La France, un temps sous Georges Pompidou, a rêvé de son avenir avec Ariane, Concorde et Airbus. C’était la France glorieuse qui étonnait le monde par son dynamisme et sa réussite. Que s’est-il produit depuis ? La France s’est endormie, mitonnant des avantages sociaux et des salaires de plus en plus en décalage avec sa productivité. La France, depuis 1974, s’est endettée. Après l’introduction de l’euro et dès 2003 la balance du commerce extérieur est passée dans le rouge. On peut dire, pour le moins, que l’euro n’a pas donné un avantage à la France dans le commerce international qui compense une compétitivité en baisse.
Puis est arrivée la crise en 2008, avec une année noire en 2009. A partir de là le commerce extérieur n’a cessé de se détériorer pour atteindre au moins un déficit de 75Mds€ en 2012 alors que l’Allemagne va afficher un bénéfice record de 174Mds€. La France se désindustrialise depuis une dizaine d’années et les conséquences se font inexorablement sentir. Le chômage des catégories A-B-C s’est accéléré depuis 2008, de 3.500.000 demandeurs d’emploi, il va presque atteindre les 5.000.000 à fin 2012. La France commence à entrer dans le cycle infernal où il faut réduire le déficit pour maîtriser l’augmentation de la dette publique. Malheureusement elle le fait très tard, au moment où elle s’est démunie de ses moyens industriels de croissance.
Une grande partie des emplois industriels se sont répartis dans les emplois de service, moins qualifiés et moins rémunérés. Le reste a grossi le nombre de chômeurs. La consommation intérieure et l’assurance chômage en ont été affectées. Le PIB de la France ne croît plus en volume depuis le début de 2011 mais les dépenses publiques ne diminuent pas. La réduction du déficit est obtenue très majoritairement par l’augmentation de la pression fiscale. Le double impact sur la consommation intérieure et la compétitivité des entreprises ne permet pas un retour de la croissance.
Celle-ci est de plus sensible à la santé de l’économie mondiale. La Chine n’affiche plus la croissance qui a provoqué une bulle immobilière et se contentera d’une croissance de l’ordre de 7%, insuffisante pour tirer seule l’économie mondiale. Les Etats-Unis réalisent une croissance faible malgré des injections massives de liquidités et le mur de la dette auquel ils sont confrontés va plus ou moins plomber leur consommation intérieure selon les décisions prises. Le Japon est endetté à plus de 200% du PIB et fait marcher la planche à billets à plein régime sans retrouver une croissance suffisante.
Par ailleurs le flux migratoire n’a pas cessé et la France a vu sa démographie progresser par la fécondité des nouveaux arrivants sans toutefois pouvoir offrir du travail à tous. La jeunesse des quartiers lutte pour son avenir en rentrant dans les commerces illicites et s’empare du contrôle des ghettos. Elle stigmatise la France, qui ne lui offre pas de perspectives, et se tourne vers les origines familiales en rejetant l’intégration. Cet atout de la démographie n’est qu’un handicap économique et sécuritaire en période de quasi récession.
La France est comme le gamin sur une luge dans une pente trop forte pour pouvoir s’arrêter. En bas c’est le mur de la faillite, nous y glissons de plus en plus vite. Pourtant nos atouts ne manquent pas. Nos infrastructures font l’admiration de tous. Nous sommes à un carrefour du commerce européen, nord-sud en particulier. Nos travailleurs sont réputés pour leur productivité et leur savoir-faire. Nous sommes en première ligne pour des produits touchant à la mode, à la parfumerie, aux produits de beauté, au nucléaire, à l’aéronautique et à l’aviation civile. Notre pays est l’un des plus visités du monde. Nous disposons d’ouvertures maritimes sur la mer du Nord, la Manche, l’Océan Atlantique et la Méditerranée. De plus notre domaine maritime mondial est l’un des plus importants. Alors ?
Alors nous nous sommes endormis avec les cadeaux successifs aux diverses communautés et corporations depuis près de quarante ans dans un système social dépassant nos possibilités d’équilibre. L’écologie, le rejet de l’argent comme denrée sale nous ont conduit à privilégier l’arrivée de politiciens déguisés successivement en Père Noël et en Père Fouettard mais plus préoccupés de leur réélection que d'une rigueur de gestion de la dépense publique. Cela reste vrai depuis plus de trente ans, même quand ils avaient la compétence ce qui est loin d’être toujours le cas, dans un pays où l'Etat veut se mêler de tout et désorganise l'économie plus qu'il ne la sert.
On nous propose des mesures défensives avec les contrats d'avenir qui ne créent pas d'emplois dans le privé, donc sont à charge, et des contrats de génération qui ont fort peu de chances, en dehors de cas d'aubaine, de générer des emplois en période de stagnation. Le crédit d'impôt à 4% sur la masse salariale des sociétés, prévu à hauteur de 20Mds se compense par une hausse de la TVA et une augmentation de l'impôt sur les sociétés. Il est donc probable que l'effet positif sera largement amputé par les mesures de son financement avec une consommation handicapée par la hausse de la TVA et le rattrapage fiscal de 10Mds d'euros sur les sociétés.
On nous propose des mesures défensives avec les contrats d'avenir qui ne créent pas d'emplois dans le privé, donc sont à charge, et des contrats de génération qui ont fort peu de chances, en dehors de cas d'aubaine, de générer des emplois en période de stagnation. Le crédit d'impôt à 4% sur la masse salariale des sociétés, prévu à hauteur de 20Mds se compense par une hausse de la TVA et une augmentation de l'impôt sur les sociétés. Il est donc probable que l'effet positif sera largement amputé par les mesures de son financement avec une consommation handicapée par la hausse de la TVA et le rattrapage fiscal de 10Mds d'euros sur les sociétés.
Nous nous trouvons donc en cette fin d’année devant un double choix. Soit nous choisissons une politique déflationniste, qui entraîne la réduction des dépenses publiques, le gel des salaires, la baisse générale du pouvoir d’achat, la baisse des recettes fiscales sur les sociétés, politique qui va nous entraîner vers une hausse encore plus brutale du chômage en attendant que la compétitivité des entreprises se redresse. Soit nous sortons de l’euro à 17 pays, avec une monnaie commune de pays choisis ou une monnaie nationale, pour retrouver rapidement une compétitivité relative comme l’a fait la Suède en 2009 en l’associant à une réduction des dépenses publiques.
L’une et l’autre solution nous paraissent injouables surtout pour un gouvernement de gauche, vu les déclarations faites en mai dernier. Une austérité à la Portugaise entraînerait des mouvements sociaux d'autant plus violents que les promesses de campagne ont fait naître de grandes attentes dans le monde du travail. La sortie de l’euro ne recevrait pas facilement un consensus populaire après le matraquage de la peur et le black-out sur ce sujet que professent l’UMP et le PS avec l’aide des médias. Alors il reste la méthode de l’enfumage qui permet de gagner du temps, de calmer les esprits, de parier sur l’avenir. « Dormez bonnes gens, tout est sous contrôle ». La seule recette proposée pour 2013, c’est… la méthode « Coué » et le message du Président pour le Nouvel An.
Bonne Année 2013 et gardez la santé
Pour voir si la méthode « Coué »
Va nous faire atteindre 2014…
Dans l’euphorie béate.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon