Il est coutume de dire que les gouvernements de gauche font une politique de droite et inversement. Nous assistons apparemment au même scénario avec un Chef de l’Etat qui se fait élire sur des discours de compassion pour le peuple du chômage, pour la pauvreté et l’injustice et qui désigne et vilipende son ennemi, la Finance. Neuf mois plus tard il invite et festoie avec le gratin des hauts patrons qui détiennent les plus beaux fleurons des entreprises et des finances françaises. D’ailleurs sa première visite à l’étranger fut pour la City et non pour Berlin. Rarement un Président aura aussi vite renié ses promesses de campagne les plus entendues par ceux qui lui ont donné leur vote.
Que vaut, dans l’esprit de ceux-ci, la promesse de faire payer les riches quand dans le même temps le Smic n’est pas revalorisé et que le chômage augmente ? Que vaut alors la lutte contre les injustices par le nivellement des ressources de la classe moyenne et par l’augmentation de la fiscalité sur les entreprises ? Que vaut le titre ronflant du Ministère du Redressement Productif, quand celui-ci s’ébroue, tel Don Quichotte, en pompier de service ? Que vaut ce grand chambardement des temps scolaires et des promesses d’augmentation d’effectifs quand on n’a plus de candidats pour un métier dévalué, agressé, désenchanté ? Que vaut la liste des villes prioritaires sur la sécurité quand on sait que cette liste ne va que s’allonger sous l’effet de l’immigration et du chômage, mères de la pauvreté ?
L’électeur de gauche ne retrouve pas le grand élan vers le mieux-vivre qu’il attendait, anesthésié par le discours lénifiant de son candidat qui niait la réalité. Le Président continue à souffler le chaud et le froid, voyant arriver la sortie de crise un jour et promettant l’augmentation du chômage et une année difficile en 2013 un autre jour. Ignorant toutes les mises en garde, de Bruxelles, de l’OCDE, du FMI, le Ministre des Finances parie sur une croissance inatteignable et n’entreprend pas la réduction suffisante des dépenses publiques en particulier sur le budget de fonctionnement.
La main Droite du Président donne la possibilité d’un crédit d’impôt aux entreprises. La main Gauche du Président augmente la fiscalité sur celles-ci. La main Droite du Président signe un pacte pour la croissance. La main Gauche du président augmente la fiscalité sur le consommateur qui diminue la croissance intérieure. On assiste à une valse hésitation à la croisée des chemins. La barre flotte dans la main du capitaine qui compte sur le ciel pour ne pas drosser son bateau sur les récifs. Il ne sait même pas vers quel port il se dirige. On vote pour doter la BCE d’un pouvoir de contrôle sur les banques et on recule sur une véritable séparation des banques de dépôt et d’investissement en France.
La politique étrangère est sans cap. On envoie Chevènement en Russie et on reçoit un passeport russe pour Depardieu. On va en Algérie pour raison économique en jurant que l’on ne fera aucune excuse et on officialise les exactions de la colonisation sur le peuple algérien qui scande « Visas, visas ! ». Ce n’est plus Gauche-Droite, ni Droite-Gauche c’est tout et de préférence n’importe quoi au gré des vents et sans gouvernail.
Nous voilà dans l’œil du cyclone, moment d’accalmie, alors que nos voisins sont dans la tourmente. La compétitivité française n’est pas sur les rails, nous traînons la fiscalité comme un boulet aux pieds. Les jambes entravées de notre libre entreprise ne pourront rien dans un monde où même l’Allemagne va peiner. Les discussions des syndicaux patronaux et salariaux sont au cœur des décisions d’avenir. C’est un test majeur sur la prise de conscience de la gravité de la situation et de la volonté d’union nationale pour l’avenir de notre pays, car rien de bon ne sortira du jugement dernier du gouvernement.
Une équipe qui gagne c’est un rassemblement de compétences
Avec un capitaine qui soude les énergies vers un but désigné.
Qu’avons-nous pour la France ?
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon