Le voyage de François Hollande en Algérie se traduit par un nouveau mensonge à son peuple. On ne peut reconnaître les « souffrances » infligées à la population algérienne, d’ailleurs française à l’époque, et se targuer d’avoir évité toute repentance. François Hollande est allé plus loin sur celle-ci que ses prédécesseurs. Etait-ce utile ? Etait-ce ce qu’attendait 70% de cette population de moins de trente ans qui n’a pas vécu ces évènements ? Leur mémoire est liée à leur vie personnelle où le drame n'est absolument pas la guerre d'Algérie mais la guerre civile qu'elle a connue sur son territoire dans les années 90.
Il a stigmatisé la « torture » et les « souffrances » mais la torture a existé des deux côtés dans cette guerre. Nombre d’officiers ont eu beaucoup de mal à empêcher leurs soldats, qui découvraient des leurs pendus et les parties sexuelles coupées, de lancer des actions punitives de la même sauvagerie. Il en est de même des « massacres ». Si l’on parle de celui de Sétif sur la population musulmane, il faut aussi parler de celui d’Oran le 15 juillet 1962 sur nos compatriotes et d’autres musulmans, deux jours après l’indépendance. Ce déchainement meurtrier aveugle sur la foule, dont des femmes et des enfants, et la chasse à l’homme qui s’en suivit ne peuvent être passés sous silence.
La vérité historique doit se partager entre belligérants. On ne peut en parler en occultant la moitié d’entre elle. On ne peut se repentir sans infliger une douloureuse blessure à tous nos pieds-noirs, nos soldats et nos harkis qui ont aussi souffert là-bas. Un Président ne peut ainsi tirer un trait de plume sur les souffrances de ses concitoyens devant ceux qui ont aussi perpétré celles-ci. Toute guerre porte son lot de souffrances et d’horreurs, celle d’Algérie n’y échappe pas.
François Hollande a vilipendé la colonisation, « système d’occupation d’un territoire et d’exploitation de ses richesses ». C’est faire une description hémiplégique de l’histoire. Quand la France est arrivée en Algérie en 1830, ce fut d’abord pour mettre un terme à la piraterie et au commerce d’esclaves, y compris européens. La colonisation faite par la IIIème République partait d’une réalité politique que décrivaient les mots « pacification » et « protectorat ». Toute l’Afrique était en proie à des guerres ethniques et des génocides. Les colonisateurs européens ont permis l’instauration d’une relative stabilité et ont mis fin à l’esclavage qui fut plus l’apanage du monde musulman qu’européen.
C’est donc faire une vision de l’histoire dégradante pour notre pays qui a laissé des structures administratives conservées par l’Algérie, un patrimoine moderne et considérable, une agriculture florissante et une grande richesse pétrolière et gazière entre autres. La compétition internationale, pour traiter des relations économiques avantageuses avec ce pays, ne peut justifier un tel reniement de la grandeur de la France par son représentant. L’approvisionnement en gaz et en pétrole, où l’Espagne s’est taillé la part du lion, ne justifie pas que, pour reconquérir une place privilégiée, nous nous abaissions devant une population sans travail qui réclame… des visas et importe dans notre pays une culture qui pratique un envahissement de peuplement.
Dans ce pays où les libertés politiques sont encore très limitées, notre Président a choisi de s’exprimer devant un Parlement algérien autoritaire et népotique qui ne représente pas la population. Les excuses lancées à la classe politique ont le goût amer du déculottage et de l’offense à notre fierté, à notre histoire nationale et à tous nos compatriotes qui y ont souffert. Elle ravale la politique de notre pays au rang de nation prédatrice et sanguinaire. Jamais nous n’entendrons le Royaume-Uni, première puissance coloniale, tenir de tels propos ! Jamais nous n’entendrons l’Allemagne, grand colonisateur dans l’est de l’Europe et jusqu’en Eurasie par une émigration de peuplement dont elle tire encore aujourd’hui parti, se répandre en aveux de prédation de richesses !
Une France qui n’ose plus assumer son passé sans rougir
Est en train de perdre son âme et sa grandeur !
De Gaulle vient de mourir une nouvelle fois…
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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