourner lorsque l’on a affaire à des gens déterminés, prêts
à risquer leur vie. La « jungle » n’hésitera pas à obstruer l’autoroute
pour monter dans les camions. Le problème sera déplacé mais non résolu. Dans la
mesure où le flux de migrants est ininterrompu, le fait de vider « la
jungle » ne résoud le problème que le temps que de nouveaux migrants
arrivent et s’installent comme ils peuvent à proximité du Graal, le Royaume-Uni.
Car la quasi-totalité des migrants de Calais et de la Grande Synthe ne veulent
pas rester en France. Dans cette dernière les conditions de vie de 3.000
migrants y sont même pire. Répartir les migrants sur l’ensemble du territoire,
c’est comme vouloir frotter une tache d’encre sur un vêtement avec un linge
mouillé. On ne l’efface pas, on l’étale et après ? Si on garde ces gens de
force, on fera grandir le ressentiment et les exactions contre le pays d’accueil.
Ils savent qu’en France pour l’obtention d’une carte de séjour, le délai est
très long et au bout il y a peu de chances de trouver du travail.
La France
est un point de transit et bientôt un déversoir de l’immigration refusée par
des pays européens de plus en plus nombreux et qui ferment leurs frontières.
Elle n’a aucune politique migratoire ni frontière efficace pour la gérer. Elle
ne sollicite ni les pays migrateurs avec une aide adaptée à relever leur niveau
économique et leur formation à un métier utile, ni les pays musulmans du golfe
sunnites et chiites pour leur enjoindre d’accueillir, au nom de leur religion
de paix et d’entraide, les migrants vers l’Europe. Par contre Bernard Cazeneuve
a décidé de répartir les migrants de Calais, en province : soit 12.000 places
d’hébergement à trouver, avant la fin de l’année, si l’on y inclut les migrants
de la « plaque parisienne ». C’est ce
qui s’appelle se défausser du problème sur les régions dont 11 d’entre elles
sont concernées. L’État impose et devant les réticences, si l’on en croit la
lettre de Manuelle Cosse, les sanctions sont prêtes. Il impose aux communes,
donc aux citoyens, d’accueillir des migrants pouvant présenter un danger, ce
qui est l’inverse de la première tâche régalienne, celle d’assurer la sécurité.
De plus parqués loin des zones proches des points d’embarquement vers la
destination espérée, ils n’auront que le désir de s’en rapprocher et
traverseront le pays dans la rancœur et en quête de nourriture, de sexe et d’argent.
On voit ce que cela va donner.
Je vous avais annoncé
la publication d’écrits étonnants de la part de son auteur. Certains d’entre
vous connaissent Jacques Julliard, journaliste et essayiste
français, ancien militant anticolonialiste et ancien membre de la direction de
la CFDT. En 2010, il annonce son départ du Nouvel Observateur pour Marianne. Jacques
Julliard est un symbole de la deuxième gauche rocardienne, de la “ social-démocratie ”. Bref, Julliard,
c’est la majorité du PS et voici ce qu’il écrit :
« Chaque fois que la France est menacée dans
son existence et dans ses raisons d’être, il se forme dans ses marges un parti
collabo. Bourguignons de la guerre de Cent Ans, frondeurs du début du règne de
Louis XIV, émigrés de Coblence sous la Révolution, vichystes et pronazis de la
Seconde Guerre mondiale. D’ordinaire, ce parti est d’extrême droite et se
confond avec la réaction. Aujourd’hui, il est d’extrême gauche.
C’est le parti du " pas d’amalgame " à
tous crins ; du " vivre
ensemble " à tout prix ; de " la faute aux cathos "
quand les islamistes égorgent ; c’est le parti de la minimisation ("
quelques actes isolés sans signification "), de la psychiatrisation (" une
poignée de déséquilibrés "), de la contextualisation (" des
victimes du racisme ambiant "), de la diversion (" les
fruits du colonialisme "), de la banalisation (" le
burkini est un vêtement comme un autre "). Tout est bon pour suggérer que ces
crimes ne sont pas des crimes, mais des conséquences.
C’est surtout le parti de la France
coupable. Cette façon de faire son procès quand l’ennemi la calomnie, cette
manière de lui tirer dans le dos quand elle est attaquée de face ; ce
chauvinisme inversé qui l’accable quand elle est affaiblie ne porte qu’un nom,
quels qu’en soient les auteurs : lâcheté ! lâcheté ! Quand la France connut en
1940 les jours les plus noirs de son histoire, le parti de la soumission, avec
à sa tête le maréchal Pétain, ne trouva qu’une explication : la France est dans
le malheur parce que la France est coupable ! Coupable du Front Populaire,
coupable de son esprit de jouissance, coupable de son esprit d’insubordination.
Et aujourd’hui que l’on tue dans les
salles de rédaction, que l’on massacre dans les lieux fréquentés par les juifs,
que l’on décapite un chef d’entreprise, que l’on assassine des policiers en
civil à leur domicile, que l’on égorge un prêtre à son autel, que l’on envoie
un camion fou écraser de tranquilles citoyens célébrant la fête de la liberté,
que nous susurre le parti collabo ? Que tous ces innocents sont coupables ! Que
la France est punie à cause de son passé colonial. Qu’il ne lui reste qu’une
chose à faire : se couvrir la tête de cendres, plier l’échine, lécher la main
qui la poignarde.
À la tête du parti de la soumission, il
y a comme d’habitude les intellectuels. Ce n’est pas ma faute à moi si dans le
langage populaire intello rime avec collabo. Oh, je ne suis pas en train de
faire le procès des intellectuels en général. Dans l’esprit de la Résistance,
les armes à la main souvent, il y a toujours eu, minoritaires, des Marc Bloch
et des Albert Camus, des René Char et des Robert Desnos. Mais la masse des
autres ? Derrière les quatre grands de la trahison, Brasillach et Drieu,
Rebatet et Céline, il y a tous les autres, l’Académie française presque au
complet, un grand nombre d’éditeurs, de journalistes et même de dessinateurs.
Pas d’amalgame ! allez-vous encore dire.
Vous n’allez pas comparer les complices de l’Allemagne nazie avec d’honnêtes
défenseurs de l’islam ! Je ne compare pas des culpabilités, j’examine des états
d’esprit. Et je me demande pourquoi tant d’agnostiques convaincus, de
non-conformistes patentés, se sont laisser rassoter, cocufier, embobiner,
encaquer, tartufier par la religion la plus fidéiste, la plus conformiste, et
aujourd’hui la plus sanglante de la planète ? Comment se nomme Tartufe en ce
XXIème siècle commençant ? Il se nomme Tarik
Ramadan, il ne nous manque, hélas, qu’un Molière pour le dire !*
Car enfin, aujourd’hui, au pays de
Voltaire, c’est Tartufe qui triomphe, avec pour couverture non plus le
catholicisme, mais l’islam, avec le soutien discret de tous les Homais de
l’extrême gauche. Au pays de George Sand et de Simone de Beauvoir, c’est le
machisme le plus brutal et la réduction de la femme à l’état de propriété
privée qui l’emporte, avec la complicité imbécile de quelques Marie-Chantal du
féminisme. Et que dire de ces matamores de la révolte en chambre, de ces
insoumis de Quartier latin, de ces hors-la-loi de plateaux télé, affichant à
longueur de manifeste leur mépris de la légalité bourgeoise, qui se
transforment soudain en juristes pointilleux, en avocaillons pinailleurs, dès
qu’il s’agit d’excuser l’islamisme ?
Je ne sais pas jusqu’à quel point la
guérilla culturelle qui se mène sur nos plages en burkini à 150 euros a partie
liée avec la guerre terroriste de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray. Je ne
sais pas si la première n’est pas la façade civilisée de l’autre. Mais ce dont
je suis sûr, c’est que, dans les arrière-greniers de la pensée collabo,
l’esprit de soumission est le même. C’est cela qu’avait prophétiquement annoncé
Michel Houellebecq dans son dernier roman et c’est cela que le parti collabo ne
lui a jamais pardonné.
Mais enfin, ce disant, n’êtes-vous pas
en train, autre ritournelle du moment, de “stigmatiser les musulmans” ? Ni plus
ni moins que les républicains du début du XXème siècle ne stigmatisaient les
catholiques quand ils établissaient les lois de la laïcité, que le monde entier
nous envie. Sauf les Américains ! Après l’arrêt du Conseil d’État, comme l’a
justement dit Manuel Valls, le combat continue. La bataille de la liberté et de
la raison sera perdue ou gagnée sur le front culturel. Contre le parti
intello-collabo, Montaigne, Pascal, Molière, Voltaire, Camus, Simone Weil : au
secours ! »
* Il faudrait que
Jean-Luc Mélenchon relise ses classiques. Lorsque Tartufe demande à Dorine de
se dévoiler (déjà !), ce n’est pas Dorine que Molière dénonce, mais Tartufe
lui-même, grand envoileur.
Cette
diatribe a de quoi surprendre de la part d’un socialiste qui étrille son parti
collabo. Elle montre que tout n’est pas perdu et que l’information est l’arme
du peuple et des têtes pensantes hors de l’attraction du pouvoir et de l’idéologie
abêtissante.
“ Plus un peuple est éclairé, plus ses
suffrages sont difficiles à surprendre.
Même sous la Constitution la plus libre,
un peuple ignorant est esclave. ”
Condorcet
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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